BROSSARD – Tandis que Pierre-Alexandre Parenteau convenait qu’il aurait pu contribuer davantage à la production offensive du Canadien, Lars Eller y est allé d’un long silence qui en disait long sur la satisfaction de son rôle avec l’équipe cette saison.

Peut-être en raison de son éducation, Eller semble incapable de contourner une question plus délicate. Au cours du bilan des joueurs, le Danois s’est fait demander s’il avait été content de son utilisation avec le Tricolore en 2014-15 et il y est allé d’un silence de quelques secondes - comme il le fait quand il est embêté par un sujet - avant de fournir cette réponse assez éloquente.

« En tant que joueur, tu en veux toujours plus et tu n’es jamais satisfait. Je suis encore affamé de montrer que je peux prendre un autre pas dans la bonne direction », a émis Eller à qui on ne recommande pas d’envisager une carrière en politique.

La porte était donc grande ouverte pour demander à celui qui a été principalement confiné à des missions défensives s’il se croyait en mesure d’occuper un plus grand rôle offensif.

« Oui. Oui, je pense que je peux le faire », a répondu le Danois qui a récolté 15 buts et 12 aides en 77 parties régulières et 1 but, 2 passes pendant les séries.

Ceci dit, Eller comprenait que la recette 2014-15 du succès du Tricolore était basée sur le travail défensif.

« Notre identité n’était pas de compter plusieurs buts. Par le passé, on a déjà été dans les meilleures équipes à ce chapitre (3e rang de la LNH en 2012-13). Plusieurs joueurs font encore partie du groupe donc je pense que nous avons cette faculté en nous. Mais les défenses gagnent les championnats et nous avons trouvé des façons de gagner en commençant par notre gardien et le rendement défensif », a convenu Eller.

Détenant encore trois années à son contrat, le gaucher de 26 ans voyait l’avenir avec optimisme.

« Je pense que nous allons continuer de grandir. Nous avons un excellent noyau et je résumerais notre saison comme un succès, nous avons gagné notre division, mais nous sommes déçus de la conclusion tout comme l’an dernier », a-t-il décrit.

Puisque le Canadien a été surtout coulé par son manque de finition en attaque, de nombreuses spéculations circulent sur l’avenir des attaquants et en particulier les joueurs de centre. Eller, qui se retrouve impliqué dans ces discussions, devra jouer à la hauteur de ses déclarations la saison prochaine s’il demeure au sein de l’organisation.

Voir le verre à moitié plein

La déception demeure ardue à surmonter pour les joueurs du Canadien qui ont été éliminés mardi soir. Toutefois, Pierre-Alexandre Parenteau préfère regarder le portrait d’un œil positif.

« Les prochains jours seront difficiles, mais on peut être content de ce qu’on a accompli cette année et de la direction dans laquelle on se dirige. On a connu beaucoup plus de hauts que de bas, il faut être fier de ce qu’on a accompli. Ce n’est pas facile de se rendre loin en séries dans la LNH et ça fait deux ans qu’on fait bien, je crois qu’on doit regarder le verre à moitié plein », a opiné Parenteau.

Tout de même, l’ailier de 32 ans n’a pas contredit la faiblesse du CH à produire suffisamment de buts.

« Je me vois à long terme avec le CH »

« On n’a pas eu le succès qu’on voulait offensivement et je pense que ça nous a coûté cher vers la fin. Si j’avais l’explication, je ne serais pas ici à en parler. Il faudra y remédier à l’avenir et tout le monde doit se regarder dans le miroir », a souligné Parenteau.

À ce sujet, le Québécois ne se met pas la tête dans le sable, il reconnaît que sa première saison dans l’uniforme montréalais n’a pas répondu aux attentes.

« J’ai vécu beaucoup de hauts et de bas, un peu comme des montagnes russes. Mais j’ai beaucoup apprécié cette chance. C’est certain que je me suis blessé et que j’ai connu des creux de vague, mais j’ai retrouvé ma confiance vers la fin et j’espère pouvoir plus aider l’équipe l’an prochain », a-t-il exprimé.

« Je n’ai pas connu la saison que je voulais et je suis le premier à l’admettre. Je dois regarder vers l’avant et je sais que j’ai encore du bon hockey à donner. Je l’ai prouvé dans le dernier droit », a enchaîné Parenteau qui a dit avoir perdu beaucoup de sommeil à réfléchir à son rendement.

Contraint à 22 points (8 buts, 14 aides) en 56 rencontres en 2014-15, Parenteau aurait pu gonfler sa production sur le jeu de puissance, mais cette facette a cruellement fait défaut et il peinait à déterminer la cause.

« Je ne connais pas plus la réponse maintenant, mais c’est définitivement quelque chose qui nous a fait mal cette année et durant les séries. L’équipe et les joueurs, je m’inclus là-dedans, doivent trouver une solution pour l’an prochain. On pourra en discuter cet été et au camp et ensuite avoir une différente approche », a espéré Parenteau à propos de l’unité dirigée par l’adjoint Dan Lacroix.

Optimiste de nature, Parenteau pourra se reprendre à partir du mois d’octobre lors de la dernière année de son contrat lui rapportant un salaire annuel de quatre millions et il aimerait que l’aventure se poursuive sur sa terre natale.

« Oui, je me vois à long terme avec le Canadien, j’ai aimé mon expérience et les joueurs de l’équipe », a conclu l’auteur de 227 points en 347 parties régulières dans la LNH.