Slafkovsky indiscipliné : « Je sais que c'est terrible »
BROSSARD, Qc - Juraj Slafkovsky peut lever son bâton en l'air tant qu'il le veut lorsqu'un coéquipier avec lequel il se trouve sur la glace, ou lui-même, marque un but. Pour le reste, la prudence est de mise pour éviter de placer le Canadien de Montréal dans une situation potentiellement désavantageuse.
C'est ce qui aurait pu se produire mardi soir face aux Coyotes de l'Arizona lorsque le jeune attaquant a écopé deux punitions mineures pour bâton élevé, une au premier vingt et l'autre pendant la période médiane, chaque fois en zone offensive.
Déjà aux prises avec une petite disette de quatre parties sans le moindre point, Slafkovsky est apparu repentant lorsqu'il a été questionné à ce sujet mercredi, après la séance d'entraînement du Tricolore à Brossard.
Surtout que la semaine dernière, face aux Sabres de Buffalo, il avait été pris en défaut en trois occasions. L'une de ses deux visites au cachot en deuxième période avait d'ailleurs permis aux Sabres de porter la marque à 2-2, en route vers une victoire de 3-2.
« Je dois apprendre à garder mon bâton sur la patinoire. Je sais que c'est terrible. Ça fait quelque chose comme cinq punitions (dernièrement). Je ne veux pas causer de tort à l'équipe », a-t-il mentionné aux nombreux journalistes qui l'entouraient.
« C'est plutôt dur, deux minutes au banc des punitions, et heureusement ils (les Coyotes) n'ont pas marqué sur ni l'une ni l'autre des pénalités. Je ne veux pas faire de mal à l'équipe, mais c'est certain que ça n'aide pas », a-t-il enchaîné.
Des vétérans comme Tanner Pearson et Mike Matheson sont en mesure de comprendre que ce sont des gestes qui surviennent dans le feu de l'action.
Il reste que de légers ajustements sont requis, a laissé sous-entendre le défenseur du Canadien.
« On veut la rondelle tellement fort que l'on essaie un peu trop », a fait remarquer Matheson mercredi midi.
« Des fois, ça prend peut-être un autre pas, deux autres pas, et là, tu vas être en position de faire un meilleur jeu plutôt qu'être derrière et essayer de prendre la rondelle. Mais au départ, c'est fait avec une bonne intention », a-t-il ajouté.
Après sa deuxième punition mardi soir, Slafkovsky s'est retrouvé au bout du banc des joueurs pendant quelques minutes. Aussi, le temps d'une présence sur la glace, Joshua Roy a pris la place du Slovaque auprès de Nick Suzuki et de Cole Caufield.
Après le match, Martin St-Louis avait été questionné à ce sujet, mais il avait refusé d'élaborer, se limitant à dire qu'il dirigeait son équipe.
Mercredi, il est revenu sur l'importance d'éviter les mauvaises pénalités.
« Vous ne voulez pas écoper de punitions qui ne permettent pas d'empêcher une chance de marquer », a opiné St-Louis, en s'exprimant de manière générale et sans viser spécifiquement son jeune attaquant.
« La ligne est mince. Vous êtes compétitifs sur la glace, c'est un sport d'émotions, vous ne voulez pas aller sur la patinoire avec des gants blancs en ayant peur d'écoper des punitions. C'est quelque chose que nous essayons de gérer, et je pense que nous avons fait un assez bon travail à ce chapitre », a ajouté St-Louis.
En plus de ces deux punitions peu judicieuses, le Canadien n'a profité d'aucune supériorité numérique mardi face aux Coyotes. Ce fut aussi le cas contre les Devils du New Jersey, samedi.
« Je considère qu'au New Jersey, nous méritions des avantages numériques. Je ne pense pas que nous en méritions lors du dernier match. Nous n'avons pas bien joué et j'ai trouvé que les Coyotes ont très bien joué », a souligné St-Louis.
« C'est difficile de provoquer des punitions lorsque vous n'avez pas souvent la rondelle, que vous n'exécutez pas autant que nécessaire et que vous n'avez pas le rythme dont vous avez besoin, a-t-il poursuivi. La vitesse va forcer les clubs à prendre des punitions et nous n'en avons tout simplement pas généré (mardi). »
La séance d'entraînement de mercredi s'est déroulée en l'absence de l'attaquant Jake Evans et du défenseur Jayden Struble, qui se sont prêtés à une journée de traitements.
Struble n'a pas affronté les Coyotes, tandis que Evans a obtenu des mentions d'aide sur les buts de Pearson et de Suzuki dans le gain de 4-2 du Canadien mardi soir.
Comparaison golfique
En après-midi, les hommes de St-Louis s'envolaient en direction de la Floride pour y affronter les Panthers jeudi soir.
Il s'agira du premier de quatre matchs consécutifs à l'étranger. Le Canadien se mesurera ensuite au Lightning de Tampa Bay (samedi), aux Predators de Nashville (mardi) et aux Hurricanes de la Caroline (jeudi prochain).
Invité à décrire le défi que représentent de tels adversaires en succession, St-Louis y est allé d'une analogie avec un prestigieux segment du mythique parcours d'Augusta National, site du Tournoi des Maîtres.
« Pour moi, la Floride, Tampa Bay, la Caroline, c'est comme Amen Corner (les 11e, 12e et 13e trous au Tournoi des Maîtres) », a-t-il comparé.
« Vous devez livrer votre meilleure performance. Vous devez être précis, engagé. Vous devez gérer le risque que vous prenez. C'est comme Amen Corner de la façon dont ces équipes sont bâties. Et en plus de ça, vous avez Nashville », a-t-il rappelé.