MONTRÉAL – Max Pacioretty était davantage d’humeur à distribuer les fleurs qu’à les sentir après la victoire du Canadien aux mains des Blue Jackets de Columbus, samedi.

« Ce qui me rend le plus heureux ce soir, c’est de voir tous ces nouveaux joueurs répondre à l’appel et faire la différence », a préféré souligner le meneur offensif du Bleu-Blanc-Rouge après son quatrième match de deux buts de la saison. 

En l’absence de quatre joueurs réguliers, le Canadien comptait à son bord six joueurs avec moins d’une saison complète d’expérience samedi soir. Pacioretty les a identifiés comme autant de raisons qui ont permis à la formation montréalaise d’éviter de subir une troisième défaite consécutive.

« Avec les blessures qui nous frappent, on est confrontés à beaucoup d’adversité, mais tous les gars qui ont été appelés en renfort ont pris leur place et ont fait leur travail », a remarqué le numéro 67. 

Nathan Beaulieu, visiblement gonflé de confiance, a probablement joué le meilleur match de sa courte carrière dans la Ligue nationale. Sa vision du jeu a été à l’origine du but vainqueur de Pacioretty, il a été crédité de six tirs bloqués et récompensé par son entraîneur en passant près de 24 minutes sur la patinoire. Seul P.K. Subban a été plus utilisé par Michel Therrien.

« C’est un jeune qui, avec les blessures subies par nos vétérans, a hérité d’un rôle différent. C’est le fun de le voir progresser comme ça. Il est un patineur fantastique et en jouant avec plus de confiance, il est capable de prendre de meilleures décisions. Il joue du hockey vraiment solide pour nous », a observé Therrien.

Les échos de vestiaire

De façon plus douloureuse, Jarred Tinordi et Christian Thomas ont aussi apporté une contribution qui n’est pas passée inaperçue. Les deux recrues ont jeté les gants, le premier pour venir au secours d’un coéquipier en première période et l’autre dans une perspective d’autodéfense en fin de troisième.

C’était la deuxième fois en autant de matchs depuis son rappel que Tinordi sentait le besoin de jouer à la police. Après avoir confronté Alex Petrovic des Panthers de la Floride, il s’en est pris à Jared Boll, qui s’en était un peu trop permis aux dépens de Thomas.

« Ce n’est pas comme si je sautais sur la glace en demandant à tout le monde de se battre à chaque fois, s’est toutefois justifié le défenseur format géant. Je ne contrôle pas ce que les autres joueurs font sur la glace et dans ce cas-ci, je voulais simplement montrer à ‘CT’ que j’étais là pour lui. C’est arrivé dans le feu de l’action, mais je ne sens pas que je doive absolument le faire pour garder ma place ici. »

Après son combat, Tinordi a terminé la rencontre avec un protecteur additionnel au niveau de la mâchoire. « Les médecins voulaient s’assurer que je ne prenne pas un autre coup au menton ou un coup de bâton dans les dents », a-t-il expliqué.

Thomas : la quantité avant la qualité

Plus surprenante, la décision de Thomas d’engager le combat avec Matt Calvert, une épreuve de laquelle il est sorti le visage ensanglanté, a soulevé les passions au banc du Canadien. Le petit numéro 60 s’est donné corps et âme dans l’aventure et après avoir constaté les dégâts avec une grimace de satisfaction, il a retraité vers le vestiaire à travers les accolades approbatrices de ses coéquipiers.

ContentId(3.1116323):Thomas n'a pas froid aux yeux
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« Mon père m’a toujours dit que celui qui lançait le plus de coups devrait logiquement l’emporter, alors c’est ce que j’ai tenté de faire. Mais inévitablement, mon visage en a payé le prix », a commenté Thomas, qui résumait sa performance avec le sourire après un long passage à l’infirmerie qui a retardé son arrivée dans le vestiaire des vainqueurs.

« Je ne l’avais jamais vu se battre avant, c’était assez incroyable!, s’émerveillait Tinordi en repensant au combat de son frêle coéquipier. Il s’est plutôt bien tiré d’affaire. D’après moi, son père a dû lui donner quelques trucs. »

Faut-il rappeler que Steve Thomas, le père de la recrue du Canadien, a disputé plus de 1200 matchs dans la Ligue nationale et que selon le site HockeyFights.com, il aurait engagé près de 70 combats au cours de ses 20 saisons dans le circuit.

« C’était fou! Je n’avais aucune idée qu’il avait ça en lui. Il s’est baissé la tête et a fait ça comme un vieux de la vieille », résumait Pacioretty, impressionné.

« C’était quand même assez ouvert comme bataille, mais c’est le fun de voir ça, rigolait David Desharnais. Les gars se battent pour leur poste, ils veulent rester ici. Tous les vétérans étaient bien contents de voir de telles preuves de caractère. »

« Tous ces jeunes sont vraiment affamés et ils ont très bien fait ce soir, a évalué Therrien. Tinordi a été physique et Thomas, c’est un gars très intense. Il donne tout ce qu’il a à chaque fois qu’il est sur la patinoire. Je ne dis pas qu’on aime le voir se battre, mais il fait tout pour avoir un impact positif sur l’équipe. »