À une dizaine de jours du coup d'envoi de la saison, le Canadien en est à finaliser son évaluation des joueurs.

Il reste des décisions délicates à prendre, et Marc Bergevin est confiant d'avoir tous les éléments à sa disposition pour s'assurer que celles-ci seront les bonnes.

Et malgré les six revers consécutifs encaissés par son club en calendrier préparatoire, Bergevin n'est pas du genre à tomber dans le cynisme si facilement.

« C'est certain qu'on veut gagner. On se prépare et on fait des tests avec les trios. Il y a des joueurs qui performent bien depuis le début du camp, mais il y en a aussi qui ont raté une belle opportunité, on ne s'en cachera pas, a affirmé le DG du Canadien, qui était l'invité de L'Antichambre, jeudi.

« C'est seulement six matchs. Je suis satisfait de ce que j’ai vu de Jonathan Drouin au centre jusqu’à présent. Il a de la rapidité et une belle vision du jeu. En se basant sur ce qu’on a vu, on est content de son rendement. (...) Même chose pour Charles Hudon », a-t-il souligné, avant d'ajouter qu'il était encouragé par la chimie démontrée par l'unité qu'il complète avec Tomas Plekanec et Artturi Lehkonen.

« Charles a passé les trois dernières saisons dans la Ligue américaine. Je l’ai vu évoluer durant ces années. Je lui en ai parlé – et Plekanec est d'ailleurs un bel exemple de ça. Ce n’est pas quand tu rends à la LNH qui compte, mais plutôt comment tu le fais. On voit qu’il est rendu à un endroit dans sa carrière pour faire le saut. »

De l'espace qui servira tôt ou tard

Les observateurs ont amplement parlé des 8,5 millions $ disponibles sur la masse salariale, une situation inhabituelle pour le Tricolore à l'approche d'une nouvelle saison.

« On a une masse salariale établie par la ligue. Il y avait des enjeux, certains joueurs qu’on a essayé d’attirer à Montréal sans succès. (...) C’est intéressant d’avoir cette (marge de manœuvre). L’argent restant, il faut pouvoir le mettre sur des joueurs, et il n’y en a pas de haut calibre qui sont disponibles. Ce n’était pas où on pensait se retrouver, mais on conserve cet espace et on verra où ça nous mènera », a-t-il argué.

« Il faut aussi évaluer tout ça dans une perspective de long terme. On pense souvent à l’année présente, mais il y a des contrats qui vont débuter l’an prochain. Il y a de jeunes joueurs comme Lehkonen qu’il va falloir payer », a poursuivi le DG.

Confiant en sa brigade défensive

Questionné par les membres du panel sur son niveau d'inquiétude quant au manque d'éclat des défenseurs jusqu'à présent, Bergevin s'est à nouveau montré rassurant.

Une meilleure défense? Bergevin s'explique

« Si tu regardes les joueurs qui ont quitté l’équipe en défensive, le premier qui en vient en tête est Andrei Markov. Il nous a rendu de précieux services. Mais il allait avoir 39 ans. Éventuellement, il faut changer la garde. Il n’allait pas jouer jusqu’à 50 ans. On lui a fait une offre, il a décidé que ce n’était pas assez et ça lui appartient. (...) Mais on voyait qu’en séries, il avait un peu de difficultés. Il jouait de grosses minutes et on voyait (son manque) de rapidité le rattraper.

« Pour Alexei Emelin, je vois un remplaçant en Karl Alzner. Il bouge bien la rondelle. Sans récolter beaucoup de points, il va être un défenseur fiable. (...) Nathan Beaulieu est un excellent patineur. Mais après cinq années de hauts et de bas, tu veux un joueur plus stable. En amenant un gars comme David Schlemko, je ne suis pas certain qu’on va de l’arrière », a-t-il élaboré.

Il n'a pas manqué non plus de faire remarquer l'agréable surprise que constitue Victor Mete, le choix de quatrième tour de l'équipe en 2016, admettant même que le jeune arrière de 19 ans rendait de plus en plus difficile pour l'équipe de le retourner dans les rangs juniors.

La blessure à la main subie par Schlemko au début du camp contribue aussi à mousser la candidature du rapide patineur.

« On s’était dit qu’on allait donner à Victor un match et l’évaluer, puis possiblement le renvoyer à London. Il a connu un très bon match. On a discuté Claude et moi et on s’est dit qu’il méritait un autre essai, puis un autre pour en arriver où on est rendu. S’il peut nous aider, il restera. Le petit gars est à sa place. »

Finalement, Bergevin n'a pu éviter un sujet qui revient fréquemment sur la table, soit celui de la difficulté d'Alex Galchenyuk à s'établir pour de bon comme une menace constante.

 « Ce que je veux voir d’Alex, c’est un joueur qui va plus dans le trafic, a-t-il concédé. Il doit être engagé dans la partie. En ce moment, il se cherche. Il a connu des moments difficiles l’an passé en revenant de sa blessure. On connaît son potentiel et Claude et ses adjoints travaillent avec lui. »

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