L’attaque à cinq du Canadien a finalement débloqué. Vrai qu’il était temps. Plus que temps même. Mais lorsque Jiri Sekac a marqué pour stopper à 0 en 27 la triste et longue séquence noire du Canadien, le match était déjà gagné puisque le tchèque qui joue de l’excellent hockey depuis qu’on a décidé de lui faire vraiment confiance portait le score 5-1 en faveur du Tricolore.

Malgré cette éclosion tardive, c’est l’attaque massive du Canadien, bien que blanchie lors des quatre premières occasions, qui a fait la différence dans ce match. C’est l’avantage numérique qui a donné le ton. Qui a permis au Canadien de prendre le contrôle du match et de ne jamais le perdre ensuite.

Rossés 6-1 à Toronto mercredi, contraints d’affronter le Canadien dans le cadre d’une séquence de deux matchs en deux soirs, au terme d’un voyage de trois matchs disputés en quatre jours, alors qu’ils sont décimés par des blessures et poreux en défensive, les Bruins n’ont pas été brillants. Ils sont loin d’avoir aidé leur cause.

Après un premier tiers au cours duquel ils ont trouvé le moyen de marquer le premier but et de fermer le jeu ensuite, les Bruins ont écopé de pénalités stupides en début de deuxième.

Je veux bien croire que le Canadien en arrache en attaque massive. Mais il y a des limites.

Dale Weise a profité d’un brin de générosité des arbitres pour obtenir un tir de pénalité en début de période médiane. Il n’a toutefois pas eu besoin de chance pour déjouer habilement le gardien Niklas Svedberg d’un tir vif et précis.

Ce but a replacé le Canadien. Il a fait perdre la boule aux Bruins.

Au lieu de se contenter de jouer l’homme et de bloquer le passage à Max Pacioretty à la ligne bleue, Adam McQuaid l’a agrippé à deux mains obligeant les arbitres à sévir contre lui.

Pendant les deux minutes qui ont suivi, le Canadien s’est échauffé. Il a contrôlé le jeu, dirigé quelques tirs sans pour autant marquer.

McQuaid venait à peine de sortir du cachot que Dougie Hamilton est allé le remplacer.

Pendant les deux minutes qui ont suivi, le Canadien n’a pas marqué. C’est vrai. Mais malgré les occasions ratées ici par P.K. Subban, là par Alex Galchenyuk, là-bas par Tomas Plekanec – il me semble que c’est sur cette séquence qu’il a raté un but ouvert – et les autres joueurs qui se sont relayés sur la patinoire, le Canadien a non seulement contrôlé le jeu, il a pris le contrôle complet de la patinoire. Avec fougue, avec vitesse, avec des passes nombreuses et précises, le Canadien s’est mis en marche lors de cette attaque massive qui n’a pas donné de résultat immédiat, c’est un fait, mais qui a rapporté de gros dividendes après coup.

Étourdis, les Bruins ont ensuite regardé le Canadien aller et Eller en a profité pour marquer.

Ce n’était que 2-1 avec encore sept longues minutes à jouer en deuxième, mais on a senti le match basculer. Complètement.

Le but de Pacioretty en fin de deuxième a confirmé les chances déjà excellentes du Canadien de l’emporter. De fait, dès ce moment, la question n’était plus de savoir si le Canadien allait gagner, mais par combien de buts il gagnerait.

Pacioretty (avec son huitième) et Sekac (son troisième) alors que le troisième trio au complet – avec Eller et Prust – était sur la patinoire en avantage numérique ont simplement scellé l’issue déjà connue du match.

Peut-être qu’ils obtiendront plus d’occasions de se faire valoir en attaque massive lors des prochains matchs…

On verra !

Weise donne le ton

Pour une rare fois cette saison, on peut dire que Carey Price n’a rien eu à voir dans la victoire de son équipe. Il a effectué quelques bons arrêts. C’est vrai. Mais sur les 22 tirs qu’il a affrontés, une demi-douzaine tout au plus se sont traduits par de vraies bonnes occasions de marquer.

Tant mieux pour Price qui a récolté deux points sans avoir à tout laisser sur la glace.

Price demeuré à l’ombre, ce sont les Dale Weise, Jiri Sekac, Lars Eller, Alex Galchenyuk et Sergei Gonchar qui ont retenu l’attention pour les bonnes raisons.

Oui Pacioretty a marqué deux fois, mais il a suivi la parade – il n’y a rien de négatif derrière cette phrase – au lieu de donner le ton.

Avec sa mise en échec solide aux dépens de Gregory Campbell en début de match et en jetant les gants par mesure préventive devant Campbell qui s’avançait avec des intentions belliqueuses.

Avec cette mise en échec et une autre plus tard dans le match, avec sa bagarre, avec son but en avantage numérique et une passe récoltée sur le premier but de Max Pacioretty, Weise a gagné son salaire, il a aussi gagné du galon et pleinement mérité la première étoile qu’il a obtenue pour auréoler son tour du chapeau à la Gordie Howe.

Weise n’est certainement pas le joueur le plus talentueux du Canadien. Mais il patine, il travaille, il fonce au filet et ne se défile pas devant les défis. Des qualités qui lui permettent de faire oublier – et facilement à part ça – Rene Bourque.

S’ils n’ont pas produit autant que Weise, Alex Galchenyuk et Jiri Sekac en ont mis plein la vue aux partisans du Canadien.

Ces deux joueurs sont rapides et spectaculaires. C’est de toute beauté de les voir aller avec la rondelle. Des fois, Galchenyuk devrait tirer un peu plus vite tant il donne l’impression de s’étourdir lui-même, mais c’est tout un défi à relever que de suivre la rondelle quand il la déplace de gauche à droite, de devant à derrière avec la vitesse de l’éclair.

Quant à Sekac, j’ai aimé la qualité de son jeu dès les premiers jours du camp d’entraînement. Je l’aime davantage de match en match. Le Canadien présente du dossier de 9 gains et 1 revers lorsqu’il est en uniforme. Bon ! Il serait bête de prétendre qu’il a joué un rôle de premier plan dans ces neuf victoires. Mais il est solide. Il est rapide. Il est bon. Il représente un atout pour le Canadien.

Lui aussi fait facilement oublier Rene Bourque

Gonchar : baptême réussi

Parce qu’il n’était pas certain de savoir ce que Sergei Gonchar pourrait lui offrir à son premier match avec le Canadien, Michel Therrien a eu recours à sept défenseurs.

La stratégie a souri au coach du Canadien.

Gonchar a effectué une entrée réussie. Non il n’a pas obtenu de point et il n’était pas sur la patinoire lorsque Sekac a marqué en avantage numérique.

Mais en distribuant la rondelle comme il l’a fait – pas juste en avantage numérique, mais aussi à cinq contre cinq – Gonchar a prouvé qu’il pouvait encore offrir du bon hockey. Je vous rappelle qu’on ne doit pas le considérer comme un sauveur. Il a quand même 40 ans et est usé un brin ou deux. Mais en 20 min 8 s d’utilisation, dont 4 min 49 s en avantage numérique, Sergei Gonchar a décoché un total de 11 tirs : trois cadrés, trois qui ont été bloqués et cinq qui ont raté la cible.

Gonchar a aussi asséné trois coups d’épaule et ne s’est rendu coupable d’aucun revirement.

Je ne crois pas qu’il pourra jouer 20 minutes comme ça tous les soirs. Mais il enlèvera de la pression sur les épaules de ses coéquipiers…

Un bon début pour Gonchar, une bonne séquence qui se prolonge pour le Canadien qui vient de signer une quatrième victoire de suite et une troisième vraie de vraie après des gains aux dépens du Wild et des Jets. Vous m’excuserez – du moins je l’espère – mais la victoire aux dépens des Sabres la semaine dernière était loin de m’avoir convaincu.

Mais en battant Minnesota, Winnipeg et Boston – pour la deuxième fois cette saison – le Canadien a vraiment joué à la hauteur de sa fiche de 12 victoires en 17 rencontres (12-4-1) ce qui n’était pas toujours le cas depuis le début de la saison.