Le commissaire Randy Ambrosie a indiqué que la Ligue canadienne de football a déposé une offre amendée finale à l'Association des joueurs.

Ambrosie a dit mardi que la nouvelle proposition s'attaque aux inquiétudes principales de l'AJLCF: le boni de ratification et le ratio de joueurs canadiens.

Le commissaire a précisé que les neuf équipes recevront 1 million $ en boni de ratification.

L'entente propose également une réduction du nombre de joueurs naturalisés (des joueurs américains ayant passé cinq ans dans la LCF ou au moins trois avec la même équipe) de quatre à un. Le nombre de partants canadiens passerait également de sept à six.

La ligue a établi une date butoir à minuit (HAE) jeudi pour que les joueurs acceptent ou non cette proposition amendée.

Ambrosie a ajouté que si les joueurs la refusent et retournent en grève, les camps seront suspendus. La ligue n'hébergera pas ni ne nourrira les joueurs comme elle le fait depuis le début de la grève.

Le directeur exécutif de l'AJLCF, Brian Ramsay, a dit que l'offre de la ligue est davantage un ultimatum et non un partenariat.

« Un ultimatum avec une date butoir, a dit Ramsay. Ça évoque vraiment les anciennes façons de faire de la Ligue canadienne.

« Je crois qu'un partenariat crée des solutions. Cette approche publique n'est pas la bonne. Ils ont tenté quelque chose de ce genre le 14 mai, sans succès. Nous avons confiance, via les échos des représentants des joueurs, que nos membres le verront ainsi à nouveau. »

Lundi, les joueurs ont rejeté l'entente de principe, même si le syndicat avait pourtant recommandé à ses membres de l'accepter.

« Je pense que l'offre amendée est la meilleure proposition venant de la ligue et elle va rester. Nous croyons vraiment qu'elle est transformatrice », a dit Ambrosie.

Les joueurs étaient de retour à l'entraînement mardi matin, selon les termes de l'ancienne convention collective signée en 2019 et échue depuis le 14 mai.

L'entente de principe rejetée avait été convenue quatre jours seulement après les joueurs de sept des neuf clubs n'eurent déclenché la grève, le deuxième arrêt de travail de l'histoire de la ligue et le premier depuis 1974.

Les joueurs des Elks d'Edmonton et des Stampeders de Calgary ont amorcé leurs camps lundi le 15 mai. En raison des lois du travail de l'Alberta, ils ne pouvaient lancer leur mouvement de grève en même temps que les autres formations.

Le temps commence toutefois à manquer pour la LCF, dont le calendrier préparatoire doit se mettre en branle vendredi avec deux rencontres: le Rouge et Noir d'Ottawa doit accueillir les Argonauts de Toronto, tandis que les Elks visiteront les Blue Bombers à Winnipeg. Les Alouettes de Montréal doivent quant à eux rendre visite aux Tiger-Cats d'Hamilton samedi soir.

Le président des Bombers, Wade Miller, espère que le match de vendredi pour être joué.

« Nous sommes optimistes que cette rencontre sera disputée tel que prévu, a indiqué Miller sur Twitter. Une fois que nous aurons davantage d'informations, nous donnerons plus de détails. »

Les Stamps croient également que le rencontre de samedi, contre les Lions de la Colombie-Britannique, sera disputé.

Le boni de ratification était l'une des raisons qui ont poussé les joueurs à refuser cette entente, mais il semblerait que le principal point d'achoppement soit le désir de la LCF de faire passer le nombre de partants canadiennes de sept à huit. Ce nombre aurait toutefois inclus un joueur nationalisé.

De plus, trois joueurs nationalisés supplémentaires pourraient disputer jusqu'à 49 % de tous les jeux, peu importe que ce soit en attaque ou en défense.

« Nous savons que les défis liés à la composition des formations ne se présentent pas quand tous les joueurs sont en santé, a dit Ambrosie. Il reste que les blessures font partie du sport de collision qu'est le football et quand il faut piger plus loin dans les ressources, il arrive souvent que ces joueurs ne soient pas tout à fait prêts. »

« C'est pourquoi nous avons protégé toutes les places dans la formation pour s'assurer que les Canadiens ont la chance d'y être et de se développer. Cela protège des postes canadiens, une préoccupation pour tous nos clubs. (Aussi), cela récompense les athlètes américains pour leurs contributions à une équipe et une communauté. »