BROSSARD, Qc - Après avoir passé la première semaine de la saison dans leurs valises, les joueurs du Canadien ont repris le travail dans un environnement familier, mercredi.

Avec trois victoires en réserve au retour d’un voyage au cours duquel il a dû disputer quatre matchs en six soirs, le Tricolore s’est affairé à peaufiner quelques détails en vue de l’inauguration de sa saison locale jeudi contre les Bruins de Boston. Les deux équipes se reverront pour la première fois depuis leur duel éliminatoire du printemps dernier, dont Montréal était sorti vainqueur en remportant les deux derniers matchs d’une série qui s’est rendue à la limite.

Malgré un rendement encourageant qui lui vaut pour l’instant le premier rang du classement de l’Association, le Canadien est revenu à la maison avec une courte liste d’aspects où il y a encore place à amélioration. L’équipe, battue par un pointage de 7-2 en première période depuis le début de la saison, peine à commencer ses matchs à l’heure. Les deux vétérans de son troisième trio montrent un différentiel combiné de moins-12. Et la contribution du jeu de puissance est nulle depuis le début de la saison.

Après quatre matchs, le Canadien est l’une des six équipes de la Ligue nationale qui sont toujours en quête d’un premier but en avantage numérique. Avec un homme en plus, il a été blanchi en 14 opportunités jusqu’à maintenant.

Alarmant? Absolument pas. Comme le fait remarquer avec justesse Max Pacioretty, « on ne passera pas une année complète sans marquer sur le jeu de puissance. » Qui plus est, d’autres équipes bien nanties offensivement, notamment l’Avalanche du Colorado et les Kings de Los Angeles, peinent à faire payer l’adversaire pour son indiscipline.

Mais la situation mérite tout de même qu’on s’y attarde. D’ailleurs, comme il l’avait fait lors de chacune des deux journées qui avaient précédé le départ de son équipe sur la route, Michel Therrien a convié ses spécialistes à une trentaine de minutes de travail spécifique avant de rassembler tout le groupe pour une heure supplémentaire d’entraînement, mercredi.

« Nous devons être meilleurs sur les unités spéciales. Nous en sommes tous conscients et nous nous sommes assurés que ce soit clair », a d’abord statué Therrien.

Le Canadien ne disputera que quatre matchs, tous à domicile, au cours des dix prochains jours. Après un début de saison asphyxiant, Therrien voit comme une bénédiction le calendrier moins chargé qui se dresse à l’horizon. Seule la pratique, affirme-t-il, sépare ses troupes du succès attendu à 5 contre 4 et dans cette optique, rien ne vaut un séjour prolongé à la maison pour plancher sur la résolution de problèmes.

« C’est une bonne chose de partir sur la route aussi tôt dans la saison, mais on réalise assez vite que ça laisse très peu de temps pour s’entraîner, faisait remarquer le coach. On ne fait que jouer, jouer et jouer encore. On arrive toujours très tard à la destination suivante et tout ce qu’on veut, c’est conserver notre énergie pour le prochain match. On fait de la vidéo, on revient sur les X et les O, mais il y a très peu de temps pour pratiquer l’exécution. On est une équipe qui a besoin de pratiquer et les deux prochaines semaines nous feront du bien. »

Pacioretty, qui avait inscrit dix de ses 39 buts en avantage numérique la saison dernière, croit que les canons offensifs de l’équipe doivent ajuster leur état d’esprit pour espérer pouvoir démarrer la machine.

Les échos de l'entraînement du CH

« Il faut garder la même mentalité qu’à 5 contre 5, c’est-à-dire qu’on doit continuer de travailler avec acharnement pour gagner nos batailles, estime le franc-tireur. Parfois, on a tendance à se reposer un peu en avantage numérique, on commence à attendre que le gars à côté de nous fasse un gros jeu. Il faut être plus affamé. C’est comme ça qu’on obtient des résultats. »

« Plusieurs aspects contribuent au succès du jeu de puissance et ils sont tous reliés un à l’autre. Il y a le jeu en zone neutre qui mène à une bonne entrée en territoire offensif, il y a l’exécution une fois qu’on y est installés et l’importance de se donner des lignes de tirs pour atteindre le but adverse. Tant qu’une seule de ces choses ne tourne pas rond, les résultats se font attendre. Il faut donc être tous sur la même longueur d’onde », a ensuite analysé Pacioretty.

Emelin semble rétabli

Alexei Emelin, qui a raté les deux derniers matchs du récent séjour à l’étranger en raison d’une blessure au haut du corps, semblait se porter à merveille sur la patinoire du complexe d’entraînement de Brossard mercredi matin, ce qui porte à croire que Therrien aura sept défenseurs en santé à sa disponibilité pour affronter les Bruins.

L’entraîneur du Canadien a toutefois refusé de dévoiler ses intentions quant à d’éventuels changements qu’il pourrait apporter à sa formation.

En plus de retrouver sa place à la gauche de P.K. Subban, Emelin a même participé aux exercices visant à resserrer le jeu de puissance, alternant avec Nathan Beaulieu sur la deuxième unité.

Rene Bourque s’est aussi entraîné sur l’attaque à cinq. L’ailier à la production intermittente est toujours à la recherche d’un premier point cette saison, tout comme son joueur de centre Lars Eller. Les deux compagnons de trio, même s’ils ont jusqu’ici combiné leurs efforts pour diriger 17 tirs vers les filets adverses, affichent chacun un différentiel de moins-6, le pire de l’équipe.

Le duo, surtout complété par Jiri Sekac depuis le début de la saison, a pris quelques répétitions avec Michaël Bournival mercredi. Ce dernier ne viendra toutefois pas déranger l’ordre établi, du moins pour le moment : le Canadien a plus tard annoncé qu’il avait été cédé à Hamilton.