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RÉSULTATS

Le demi défensif Karifa Magath Camara sous les feux des projecteurs

Karifa Magath Camara - Courtoisie
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Mise à jour

Le silence est parfois plus éloquent que les mots.

C'est ce que Karifa Magath Camara s'est efforcé de démontrer pour se rendre là où il est aujourd'hui.

En passant des Spartans de Saint-Laurent, au civil, jusqu'à faire partie des meilleurs joueurs du secondaire au Canada, Camara caresse son rêve d'exporter son talent jusqu'à la frontière américaine et de rejoindre le wagon de plusieurs Québécois qui évoluent dans des programmes universitaires américains de renom.

« Il y a de plus en plus de talents québécois qui vont jouer aux États-Unis et je veux être le prochain à y aller. Maintenant, les recruteurs américains ont une meilleure connaissance du vivier québécois », souligne-t-il.

Arrivé au Québec à l'âge de 9 ans, en provenance de la Guinée, il a fait ses classes en commençant le football à 12 ans. Lui qui a toujours gravité dans le monde du ballon rond, Camara a eu la piqûre de la game en observant une pratique dans un parc à Saint-Laurent.

« À la base, j'ai toujours été dans le giron du soccer puisque ma famille et mes amis pratiquent le sport, mais lorsque l'entraîneur Elias est venu me parler, j'ai eu un déclic. »

Troisième et les buts, l'athlétisme du demi défensif fait encore des siennes en contrant une action qui aurait pu mener à un touché.

Le 26 mai, sous la tutelle de Milt Stegall, ancienne gloire des Blue Bombers de Winnipeg, Camara a su briller grâce à son anticipation et à sa hargne. À ce moment, 70 des meilleurs joueurs au secondaire, à travers le pays, étaient réunis à la Place TD, à Ottawa, afin de démontrer leurs habiletés devant des recruteurs provenant de plusieurs universités étatsuniennes.

Vous connaissez probablement le fameux dicton : « You dress well, you play well. », et bien elle résume parfaitement ce que l'on peut s'attendre de Camara lorsqu'il foule le terrain. Grâce à son flair et sa rapidité, il excelle dans la couverture d'un homme lorsqu'il est exposé à un duel contre un receveur de l'équipe adverse.

L'humilité avant tout

« Ce n'est pas parce que je n'ai pas reçu de bourses d'études pour le moment que forcément je dois me décourager et remettre en question mes habiletés. Je continue de travailler pour réaliser mon rêve. »

Observant plusieurs de ses coéquipiers qu'il considère comme ses frères s'exiler vers les États-Unis, le jeune homme de 17 ans aurait pu avoir la mine basse. Sauf qu'il a continué à mettre les bouchées doubles avec l'aide d'un préparateur sportif, qui le suit pas à pas en vue de la prochaine saison.

Évoluant au sein de la Canada Prep Academy, une école préparatoire privée destinée aux étudiants-athlètes cherchant à avoir de la visibilité en affrontant des établissements provenant de la Pennsylvanie, Connecticut, Maryland et l'Ohio, Camara sait à quelle intensité s'attendre s'il veut accéder à un autre niveau.

« Le jeu est beaucoup plus rapide et tu dois rester concentré tout le long du match, sinon une petite erreur peut faire la différence et ça fait mal », analyse-t-il.

Comparant son style de jeu au maraudeur des Saints de La Nouvelle-Orléans, Tyrann Mathieu, Camara a tout de même eu la chance de côtoyer l'environnement des Rutgers de l'Université du New Jersey, une équipe évoluant dans la prestigieuse conférence du Big Ten.

« Les entraîneurs me connaissent déjà et savent ce que je peux apporter à l'équipe. J'essaye d'assimiler le plus d'informations possible afin d'être prêt quand mon heure viendra. »

Affichant ses ambitions d'aller rejoindre les Scarlet Knights, Camara se veut rêveur et ambitionne de vêtir l'uniforme de Buckeyes d'Ohio State, mais ne ferme pas la porte à s'établir dans une université canadienne.

Camara respire l'espoir d'inscrire son nom parmi la légion de Québécois qui s'exportent vers le sud de la frontière.

Faisant preuve de volonté et de persévérance à la poursuite du rêve américain, le moment où les gens pourront avoir un aperçu de ses habiletés sur un terrain de football ne saurait tarder.