MONTRÉAL – De sa place sur le banc des joueurs, Alex Galchenyuk a tout vu. La passe de Joe Pavelski, le tir sur réception de Logan Couture et cet arrêt miraculeux de Carey Price, un autre, alors que le Canadien tentait de protéger une avance d’un but avec 90 secondes à faire au match.

« Personne ne pouvait y croire, s’émerveillait le jeune attaquant après une victoire de 2-0 arrachée aux Sharks de San Jose. On sait pourtant de quoi il est capable, mais de le voir le faire encore et encore... il est tout simplement incroyable. »

« J’ai été chanceux, s’efforçait pourtant d’atténuer Price quelques minutes plus tard. Honnêtement, la rondelle a frappé le bout de mon bâton. C’est l’une des séquences où j’ai été sauvé par ma bonne étoile. Quand ça va bien, ça va bien... »

L’humilité de Price est admirable, mais elle a le dos large. À 27 ans, le cerbère surdoué connaît non seulement une saison qui le place au-dessus de tous ses confrères actuels, mais son nom apparaît déjà en compagnie des gardiens légendaires qui ont fait honneur au même uniforme que le sien.

Samedi, Price a célébré une 40e victoire dans une même campagne pour la première fois de sa carrière. Jacques Plante et Ken Dryden sont les seuls autres gardiens de l’histoire du bleu-blanc-rouge à en avoir fait autant. En guise de comparaison, Patrick Roy avait 34 ans et défendait le filet d’une équipe championne de la coupe Stanley, l’édition 2000-2001 de l’Avalanche du Colorado, lorsqu’il a atteint ce plateau pour la première et seule fois.

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Le jeu blanc de Price était le 34e de sa carrière. Dans l’histoire du Tricolore, il a rejoint Bill Durnan et peut maintenant, en toute humilité bien sûr, ajuster sa mire sur les 46 de Ken Dryden.

« Je n’aurais jamais cru tout ça possible quand j’étais plus jeune. Mais j’ai été immensément choyé et plusieurs personnes m’ont aidé pour que je puisse me rendre où je suis. J’ai beaucoup de gens à remercier », a commenté Price.

Pour ce qui est de ses pauvres contemporains, Price continue de prouver que, pour cette année du moins, ils n’appartiennent pas à la même ligue que lui. En plus de dominer le circuit au chapitre des victoires et de jeux blancs, il s’affiche comme une référence avec une moyenne de points mérités de 1,86 et un taux d’efficacité de ,938.

Il faut beaucoup d’imagination pour se convaincre qu’un autre nom pourrait être gravé sur le trophée Vézina cette année. Et on n’a pas encore parlé du Hart.

« Il n’y a plus grand-chose à dire. C’est incroyable ce qu’il a fait encore ce soir », résumait Pierre-Alexandre Parenteau après une autre démonstration sans faille du numéro 31.

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« Carey a été Carey », a simplifié encore plus l’entraîneur Michel Therrien.

« Ce n’est plus une surprise, c’est juste la norme pour lui, a vanté Manny Malhotra. Il fait tous les arrêts qu’on pense qu’il va faire, mais en plus, il fait ceux qui se retrouvent dans les bulletins de nouvelles. Je ne sais plus quoi dire pour qualifier son travail. »

Mais Price, comme lorsqu’il se dresse devant un adversaire qui tente de le déjouer, ne veut rien entendre.

« Je ne serais rien sans mes coéquipiers. Il n’y a pas d’autre façon de voir ça. C’est la réalité, c’est tout. »

100 points pour Galchenyuk

On ne parle pas nécessairement du même genre d’exploit, mais Galchenyuk a lui aussi atteint un plateau intéressant samedi. Sa mention d’aide sur le but de Tomas Plekanec était son 100e point dans la Ligue nationale.

Les échos de vestiaire

L’ancien choix de première ronde du Canadien aura eu besoin de 184 matchs pour atteindre son premier « chiffre rond ». Il est le premier joueur de sa cuvée, celle de 2012, à y être parvenu. Nail Yakupov, Hampus Lindholm et Filip Forsberg le suivent pour l’instant dans l’ordre, mais sans pour l’instant le menacer.

« C’est plaisant d’arriver à cette marque, n’a pas caché Galchenyuk. Évidemment, c’est assez modeste, mais j’en suis fier et je suis heureux de l’avoir fait. Ça faisait quelques matchs que j’attendais ce moment, alors maintenant je peux arrêter d’y penser. »

Ce moment de réjouissance arrive au milieu d’un passage à vide offensif pour le jeune ailier, qui n’a que trois points à ses treize dernières parties.

« Je me sentais bien ce soir, a dit le cinquième meilleur marqueur du CH. Je suis conscient que je ne joue pas mon meilleur hockey. Je dois mieux utiliser ma vitesse, être plus compétitif et remporter mes batailles tout en demeurant détendu. Ce soir, ça a sans aucun doute été mon meilleur match depuis un bon moment. Je devrai m’en servir comme d’un tremplin. »

Therrien a remarqué l’effort de Galchenyuk et lui a fait savoir en l’utilisant près de 17 minutes. Seul Plekanec a été plus occupé parmi le groupe d’attaquants.

« Son attitude a été très bonne. Dernièrement, c’était plus difficile pour lui, mais j’ai aimé sa façon de répondre à l’appel ce soir. Il a travaillé et a été récompensé avec un beau jeu sur le but de Plekanec. J’ai beaucoup aimé son effort. »