MONTRÉAL – Les visages familiers sont de moins en moins nombreux au sein de la tertiaire des Alouettes, une problématique qui force l’entraîneur-chef et directeur général Jim Popp à envisager l’ajout de renfort.

Lundi, à l’entraînement, les extrémités de la ligne étaient occupées par les recrues Terry Johnson et Cliff Coleman. Le premier était de retour au poste qu’il a été appelé à combler par mesure d’urgence, jeudi dernier, quand Jonathan Hefney est sorti du terrain sur une civière contre le Rouge et Noir d’Ottawa. L’autre, un membre de l’équipe d’entraînement, assurait temporairement la relève de Jerald Brown, lui aussi revenu amoché, quoique dans une moindre mesure, de la capitale fédérale.

Victime d’une sévère blessure au cou, Hefney devait rencontrer un médecin spécialiste lundi. Par voie de communiqué, l’organisation des Alouettes a déjà fait savoir que la fin de saison de son meneur au niveau des interceptions était « plus qu’autrement compromise ».

Quant à Brown, qui a observé l’entraînement des lignes de côté, Popp a affirmé qu’il bénéficiait simplement d’une journée de repos supplémentaire et qu’il serait en mesure de retourner au travail lorsque viendra le temps d’amorcer les préparatifs plus sérieux en vue du prochain match contre les Argonauts de Toronto.

N’empêche, l’unité qui était déjà fragilisée par la perte de Mitchell White, dont le nom a récemment été inscrit sur la liste des blessés de six matchs, semble plus vulnérable que jamais.

« On ne peut contrôler les blessures, ne pouvait que remarquer Popp au retour d’une longue fin de semaine de congé. Il faut remplacer les absents et espérer que les gars qui doivent prendre une plus grande place le fassent et nous aident à gagner. Nous avons de bons joueurs et de bons entraîneurs. Nous allons trouver une solution. »

La quête de cette solution forcera Popp à étudier toutes ses options. Le DG n’a pas exclu la possibilité d’aller voir à l’externe pour améliorer son effectif.

« S’il nous faut amener d’autres demis défensifs, nous le ferons. Nous évaluons la situation, mais nous avons une longue semaine devant nous et il y aura probablement de nouveaux visages qui seront appelés à prendre des répétitions. »

Libéré par les Roughriders de la Saskatchewan à la mi-août, l’ancien Alouette Geoff Tisdale est toujours disponible, mais Popp ne s’est pas montré enthousiaste à l’idée de rapatrier celui qui a réussi douze interceptions en deux saisons avec la formation montréalaise.

« Son agent a appelé et j’ai eu des discussions avec lui, mais je n’ai pas l’impression que ça va aboutir », a révélé Popp.

Les Alouettes commencent aussi à manquer de bras à la position de secondeur intérieur. La recrue Nicholas Shortill, qui succédait déjà à Bear Woods et Kyler Elsworth, est tombée à son tour au combat à Ottawa. Absent à l’entraînement, il était remplacé par le nouveau venu Henoc Muamba, qui portait le numéro 50.

La confiance des vétérans

Des cinq partants qui faisaient partie de la tertiaire des Alouettes lors du match d’ouverture de la saison le25 juin, seuls Billy Parker et Marc-Olivier Brouillette tiennent toujours debout. Les deux vétérans pourraient en avoir plein les bras dans le dernier droit de la saison.

« Tout le monde doit se concentrer sur ce qu’il doit faire. Les vétérans ne peuvent pas commencer à essayer de faire le travail d’un autre. C’est lorsque vous tentez de trop en faire que les erreurs se multiplient », prévient Popp.

Parker, qui en est à sa septième saison à Montréal, croit que la relève peut assurer.

« Ce n’est pas comme si on avait besoin de leur tenir la main. Ces gars-là sont prêts à jouer. Ils sont des professionnels et agissent en conséquence depuis le début de l’année. Ils n’ont simplement pas eu l’occasion de jouer autant, mais ils auront maintenant leur opportunité et ça ne nous inquiète pas du tout. J’ai confiance en eux. »

« Je crois que les gars pourront faire le travail, prévoit Chip Cox. Il suffit de faire ce que les entraîneurs nous demandent. Le plus gros défi pour nous, ça sera de se mettre en bonne position pour exécuter les ordres. Si on fait ça, tout ira bien. »

La défensive des Alouettes, la force indiscutable de cette équipe, commence peut-être à sentir le poids de tous ces éclopés. Surtaxée par l’inefficacité de l’attaque, elle vient d’accorder plus de 30 points dans deux matchs consécutifs pour la première fois depuis les 11e et 12e semaines du calendrier de la saison 2014.

« Ça fait mal, mon gars, c’est sûr, admet Cox sans détour. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on peut accomplir et il faut trouver une façon de régler ça tous ensemble. »

« Il faut regarder la situation froidement, reprend Parker, moins alarmiste. Il y a certaines choses que nous devons corriger, mais nous devons aussi donner du mérite à nos deux récents adversaires et nous concentrer sur l’avenir. Nous avons une longue semaine de préparation devant nous. »

« Nous avons beaucoup de bons joueurs et de bons entraîneurs. Nous allons trouver des solutions et rebondir », résume Popp avec optimisme.