Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Le bal des mal-aimés chez le Canadien

Jonathan Drouin, Christian Dvorak et Joel Armia - PC
Publié
Mise à jour

MONTRÉAL - Jonathan Drouin a préparé trois des quatre buts du Canadien dans la victoire de 4-0 aux dépens de Blackhawks de Chicago, mardi soir, au Centre Bell.

Drouin revendique cinq passes à ses trois derniers matchs. Une douzaine à ses 12 dernières rencontres.

Joel Armia a marqué deux buts et ajouté deux passes lors des deux derniers matchs.

Christian Dvorak? Après une disette de sept parties, il a marqué lors des deux derniers matchs. Mardi, il a ajouté une passe.

Réunis au sein d'un même trio, ces trois joueurs ont très bien paru face aux Oilers dimanche et aux Blackhawks mardi. Vrai que l'opposition offerte par ces deux adversaires était loin d'être féroce. Les Hawks faisaient même pitié à voir tant ils étaient désorganisés et désintéressés sur la patinoire du Centre Bell mardi.

Mais quand même : ce trio remodelé par Martin St-Louis avec les retours de Drouin et Armia a été efficace. Il a joué avec conviction. Je sais que c'est un brin surprenant, mais j'irais même jusqu'à parler de détermination.

Evgenii Dadonov a prolongé à trois sa série de rencontres consécutives avec au moins un point. En plus des quatre passes qu'il revendique au fil de ces trois matchs, Dadonov joue avec énergie depuis le retour du congé. Oui! Oui! Vous avez bien lu. Avec énergie! Il a été plus impliqué dans les trois derniers matchs que dans ses 42 premiers disputés dans l'uniforme du Tricolore.

Mike Hoffman ne sera jamais un joueur de hockey complet, mais on le remarque plus souvent pour les bonnes raisons que les mauvaises au cours des dernières parties.

Jake Allen a signé le premier jeu blanc du Canadien cette saison. Il n'a pas eu à multiplier les gros arrêts : c'est vrai! Mais il n'a pas accordé un seul but quand même. Une première, pour lui, depuis le 2 novembre 2021; une première en 57 matchs.

Et que dire de Josh Anderson qui offre enfin le hockey qu'on attend de lui depuis son acquisition? Le genre de hockey qu'il n'a pas offert assez régulièrement pour justifier le contrat de sept ans et 38,5 millions $ que lui a accordé l'ancien directeur général Marc Bergevin en octobre 2020.

Qu'ont en commun Drouin, Armia, Dvorak, Dadonov, Hoffman, Allen et Anderson?

Ils ont tous été malmenés à un moment donné ou un autre par les journalistes et les partisans depuis le début de la saison. Et ça, c'est pour les plus chanceux. Dans le cas de Jonathan Drouin et des moins chanceux du groupe, le mot malmené n'est pas assez fort pour illustrer les vagues de critiques qui ont déferlé sur eux. Bien souvent, avec raison est-il besoin ici de préciser.

Des clubs à courtiser, un avenir à assurer

À l'image de Joel Edmundson et Sean Monahan qui sont toujours blessés, ces mal-aimés sont aussi tous susceptibles d'être échangés par le Canadien; que ce soit d'ici le 3 mars, pendant la saison morte ou au cours de la prochaine saison.

Est-ce que l'attrait d'une transaction qui les téléporterait d'un club en reconstruction à une équipe impliquée dans une course aux séries ou qui y est déjà bien campée explique à lui seul le regain d'énergie de ces mal-aimés?

« Je n'ai pas de contrôle sur ce qui arrivera d'ici le 3 mars prochain », que Jonathan Drouin m'a répondu dans le vestiaire du Canadien après la victoire et son élection à titre de première étoile de la rencontre.

Drouin a toutefois le plein contrôle sur ses performances. Et pour le moment, il en profite pleinement en se distinguant comme il le fait dans le cadre du bal impliquant tous les mal-aimés du Tricolore.

« Martin insiste sur le fait de jouer plus librement sur la patinoire et on joue bien depuis quelques matchs. Avec Christian (Dvorak) et Armi (Joel Armia), on se complète bien. J'ai un job à faire et comme joueur offensif je dois récolter des points. »

Ces performances et sa manière de jouer sont déterminantes pour son avenir à court terme avec le Canadien. Plus encore pour son avenir à long terme alors qu'elles motiveront, ou non, une des 32 formations de la LNH à lui offrir un contrat en vue de la prochaine saison.

« Tu vois des équipes qui ont des chances de se rendre à la coupe Stanley et c'est certain que tu veux attirer l'attention de ces formations. Tu veux qu'elles s'intéressent à toi. Plusieurs gars cherchent à faire monter leur valeur en ce moment », que Drouin a convenu.

Aux yeux de David Savard, le fait de courtiser les autres clubs pour mousser l'intérêt à leur endroit n'est pas la seule explication du regain d'énergie de joueurs comme Drouin, Dadonov ou des joueurs des 31 autres formations qui sont dans la même situation qu'eux.

« C'est sûr que les transactions sont une réalité incontournable à ce temps-ci de l'année. Mais comme joueur de hockey, tu es le premier à vouloir offrir de bonnes performances. À vouloir contribuer aux succès de l'équipe. Il est donc normal de voir des vétérans revenir en force après Noël ou au retour d'une blessure. Jonathan est un joueur élite dans la LNH. Il a toujours eu beaucoup de pression pour produire. Bien plus qu'un gars comme moi qui a un rôle plus effacé. Je suis content de le voir aller en ce moment, mais je ne suis pas surpris. Et je ne crois vraiment pas que ce soit juste la course aux transactions qui explique ça », a expliqué le vétéran défenseur qui a vu bien des coéquipiers quitter dans les jours ou les heures menant à la fin de la période des transactions.

Ça se compliquera d'ici le 3 mars

À l'image de David Savard, Martin St-Louis n'est pas surpris de voir les « mal-aimés » de son équipe se distinguer comme ils le font en ce moment.

« Dadonov et Hoffman profitent en ce moment du fait qu'ils jouent avec un très bon joueur en Kirby Dach. Ils ont plus de place et plus d'opportunité de se faire valoir offensivement. Mais dans le cas de Dads (Evgeni Dadonov) il était toujours impliqué dans les matchs même s'il n'obtenait pas les points pour le récompenser. Il est toujours actif sur la patinoire. Il joue au hockey. Même chose pour Hoff (Mike Hoffman) », que l'entraîneur-chef du Canadien a souligné après le match.

Tout ça est bien beau.

Mais d'ici le 3 mars, il sera intéressant de voir si les mal-aimés maintiendront leur niveau d'implication et leur production alors que le calendrier sera beaucoup plus ardu.

Jeudi, en Caroline, le Canadien – il mettra le cap sur la Caroline après l'entraînement mercredi après-midi – croisera les Hurricanes pour la première fois cette saison. Il était temps! 

Il croisera ensuite les Leafs et les Devils dans le cadre d'un voyage qui prendra fin à Philadelphie.

Après un match à Montréal le 25 février – contre les Sénateurs – le Tricolore amorcera sa virée en Californie où il sera le 3 mars alors que le couperet tombera sur la période des transactions.

S'il sera très intéressant de voir le rythme qu'afficheront les joueurs du Tricolore susceptibles d'être échangés, il sera plus intéressant encore de voir quel genre de performances les mal-aimés offriront s'ils n'ont pas obtenu la transaction qu'ils attendaient et qu'ils sont obligés de terminer l'année avec le Tricolore.