Un voyage humanitaire très touchant pour Dequoy aux Philippines

MONTRÉAL – Les yeux émus, Marc-Antoine Dequoy revoit les moments magiques du voyage qu'il complète aux Philippines. Ce bonheur pur d'apprendre le football aux enfants, les nombreux sourires échangés avec eux et la découverte de l'impact positif de l'implication humanitaire. 

« C'est très touchant, je ne m'attendais pas que ce le soit autant », a confié Dequoy avec émotion. 

Le maraudeur des Alouettes de Montréal a quitté le Québec, le 29 février, pour se rendre aux Philippines alors que la LCF collabore avec Vision Mondiale Canada pour venir en aide aux enfants vulnérables. Dequoy est accompagné de Tim White (Tiger-Cats) et Reggie Begelton (Stampeders) qui deviennent des alliés pour la durée de ce voyage. 

Quand la LCF lui a proposé de s'impliquer dans ce projet, Dequoy avait besoin de comprendre concrètement de quoi il était question. Parti aux Philippines avec de belles intentions, il a été soufflé par l'accueil. 

« J'ai vécu tellement de beaux moments. Un des plus touchants, c'est la première qu'on est arrivés à l'école. C'était plus fou que lors du défilé à Montréal! De voir la joie même s'ils ne nous connaissent même pas. Les sourires de ces enfants et leur regard, c'est si naturel et honnête. Tu vois l'espoir dans leurs yeux », a raconté Dequoy, encore émerveillé. 

Marc-Antoine Dequoy et Reggie Begelton

La découverte du football a été, sans surprise, un coup de cœur. 

« On leur a appris à lancer le ballon de football. Laissez-moi vous dire qu'apprendre le football, ce n'est pas l'affaire la plus facile, a admis Dequoy en riant. Ce n'est pas naturel comme le soccer. Ils n'avaient pas compris qu'ils devaient arrêter après le plaqué. Ça courait partout, ça lançait partout, c'était beau à voir. »

La délégation de la LCF n'a pas seulement découvert l'école des enfants. Les joueurs ont eu l'occasion de visiter les maisons des enfants défavorisés. Des lieux restreints où dorment jusqu'à six à huit personnes dans la même chambre et parfois le même lit. 

« Mais ils sont tellement heureux, souriants et ils nous remercient. Je suis choyé de faire partie de ce projet », a-t-il noté en visioconférence. 

Pour plusieurs, l'école représente donc leur endroit de plaisir, d'apprentissage et d'ambition.   

« Ils veulent être à l'école, ils en parlent avec passion. J'ai rencontré les enfants d'un pêcheur : le plus vieux voulait devenir policier, le deuxième infirmier et le troisième docteur. Le problème, c'est quand ils sont rendus à aller au secondaire, des familles n'ont pas les moyens financiers. Ils doivent arrêter et aider la famille à ramener de l'argent », a témoigné Dequoy. 

« On a également vu des endroits qui ont profité des améliorations du programme et tu vois l'impact. C'est très puissant de voir comment leur vie s'est améliorée », a-t-il ajouté. 

Quand on lui demande d'identifier sa rencontre marquante avec un enfant, Dequoy a l'ouverture d'esprit de préciser que son voyage n'est pas terminé. L'athlète de 29 ans profite donc de chaque instant, mais il cible cette histoire. 

« Ça n'a même pas été capté sur caméra. On attendait notre groupe et deux petites filles étaient cachées à proximité donc j'ai joué avec elles. Elles ne parlaient pas anglais alors ça se passait que par signes. Je les taquinais un peu, je me cachais et je revenais. Je leur montrais, crois-tu que je peux sauter et toucher ceci? Elles répondaient non et je leur montrais que oui. J'augmentais de plus en plus et je crois qu'elles ont été impressionnées. C'était un moment tellement anodin, mais si pur et vraiment beau », a partagé le sympathique joueur. 

Une expérience qui transforme 

Déjà reconnu pour sa générosité avec les partisans au Québec, Dequoy accomplit sa carrière avec les bonnes valeurs. Malgré tout, il convient que ce voyage le changera. 

« Assurément! On ne peut jamais être trop aidant, il y a quelque chose de très positif. Je vais transmettre ce que j'ai vécu, c'est un beau partenariat de la LCF », a répondu le Québécois. 

« Ça te met dans le bon état d'esprit. Ça nous fait réaliser qu'on est chanceux. Notre enfance consiste à jouer au football et faire du sport. Ça m'a vraiment ouvert sur les yeux sur comment je peux aider », a-t-il ajouté. 

Dequoy n'oubliera jamais l'hospitalité de ces familles qui vivent « dans une pauvreté qui n'est pas explicable. Mais on ne voit pas ça dans leurs yeux, ils sont si généreux et débordants d'amour. »

En s'envolant vers les Philippines, Dequoy allait bien pouvoir passer quelques jours sans se faire parler de son envolée oratoire après la conquête de la coupe Grey en territoire anglophone et de l'imitation inévitable au Bye Bye. 

« Ce qui est drôle, c'est que je ne me suis jamais senti autant comme une superstar qu'ici! On est dans le bus, on passe devant une école, on arrête, on envoie la main et les enfants hurlent. Je n'ai jamais vécu ça », a rigolé Dequoy qui est désormais connu jusqu'à l'autre bout de la planète pour implication très noble. 

Dans quelques semaines, ce sera déjà le temps d'entamer 2024 avec le camp d'entraînement et Dequoy se réjouit de voir que les dirigeants des Alouettes ont su retenir le noyau du club et même ajouter des éléments d'envergure.