Il y a un an presque jour pour jour, j’avais presque été en uniforme pour mon premier match dans la NFL.

Nous affrontions les Broncos de Denver lors de la deuxième semaine du calendrier et les entraîneurs avaient longuement hésité à me faire jouer. Finalement, ils s’étaient ravisés et j’avais regardé le match sur les lignes de côté, comme je l’ai fait lors des 16 rencontres de 2014.

Ce soir, ce sera un scénario totalement différent. Je disputerai mon deuxième match comme partant avec les Chiefs. Et j’aurai finalement la chance d’affronter nos rivaux de division, les Broncos.

Il s’agit d’une semaine courte de préparation à la suite de notre victoire de 27-20 face aux Texans de Houston, dimanche. Nous avons savouré le premier gain de la saison, mais nous étions de retour au travail lundi pour étudier nos prochains adversaires. C’est beaucoup de football en peu de temps, j’en conviens. Mais je me suis préparé adéquatement cet été et je suis certain que tout ira bien.

Nous avons eu beaucoup plus qu’une semaine pour se préparer pour l’affrontement contre Houston. Dès la quatrième semaine du camp d’entraînement, nous commencions à parler tranquillement de notre stratégie et de nos adversaires.

La préparation et la récupération se font dans un mode accéléré cette semaine. En même temps, je me dis que je suis un jeune joueur. Physiquement, je m’en sors mieux que des vétérans de huitième année. D’un autre côté, je connais moins bien la défensive des Broncos comparativement à un joueur qui les a affrontés à plusieurs reprises.

La même chose est vraie à l’égard de l’unité défensive de Denver qui me connaît moins en tant que joueur étant donné que je suis nouveau sur la ligne offensive. En tout et partout, ça s’égalise. Il faut seulement jouer du football simple, rapide et agressif.

Il s’agira de notre premier match devant nos partisans au Arrowhead Stadium. C’est un avantage considérable surtout que notre domicile n’est pas un stade de tout repos pour les attaques adverses. Nous avons des partisans incroyables. L’an dernier, nous avons battu le record Guinness pour le plus de bruit dans un stade.

Ce sera très excitant. C’est une autre opportunité d’aller sur le terrain pour moi, mais aussi en tant que ligne offensive, attaque et équipe. Chez les Chiefs, nous voulons prouver que nous avons une équipe de talent et qui est spéciale.

Contre les Broncos, nous n’affronterons pas le même type de joueurs défensifs que les Texans. Les deux équipes ont de très bonnes lignes défensives, mais elles préconisent des philosophies différentes. Nous allons devoir approcher ce match d’un autre angle. Ce sera important d’avoir un bon début de match et d’imposer notre volonté face à cette ligne défensive.

Notre jeu aérien a très bien fonctionné face aux Texans. Il faut peaufiner un peu notre jeu de course. Lorsque nous avons regardé les bandes vidéo de la rencontre, c’était loin d’être désastreux. Ce sont souvent de petits détails à corriger. Nous avons travaillé là-dessus cette semaine et nous continuerons à nous améliorer au cours de l’année.

Il faut aussi relativiser les statistiques. Les Texans s’attendaient à faire face à plusieurs courses lors de la deuxième demie puisque nous menions par un bon écart. Nous devenions plus prévisibles, donc il devient plus difficile de courir le ballon. Ils savaient que nous voulions écouler le temps. Par contre, il faut marquer plus de points en deuxième demie et nous devrons le faire si nous voulons vaincre les Broncos.

Une équipe tissée serrée

Après notre première victoire de la saison, j’ai écrit sur ma page Facebook que nous avions un groupe spécial dans notre vestiaire. Je le pense toujours.

Au fil des semaines, nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait aucune clique au sein des Chiefs. Tout le monde travaille en équipe. Il n’y a aucun traitement de faveur que tu sois Alex Smith, notre quart-arrière partant, ou Jamaal Charles, notre bougie d’allumage en attaque.

Et vice-versa. Un joueur sur l’équipe d’entraînement est traité de la même manière que les autres. Je sens que l’équipe est tissée serrée cette année.

Je trouve aussi que nous avons des joueurs d’exception. Nous avons une défensive qui est hors pair. En attaque, il y a eu de nouveaux ajouts. Tout le monde trouve sa place et nous poussons tous dans la même direction. Que ce soit des joueurs très célèbres comme Jeremy Maclin ou des nouveaux venus comme moi, tout le monde est respecté.

Il y avait des gens qui m’avaient dit que ma première partie serait stressante et que j’aurais de la difficulté à mettre mes idées en place. Mais honnêtement, je suis arrivé à Houston en pleine confiance. J’ai eu du plaisir à jouer avec mes coéquipiers et au bout du compte, c’est un des buts premiers du sport.

J’essaie vraiment de rester terre à terre. Je ne veux pas m’enfler la tête. Les médias t’aiment quand ça va bien et un peu moins quand ça va moins bien. Le meilleur moyen de ne pas s’en faire est de ne jamais trop y porter attention. Je ne laisserai pas mes performances être dictées par ce que j’entends.

J’ai reçu plusieurs bons mots et messages d’un peu partout au Québec et de Kansas City. C’est sûr que c’est plaisant d’avoir l’appui des gens. Ça me touche droit au cœur de recevoir des messages d’encouragement. Ça me donne de l’énergie pour donner le petit effort supplémentaire.

Malgré tout, je joue pour mes coéquipiers et moi et non pour les partisans et les gens au Québec. C’est dans ce temps-là que ça peut devenir stressant. Et je ne dis pas ça parce que je me fous des partisans, mais bien parce que je veux jouer de bons matchs et gagner avec mon équipe. Avec cette attitude et des victoires, le bonheur des partisans en découlera.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne et Maxime Desroches