Cette idée de parier contre Mahomes...
LAS VEGAS – Ayant été un grand fan de Tom Brady, comment ai-je pu parier contre Patrick Mahomes?
Pour ceux qui sont inquiets, je n'ai pas perdu ma chemise sur ce match. En fait, je n'ai pas parié un seul dollar sur l'issue du match même si on a passé la semaine à Las Vegas.
C'était uniquement pour le plaisir que j'avais effectué ma prédiction alors qu'on s'attendait tous à un match serré, très serré. Au moins, j'aurai eu raison sur ce point.
Mais je pose la question à tous ceux qui ont opté, comme moi, pour les 49ers : allez-vous tirer une leçon de ce résultat? De mon côté, j'en ai bien l'intention. Je jugeais que les Niners représentaient une équipe plus mature que lors de leur défaite précédente contre les Chiefs, il y a quatre ans.
Sauf que comment ai-je pu pencher pour San Francisco alors que j'anticipais un match qui se déciderait à la toute fin ou même en prolongation? Sans doute parce que les Chiefs ont quelque peu vacillé cette saison. Malgré tout, la leçon que je retiens, c'est que Mahomes possède assurément la qualité extraordinaire de briller dans les grands moments. Celle affichée par Brady ou par Michael Jordan au basket ou par Sidney Crosby au hockey.
J'ai tant admiré Brady que j'aurais dû davantage considérer ce facteur.
Au moins, n'étant pas un partisan des deux équipes, j'ai pu apprécier cette magie de Mahomes en fin de rencontre. Alors qu'il avait été limité à neuf petites verges aériennes au premier quart, Mahomes s'est mis à découper l'excellente défense des 49ers tandis que la pression a failli soulever le toit au Allegiant Stadium.
C'était sublime à voir et peu d'athlètes peuvent répondre de cette manière.
« Je pense que vous pouvez apprécier ce qu'il accomplit. Avec Patrick, il n'y a aucune façade. Il se présente au travail tous les jours, avec humilité et dans le but d'être excellent. Il pousse ses coéquipiers à en faire autant et il ne flanche jamais. Quand un joueur échappe une passe, il lui demande d'attraper la suivante. C'est un plaisir de le diriger, un immense plaisir », a exposé Andy Reid.
On ne peut que donner raison à l'entraîneur des Chiefs. C'était le quatrième Super Bowl que j'avais la chance de couvrir et les Chiefs étaient présents pour une troisième fois. À chaque occasion, Mahomes a été généreux, gentil, professionnel et solide comme les grands du milieu sportif.
La seule fois que Mahomes n'y était pas, c'était à Atlanta lorsque les Patriots et Tom Brady ont vaincu les Rams.
D'ailleurs, la seule fois que Mahomes s'est incliné au Super Bowl, c'était justement contre Brady et les Buccaneers. Pourquoi n'ai-je pas vu les signes dans cette équation si simple?
Pour vaincre Mahomes au Super Bowl, ça prendra un quart-arrière au sommet de son art. Je ne reproche absolument rien à Brock Purdy, c'est extraordinaire ce qu'il a accompli en deux saisons en tant que tout dernier choix au repêchage.
Il est loin d'avoir été mauvais dans ce Super Bowl à Las Vegas. Mais, contre Mahomes, il aurait fallu qu'il soit encore meilleur et qu'il aide son équipe à récolter plus de points. Ç'aurait été la seule façon de venir à bout de Mahomes qui enchaîne les remontées si facilement.
Trois erreurs ont été très coûteuses pour les 49ers : l'échappé de Christian McCaffrey en début de rencontre, le dégagement qui a touché le pied de Darrell Luter menant à l'échappé de Ray-Ray McCloud et le converti raté par Jake Moody.
La rare bourde de McCaffrey a coûté trois ou sept points aux Niners tandis que le revirement sur le dégagement a littéralement donné sept points aux Chiefs. Quant au point bousillé par Moody, il a permis aux Chiefs de pouvoir créer l'égalité en fin de match avec un placement au lieu de devoir inscrire absolument un touché.
Mahomes aime tant gagner qu'il n'a pas tardé à dire après la pluie de confettis, qu'il voulait poursuivre sur cette lancée. Même son grand ami Travis Kelce voulait tempérer ses ardeurs.
« Je vais commencer par savourer ce championnat, c'est l'occasion d'une vie de gagner deux fois de suite et d'avoir trois bagues. Je peux vous dire que ça devient plus savoureux chaque nouvelle fois », a réagi Kelce avec le sourire.
Et puisqu'il est un homme de sagesse, il fallait laisser le mot de la fin à coach Reid.
« C'est un milieu très exigeant et si compétitif. La parité est tellement forte dans la NFL, c'est ridicule! Ainsi, de voir mes joueurs travailler si fort et se consacrer autant à leur tâche, tu apprécies énormément ce résultat. Je dirais même que je l'apprécie encore davantage en vieillissant. Peut-être aussi parce que ça m'a pris mille ans pour soulever enfin le trophée Vince Lombardi », a conclu Reid.
Son génie, comme entraîneur, ne fait aucun doute. Quand il peut l'exprimer avec des athlètes comme Travis Kelce, mais surtout Patrick Mahomes, ça crée des dynasties. Et on espère que, vous aussi, vous n'allez plus l'oublier.