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RÉSULTATS

CH-Canucks : qui perd gagne!

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MONTRÉAL - Quand Nick Suzuki et Bo Horvat se sont installés casque contre casque pour disputer la mise en jeu donnant le coup d'envoi à la prolongation, je n'arrivais pas à me dire qui du Canadien ou des Canucks méritait le plus de gagner.

 

Ou, à vrai dire, à déterminer laquelle des deux équipes méritait le plus de se contenter du point prime associé au revers en prolongation.

 

Je n'avais pas encore tranché lorsqu'Elias Pettersson a glissé la rondelle entre les jambières de Samuel Montembeault pour inscrire le septième but des Canucks, le dernier des 13 que se sont échangés les deux équipes.

 

Parce qu'il a laissé filer une avance de 4-0, il est normal de lancer que le Canadien méritait de perdre.

 

Je veux bien.

 

Mais ne serait-ce que pour auréoler les deux ou trois arrêts effectués par Montembeault en début de match, deux ou trois arrêts réalisés alors que le gardien québécois était abandonné par ses coéquipiers, deux ou trois arrêts sans lesquels le Tricolore n'aurait peut-être jamais été dans le match, on pourrait prétendre que le Canadien méritait la victoire.

 

Non?

 

C'est vrai que Montembeault a aussi fait cadeau d'au moins un but plus tard dans le match.

 

Le Canadien méritait aussi de gagner pour couronner l'efficacité du temps d'arrêt réclamé par Martin St-Louis, en troisième, après que son équipe qui menait 4-0 se soit retrouvée en arrière 5-4! Car ce temps d'arrêt a fouetté l'équipe qui ne s'est pas seulement contentée de niveler les chances 5-5. Qui s'est même ensuite permis de prendre les devants 6-5.

 

Non?

 

Sauf qu'un club qui a déjà perdu une avance de 4-0 plus tôt dans le match et qui n'est pas fichu protéger l'avance qu'il s'est redonné avec trois minutes à faire au dernier tiers mérite-t-il vraiment de gagner?

 

Pas vraiment, j'en conviens...

 

Remarquez que les Canucks qui ont inventé des manières pour laisser le Canadien revenir dans le match après avoir enfilé cinq buts de suite – la reprise a confirmé que c'est le défenseur Quinn Hughes qui a marqué le sixième but du Canadien qui est allé à la fiche de Josh Anderson – ne méritaient pas plus que le Canadien de gagner.

 

Les partisans sortent grands gagnants

 

On tranche comment?

 

Avec la déclaration de Martin St-Louis qui a convenu que son club et les Canucks venaient de disputer « un match bizarre ».

 

Bizarre? Le mot est faible!

 

En se voilant son visage rouge de colère avec ses deux mains après le but qui relançait le Canadien en avant en fin de troisième, Bruce Boudreau a parlé plus fort que St-Louis sans même avoir à ouvrir la bouche.

 

À regarder le Canadien et les Canucks jouer à qui perd gagne au lieu de s'assurer de bien jouer au hockey, il est devenu évident que les seuls qui allaient sortir gagnants du match étaient les partisans.

 

Et vous savez quoi? Les partisans qui sont sortis les plus heureux du Rogers Arena, lundi soir, à Vancouver, portaient des chandails du Canadien.

 

Leurs favoris venus de Montréal leur ont fait cadeau de six buts. Ce qui est énorme. Mais comme plusieurs d'entre eux aiment le Canadien deux fois par année et aiment les Canucks tout autant les 80 autres matchs, ils ont pu célébrer les buts des deux équipes.

 

Je revois un partisan fièrement drapé des couleurs du Canadien faire des « high five » avec ses voisins et visiblement amis après que Pettersson et je me dis qu'il en a vraiment eu pour son argent dans le cadre de ce match de fou.

 

Ou de ce match bizarre comme l'a décrit Martin St-Louis.

 

Slafkovsky devra lever la tête

 

Quoi tirer de bon ou de mauvais de cette partie?

 

Un tas de choses : dans un sens comme dans l'autre. Car pour marquer six buts, le Canadien a fait tout plein de bons coups. Mais pour en accorder sept, il en a fait plus encore de moins bons, et même de mauvais.

 

Je ne crois pas qu'il soit juste de tomber dans des analyses poussées des chiffres. Le fait que c'était la troisième fois seulement de leur histoire que les Canucks comblaient un recul de quatre buts pour ensuite se sauver avec une victoire ne devrait pas ouvrir la porte au fait qu'une avance de quatre buts soit maintenant la pire avance du hockey!

 

Au-delà les statistiques, je crois aussi qu'il faut éviter de dresser des conclusions trop poussées au terme d'un match aussi échevelé.

 

La seule étoile qu'on puisse coller sur le bulletin des deux équipes est qu'elles n'ont pas abandonné.

 

Bon! Les plus négatifs diront qu'il faut davantage mettre au pilori les clubs qui n'ont pas été capables de protéger des avances que de couvrir de compliments les équipes qui sont revenues de l'arrière.

 

Je vous laisse le choix!

 

Car j'aime mieux me tourner tout de suite vers la rencontre de mardi, à Seattle, face aux Kraken que de trop analyser le match de fou que les deux équipes ont disputé, lundi soir, à Vancouver.

 

De un : le Canadien aura un bon défi sur les bras alors que ce club d'expansion surprend plus encore, dans l'Ouest, que le Tricolore le fait dans l'Est depuis le début du calendrier régulier.

 

De deux : il sera intéressant de voir comment le Canadien réagira au lendemain d'un match aussi bizarre.

 

De trois : il sera plus intéressant encore de voir défiler sous nos yeux le premier duel Juraj SlafkovkyShane Wright. Un duel qui rappelle que le Canadien, les Devils (Simon Nemec) et les Coyotes (Logan Cooley) ont tour à tour ignoré celui qui devait être le premier joueur sélectionné de la cuvée 2022 avant qu'il ne soit finalement réclamé par le Kraken au quatrième rang.

 

Parlant de Slafkovsky, il serait peut-être temps que Martin St-Louis, un membre du personnel d'entraîneurs ou un coéquipier lui fasse comprendre qu'il est rendu dans la LNH et que dans la Ligue nationale de hockey, tu dois garder la tête haute pour éviter de se faire envoyer cul par-dessus tête.

 

Vrai que Luke Schenn a frappé Slafkovsky une demi-seconde trop tard et que son geste lui a valu une pénalité mineure et la visite d'Arber Xhekaj.

 

Mais il est plus vrai encore que Slafkovsky, en suivant la rondelle des yeux au lieu d'identifier le danger qui s'en venait droit devant lui, s'est offert en cible de manière plus qu'imprudente.

 

Il s'en est tiré hier. Une petite visite dans la salle de repos a permis de confirmer qu'il n'avait pas été victime d'une commotion. Il a donc pu reprendre sa place au sein de la formation.

 

Mais en s'exposant comme il le fait, il cherche le trouble sans bon sens. Et les chances sont bonnes qu'il le trouve un moment donné!