Ivan Demidov avec le Canadien? Des dépisteurs y croient, d'autres non
MONTRÉAL - Ivan Demidov qui glisse jusqu'au Canadien, un scénario qui ferait tomber certains recruteurs – et plusieurs partisans - de leur chaise. Mais pas tous les dépisteurs si bien que l'espoir subsiste.
Pour la cuvée 2024, c'était naturel que Macklin Celebrini retienne autant l'attention. Le centre de l'Université de Boston présente un arsenal si complet qu'il devrait pouvoir aider une équipe de la LNH sans tarder.
La trame narrative de ce repêchage bifurque ensuite vers les nombreux – et excellents – défenseurs qui se distinguent dans le top-10 des experts.
À un point tel que cette abondance de défenseurs pourrait faire glisser Demidov, un fabuleux ailier russe, jusqu'au cinquième échelon selon certains repêchages simulés crédibles. En toute transparence, on a été surpris de constater le tout.
Comparé parfois à Nikita Kucherov ou Pavel Datsyuk, Demidov a tout pour électriser sa prochaine organisation. Il a les outils pour enflammer un marché qui ne vibre pas au rythme du hockey. Des mains ridiculement agiles, un don pour attirer ses opposants afin de compléter une mise en scène, un flair offensif élite et un répertoire de feintes à faire rougir plusieurs vedettes du circuit Bettman.
Ainsi, comment est-ce possible que certaines publications respectées comme NHL.com et The Athletic puissent prédire Demidov au Canadien?
« Je ne vois pas comment ça peut devenir possible. Je ne vois pas quatre autres joueurs sortir avant lui. Au pire, mais au pire, il sera le quatrième choisi après Celebrini, (Artyom) Levshunov et (Anton) Silayev », a réagi le premier dépisteur rejoint.
Alors oui, ce recruteur tomberait de sa chaise si le Canadien voyait Demidov enfiler son chandail le 28 juin.
« Ouais! Parce c'est un attaquant talentueux avec le potentiel d'être dans le top-3 de ton équipe et ce n'est pas un cas à la (Matvei) Michkov comme l'an passé. On ne reçoit pas de mauvaises indications venant de la Russie », a expliqué cet intervenant.
Sauf que son confrère voit plutôt les choses d'un autre œil.
« Ce n'est pas irréaliste et pour plusieurs raisons. D'abord, Demidov joue en Russie cette année donc ça crée une réticence pour certaines équipes. Oui, il est électrisant, mais il n'a pas encore prouvé ça ici. Certains aiment mieux voir avant de croire. Donc ce n'est pas impossible selon moi », a mentionné cet autre dépisteur.
Pour aboutir au scénario intéressant pour Montréal, il faudrait qu'un joueur comme le défenseur Sam Dickinson ou le centre Cayden Lindstrom (six pieds trois pouces et 210 livres) se faufile dans le top-4.
« Je ne vois pas Lindstrom passer devant Demidov. Pour moi, sans qu'on possède tous le même ordre, le top-4 commence vraiment à se définir », a cerné le premier recruteur rejoint.
« Je crois plus que Lindstrom sera disponible quand Montréal va repêcher, c'est plus logique comme scénario. J'ai de la misère à croire que le Canadien ne le prendrait pas », a enchaîné ce recruteur en référence à son gabarit imposant recherché par le Tricolore en attaque.
En plus de sa charpente intéressante, Lindstrom possède intelligence, vitesse et habiletés tout en utilisant bien ses partenaires ce qui se transpose dans la LNH. Le taux de réussite de ses jeux n'est pas le plus élevé et il a composé avec des blessures, mais ses atouts sont nombreux.
L'idée de repêcher Lindstrom au cinquième rang ne serait assurément pas un choix aussi audacieux que celui d'avoir repêché Jesperi Kotkaniemi au troisième échelon pour miser sur un centre.
D'autres options pourraient aider la cause du Canadien. Le réputé Craig Button, de TSN, voit, lui aussi, Demidov se faire repêcher au deuxième rang. Par contre, il surprend en insérant Konsta Helenius, Tij Iginla et Zayne Parekh dans son top-5.
Il faudrait donc que des équipes comme Chicago, Anaheim et Columbus – qui détiennent respectivement les 2e, 3e et 4e choix – se laissaient tenter par des athlètes parmi eux pour que Montréal hérite de Demidov.
Tout un défi et tout un prix pour que le CH avance
Bien sûr, le plan le plus sécuritaire pour s'approprier Demidov serait que le Canadien grimpe de quelques rangs via une transaction.
Mais les recruteurs consultés nous rappellent que c'est périlleux de prédire les joueurs que les autres clubs vont repêcher.
« C'est très difficile! », a résumé l'un des deux recruteurs.
D'autant plus que tout le monde sait, à travers la LNH, que le Canadien veut ajouter des attaquants à sa banque d'espoirs.
« Vraiment. Et les équipes veulent te faire payer cher si tu veux t'avancer. Disons que Chicago veut Dickinson qui serait disponible 6e ou 7e, ils seront prêts à reculer, mais ils vont travailler fort pour faire payer celle qui veut grimper », a répondu un dépisteur.
Bien respectueusement, son collègue tenait à apporter une précision à notre question.
« Tu vois la réalité du Canadien parce que c'est ton point de focus principal, mais les équipes qui parleront avant Montréal se couchent le soir avec leurs propres problèmes. Les équipes se contre-fichent ben raide des sélections suivantes dans le sens que les efforts sont avant tout déployés pour déterminer le bon choix », a-t-il indiqué en sachant bien qu'une offre irrésistible peut tout changer.
Advenant que Demidov ait déjà monté sur la scène de Las Vegas et que Lindstrom soit à la portée de Montréal, il n'est pas impossible que le club préfère reculer pour arrêter son choix sur l'attaquant Tij Iginla.
Le fils de Jarome semble surfer sur une lancée grâce à ses récentes performances en séries et au Mondial U18.
« Je le vois entre les 9e et 12e rangs. Quelques joueurs ont plusieurs forces, mais tu te poses des questions sur leur éthique de travail. Dans son cas, tu élimines tout de suite cette crainte. C'est la question de certains clubs avec (Beckett) Sennecke. Parfois, tu ne le vois pas pendant un match au complet. Avec Iginla, ça n'arrivera pas », a comparé ce recruteur.
Dans un décor comme celui de Las Vegas, ce serait étonnant que le repêchage ne réserve pas une belle dose de spectacle. Il reste à voir si le Canadien y jouera un grand rôle.