Le Canadien sous pression à Tampa
Canadiens mercredi, 6 mai 2015. 09:00 mercredi, 6 mai 2015. 12:06TAMPA, Floride – Ça reste à vérifier, mais dans toute l’histoire de la Ligue nationale, une voix rauque n’a probablement jamais empêché un joueur de hockey d’être à son poste pour un match de séries éliminatoires. Le Canadien s’en réjouira puisqu’il s’agit selon toute vraisemblance de la seule trace laissée par le virus qui a terrassé David Desharnais au cours des derniers jours.
« Je vais vous épargner les détails, mais on sait tous ce qui arrive quand on a une gastro... », a laissé imaginer le joueur de centre mercredi matin.
Desharnais dit être tombé malade dans la nuit de samedi à dimanche dernier, à la veille du deuxième match de la visite du Lightning de Tampa Bay à Montréal. Il était tellement mal en point à son réveil, a-t-il raconté, qu’il a dû se rendre à l’hôpital pour être réhydraté par intraveineuse.
« J’ai fait mon possible pour essayer de jouer le match de dimanche, mais je n’ai pas été capable, s’est excusé le convalescent. J’ai récupéré lundi et hier et je suis maintenant prêt pour ce soir. »
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Desharnais, qui a dû voyager en solo pour rejoindre ses coéquipiers à Tampa mardi, dit avoir refait le plein d’énergie. Après avoir participé à un entraînement facultatif pour lequel Max Pacioretty, Andrei Markov, P.K. Subban et Tom Gilbert ont décidé de passer leur tour, il a sans hésiter confirmé son retour dans la formation pour le troisième match de la série menée 2-0 par le Lightning.
Michel Therrien a été plus nuancé, citant qu’il préférait attendre encore quelques heures avant d’inscrire le numéro 51 dans son effectif. « S’il se sent bien, il va jouer », a assuré l’entraîneur.
« C’est toujours plate de manquer des matchs, surtout en séries. Tu batailles pendant toute l’année avec tes chums pour ce moment de l’année, pour la chance de te battre pendant sept matchs avec une autre équipe. Je suis content d’être là ce soir », s’est réjoui Desharnais.
Même s’il n’a récolté que deux mentions d’aide depuis le début du tournoi printanier, le retour au jeu de Desharnais est le genre de bonne nouvelle sur laquelle son équipe ne peut se permettre de lever le nez. Une troisième défaite de suite ce soir – une huitième consécutive contre le Lightning en incluant les matchs de saison régulière – signalerait le début du compte à rebours menant à une mort presque inévitable.
« Il faut jouer notre meilleur match de l’année, c’est le match plus important, a insisté Desharnais. On lutte pour notre survie ce soir et c’est dans ce temps-là qu’on est à notre meilleur. Tout le monde a hâte que ça commence. »
« On s’attendait depuis le début à ce que ça soit difficile et ça le sera, anticipait Lars Eller. Mais la pression de gagner est omniprésente en séries, on ne peut jamais se permettre de relâchement. Si on menait la série 2-0, notre mentalité serait la même. C’est un match qu’on ne peut échapper. »
Un mot populaire flotte dans l’air depuis le début du long congé dont viennent de profiter les deux rivaux : discipline. C’est en grande partie parce qu’il a violé cette règle d’or que le Canadien s’est fait battre à plates coutures dimanche dernier devant ses partisans. Confiant, Therrien ne craint pas une récidive.
« On n’est pas une équipe reconnue pour être indisciplinée. On a démontré beaucoup de discipline tout au long de la saison, c’est quelque chose dont on est fiers. On a fait un faux pas lors du dernier match, on doit en tirer une leçon, mais je suis convaincu qu’on va revenir à nos bonnes habitudes. »
Cooper et l’instinct du tueur
Jon Cooper a déjà été dans les souliers de Michel Therrien. Même si son équipe avait échappé deux matchs à domicile pour entreprendre les séries éliminatoires en 2014, l’entraîneur du Lightning se nourrissait d’espoir lorsqu’il s’est amené au Centre Bell pour tenter d’infliger une humiliation similaire à l’adversaire.
Sa bulle avait rapidement explosé. Rene Bourque avait marqué dès la onzième seconde du troisième match, éventuellement remporté 3-2 par le Canadien. Le coup de balai était survenu deux jours plus tard.
« Ça, c’est ce qu’on appelle ne jamais lever le pied de l’accélérateur », a décrit Cooper, qui entend aujourd’hui s’inspirer de cette mésaventure pour inspirer ses joueurs.
« On doit prendre une page du livre qu’a écrit le Canadien. Ils nous ont attaqués à la jugulaire l’an dernier. C’est exactement l’objectif visé ce soir. »
On ne saura que dans les minutes précédant la rencontre si Cédric Paquette sera en mesure d’y participer. Aux prises avec une blessure à propos de laquelle il continue d’entretenir le mystère, le Gaspésien s’est délié les jambes mercredi matin, mais il n’est pas impossible que Jonathan Drouin prenne sa place dans la formation.