BROSSARD – Depuis l’ouverture de la saison éliminatoire, une seule des seize équipes en lice affiche une pire efficacité que le Canadien en supériorité numérique. Tout de même, la formation montréalaise recherche sans l’ombre d’un doute des solutions pour renverser la vapeur.

Pour être honnête, le jeu de puissance montréalais frôle l’anémie dans cette confrontation contre Ottawa avec une production d’un petit but en 16 déploiements. Le constat devient encore plus lourd puisque la principale faiblesse actuelle du Tricolore constitue le manque de production offensive.

Par contre, le jeu a tendance à se resserrer durant les éliminatoires et la tendance se confirme cette année encore en infériorité numérique. En plus des Islanders (0 en 10) et du Canadien, cinq autres organisations présentent un taux d’efficacité inférieur à 15 % et on parle ici de puissances comme les Rangers, les Blues, les Blackhawks, le Lightning et les Capitals.

Les échos de l'entraînement du CH

À titre de comparaison, les Sabres de Buffalo étaient la seule équipe à croupir sous les 15 % pendant la saison régulière.

Ceci dit, le Canadien doit absolument trouver une manière de fouetter ses « unités spéciales » de l’avantage numérique.

« Notre exécution n’est pas à point autant que nous le voudrions et ça nous empêche d’obtenir les chances que nous souhaitons », a confirmé Michel Therrien.

« On a changé quelques stratégies durant la série et il y a un paquet de petits détails qui font en sorte que nous n’avons pas le succès que nous recherchons », a ajouté l’entraîneur.

« Une question d'exécution »

Afin de percer ce mystère, qui s’était présenté dès la saison régulière, Therrien ne travaille pas en vase clos, sollicitant l’avis de ses adjoints et de plusieurs joueurs dont les quatre qui portent le « A » sur le chandail et qui évoluent sur l’avantage numérique.

« On parle beaucoup, la communication est très importante. Par exemple, même si (Sergei) Gonchar ne joue pas, il participe aux discussions sur le jeu de puissance et il donne son avis. Il a gagné sa vie comme spécialiste de cette dimension, il partage ses idées avec nous », a décrit Therrien.

Une partie du problème provient de l’efficacité des Sénateurs à contrer le travail d’architecte accompli près de la ligne bleue par Andrei Markov et P.K. Subban. Personne ne s’en cache chez le Canadien, les Sénateurs sont parvenus à accomplir tout un boulot à court d’un homme.

Price, un joueur?

« Oui, ils ont changé quelques trucs dans leur approche (en infériorité numérique), mais c’est à nous de hausser notre niveau de compétition et de prendre les bonnes décisions. Durant l’année, nous avons traversé des périodes creuses et nous avons été en mesure de rebondir à quelques occasions », a exprimé Alex Galchenyuk.

De l’extérieur, on a l’impression que la solution devra parfois venir des joueurs situés en périphérie du gardien.

« On doit être meilleur qu’on l’a été dans le dernier match. Ç’aurait été précieux d’obtenir un but en avantage numérique et on regardera des vidéos pour améliorer la situation », a souligné Brendan Gallagher.

Quand les choses ne tournent pas comme on l’espère, on a souvent tendance à se fier sur notre arme de prédilection. C’est connu, l’as marqueur du club est Pacioretty, mais Therrien refuse d’imposer toute la pression de ce pépin à un seul joueur.

« Dans une situation de jeu de puissance, ça ne se limite jamais à une personne qui doit se dire que tout repose sur lui. Ce n’est pas un joueur qui peut résoudre tous les problèmes, c’est un jeu d’unité basé sur l’exécution », a tenu à rappeler l’entraîneur.

Éviter de lever le pied

De l’aveu même de Michel Therrien, le Canadien avait entamé le dernier match de belle façon, mais ça s’est gâté par la suite et particulièrement en troisième période.

Franc, Devante Smith-Pelly a reconnu que son équipe avait levé le pied de l’accélérateur après le deuxième entracte sans pouvoir identifier la cause de ce relâchement involontaire.

« Je n’ai pas d’explication, mais ce sont des choses qui arrivent », a déploré DSP en confirmant que leurs rivaux avaient fait le contraire en élevant leur jeu d’un cran.

« Leur année était en péril. C’était un match assez égal jusqu’à cette troisième période », a-t-il enchaîné.

Du même souffle, le gros ailier a tenu à préciser que personne ne paniquait au sein du groupe. Ses coéquipiers tenaient un discours similaire et Galchenyuk avait quelques motifs pour s’encourager.

« Les partisans sont merveilleux à Montréal et ça nous procure une dose d’énergie supplémentaire. Quand on joue à notre mieux, on est difficile à battre et on doit seulement s’assurer de réussir un meilleur match dans l’ensemble », a conclu Galchenyuk qui était confiant et un peu plus volubile.