La confiance débordante de Florian Xhekaj
BROSSARD – On ne se taille pas un poste dans la Ligue nationale à 21 ans, alors qu'on sort à peine du hockey junior, sans avoir une bonne dose de confiance en soi. Arber Xhekaj, ça crève les yeux, croit en ses moyens.
Son frère Florian n'aura peut-être jamais d'aussi gros bras, mais il a certainement hérité de la même assurance.
Le frangin du Shérif est au camp de perfectionnement du Canadien cette semaine. Pendant sa rencontre avec les membres des médias, jeudi, il est revenu sur sa brève présence avec le Rocket de Laval la saison dernière et sur les leçons qu'il en a retenu. « J'ai vu des choses dont je veux m'inspirer pour bonifier ce que je peux offrir, peu importe où je joue la saison prochaine », a-t-il énoncé.
Naïvement, on a interprété dans ces propos une certaine appréhension quant aux rigueurs d'un calendrier de 72 matchs dans la Ligue américaine. Après tout, à 20 ans, Xhekaj demeure admissible à retourner avec les Bulldogs de Brantford dans la Ligue junior de l'Ontario. Peut-être s'attendait-il aussi à devoir aller faire ses classes à Trois-Rivières dans l'ECHL?
« T'attends-tu à ce que ça soit difficile de garder ta place à Laval pour une saison complète? », lui a-t-on demandé.
« Non. Quand je dis ça, je pense à Montréal ou Laval, a-t-il corrigé. Je suis confiant. Je veux jouer pour le Canadien de Montréal cette année. C'est ça que je voulais dire. »
« Pour [Arber], ça avait été une grosse surprise. À cause de la COVID, aucune équipe ne l'avait vraiment remarqué. Il a eu une invitation et a réussi à se faire un nom. C'est la même chose pour moi, a poursuivi celui que le Canadien a repêché en quatrième ronde en 2023. Vous avez une idée de mon style et de ce que je peux apporter à une équipe. Je travaille fort à chaque jour pour pouvoir passer de la parole aux actes. »
Le mot « confiance » revient souvent dans les propos de Xhekaj. De son propre aveu, il en a gagné beaucoup au cours de la dernière année. Le fait d'avoir été repêché n'y est pas étranger. « C'est sûr que ça aide, convient-il. Ça fait du bien de se promener avec cette étiquette. Mais je vieillis aussi, je suis plus confortable dans mon corps. »
Un autre petit truc qui aide généralement à se bomber le torse, c'est prendre l'habitude de voir la rondelle passer de la lame de son bâton au fond du filet de façon régulière. Xhekaj a vécu ça l'année dernière. Il a marqué 34 buts, presque le triple de sa récolte de la saison précédente.
« J'ai toujours su que j'avais des habiletés et un bon tir. Il faut ensuite profiter des occasions qui nous sont offertes. J'ai eu l'opportunité de jouer avec les meilleurs joueurs de mon équipe et j'en ai profité. Les rondelles ont commencé à rentrer. »
Rob Ramage, le directeur du développement des joueurs du Canadien, semble dire que Xhekaj abuse ici un peu trop de la carte de l'humilité.
« Il avait eu un bon tournoi des recrues l'an passé, il avait marqué dans le match entre les Rouges et les Blancs. Ce n'était pas pour ça qu'on l'avait repêché, mais il a continué de le faire durant la saison. Je l'ai vu à l'œuvre assez souvent et je trouve que c'est un joueur très responsable. Son sens du jeu est de loin meilleur que ce à quoi on s'attendait et c'est encore un talent brut. On l'aime beaucoup. »
L'éclosion de Xhekaj a fait tomber une série de dominos en fin de saison. Il a signé son premier contrat professionnel en avril, puis a disputé trois matchs avec le Rocket alors que l'équipe luttait pour une qualification en séries.
Pendant son séjour au Québec, il a aussi assisté au dernier match de la saison du Canadien, celui où Logan Mailloux et Lane Hutson ont vécu leur baptême au Centre Bell. Il aspire maintenant à faire la même chose dès l'an prochain.
De façon plus réaliste, il faut toutefois s'attendre à ce qu'on l'envoie apprendre le métier avec le club-école. Ramage, qui ne s'est pas gêné pour l'encenser, semble d'accord sur ce point.
Suivez vendredi à 11 h le match intraéquipe au camp de perfectionnement des Canadiens en webdiffusion avec le RDS.ca.