Juraj Slafkovsky assure qu'il « en veut toujours plus »
Lorsque les Canadiens de Montréal ont eu la chance de sélectionner au tout premier rang du repêchage de 2022, le directeur général Kent Hughes avait été clair sur ses intentions : mettre la main sur le meilleur joueur à long terme.
C'est donc sur Juraj Slafkovsky que le Tricolore a jeté son dévolu, une décision dont l'impact pour le futur de l'organisation allait être important.
Même si la patience était de mise, le Slovaque a laissé les partisans montréalais sur leur faim en début de carrière. Tout a toutefois changé pour le mieux lors de la deuxième moitié de saison l'an dernier, alors que Slafkovsky a montré au grand jour son potentiel infini.
« Je pense que j'ai trouvé le moyen d'utiliser mon corps pour être meilleur que mes adversaires. Quand j'ai appris cela, j'ai commencé à jouer avec de meilleurs joueurs. Les points et les buts ont suivi par la suite, j'ai gagné de la confiance et je me sentais mieux », a confié Slafkovsky vendredi soir dans une généreuse entrevue à l'émission l'Antichambre.
Au cours de ces mois plus difficiles sur le plan professionnel, nombreux ont été les partisans et les analystes qui ont proposé de le rétrograder avec le Rocket de Laval dans la Ligue américaine pour le bien de son développement.
« Oui j'en ai entendu parler… mais je riais parce que je n'allais pas à Laval. Jamais. Je vais faire n'importe quoi, mais je n'irai pas dans la Ligue américaine. À mes yeux, je savais jouer au hockey et je savais que je pouvais jouer dans la LNH. Je tentais de me battre chaque jour et après 30 matchs, tout s'est placé. »
Et pour cause! Après une maigre récolte de sept points à ses 29 premiers matchs, Slafkovsky a été l'un des meilleurs joueurs de l'équipe par la suite avec 43 points à ses 53 derniers matchs de la saison.
« Martin [St-Louis] m'a fait confiance et je pouvais le sentir, a admis Slafkovsky. Je n'étais pas toujours sur la première ligne, mais j'avais du temps de jeu sur l'avantage numérique. Il m'a montré beaucoup de vidéos et il me parlait constamment pour me dire de rester patient et que le temps de jeu allait venir. Il voulait que je m'attarde aux petits détails. »
« À ma première année ici, je levais ma tête et j'avais déjà quatre joueurs devant moi. En Europe quand on récupère la rondelle, on a tout le temps du monde. Ici, c'est zéro. Ma deuxième année, j'ai commencé à prendre du rythme et la vitesse du jeu a commencé à ralentir pour moi. »
« J'espère être encore meilleur cette année! Maintenant, je me sens mieux que l'an dernier, je me sens différent. »
Après avoir donné ce succulent avant-goût aux partisans montréalais, le Slovaque a signé un contrat de huit ans et 60,8 M$ qui l'attachera aux Canadiens jusqu'en 2033.
Cette garantie financière, aussi plaisante soit-elle, ne changera rien d'autre à la carrière de Slafkovsky si on s'en tient à la parole du principal intéressé. En fait, elle pourrait peut-être lui permettre de placer toute sa concentration sur son rendement et son développement.
« Ça ne changera pas grand-chose… je dois encore travailler aussi fort, je dois être à l'heure, je dois continuer de tout faire. La paye est un peu plus grosse, donc on sourit plus! », a rigolé Slafkovsky.
Repousser les limites
Après des performances aussi encourageantes, il va de soi que les attentes deviendront graduellement plus élevées à l'endroit de Slafkovsky.
Lors du tournoi de golf des Canadiens en début de semaine, le Slovaque avait admis s'être fixé des objectifs pour la prochaine campagne, refusant toutefois de les partager publiquement. Malgré tout, Slafkovsky assure qu'il n'est jamais vraiment rassasié.
« J'en veux toujours plus chaque année. Tant que je peux augmenter mes statistiques par 20 ou 30, je veux le faire. »
« Il y a évidemment de la pression, mais quand on aime ce qu'on fait, on ne se soucie pas vraiment de ce que les autres pensent. J'essaie d'être la meilleure version de moi-même. Ça fonctionne pour l'instant, mais les attentes deviendront de plus en plus grandes. »
Et pour l'instant, disons que tout semble en place pour qu'il continue de montrer une progression qui aura de quoi rendre les partisans des Canadiens emballés pour l'avenir.
« Le corps va bien, la tête va encore mieux et le portefeuille est gros ! », a rigolé Slafkovsky lorsque le panéliste P.J. Stock lui a demandé l'état de ces trois aspects.
Si les objectifs personnels de Slafkovsky sont gardés précieusement dans un coffre-fort, les objectifs collectifs ne sont pas un secret.
« Je sens que si tout va bien et qu'on joue à notre meilleur, nous pourrions être en séries ou au moins être près. Quand il reste 10 matchs, on veut encore se battre pour une place en séries. On ne veut pas se motiver seulement parce que certaines équipes doivent absolument gagner contre nous pour faire les séries. Je veux être celui qui fait les séries.