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RÉSULTATS

Les fistons gagnent, les mamans dansent

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Comme Ridly Greig, Jake Sanderson et Shane Pinto avant lui, Claude Giroux affichait un large sourire en répondant aux questions des journalistes après la victoire sans équivoque de 4-1 des Sénateurs aux dépens du Canadien.

Giroux et ses coéquipiers avaient plusieurs raisons de sourire au terme de ce quatrième gain lors des six derniers matchs de leur équipe. De ce huitième revers consécutif infligé au Canadien :

– Le vétéran a servi une passe sensationnelle qui a permis à Pinto de s'échapper vers Jake Allen qu'il a déjoué pour marquer un premier but cette saison.

– Greig a profité du fait que Cole Caufield et Sean Monahan l'ont oublié dans l'enclave pour sauter sur un retour et marquer le premier but du match pendant que le Canadien tentait de profiter d'une attaque massive.

– Sanderson, lui aussi oublié au beau milieu de l'enclave, a doublé l'avance des « Sens » 31 secondes après le but de Greig.

Les joueurs défilant devant les journalistes avaient toutefois une autre raison de sourire. Une bien meilleure aussi.

Ils souriaient en tendant l'oreille vers leur droite alors que leurs mamans célébraient, à l'extérieur du vestiaire, cette victoire avec bien plus d'entrain que leurs «petits gars» qui les ont saluées en quittant la patinoire après le match. Des salutations chahutées par les partisans du Canadien qui n'avaient pas encore quitté l'enceinte.

Bras dessus, bras dessous, les mamans dansaient au rythme des grands succès «Dancing Queen », et « Take a chance on me » du célèbre groupe Abba – le groupe préféré de l'entraineur adjoint et Suédois d'origine Daniel Alfredsson – et de « Celebration » du non moins célèbre groupe Kool and de Gang. Et elles chantaient aussi. Ô que oui qu'elles chantaient comme l'aurait souligné le collègue MC Gilles. Elles chantaient en chœur et avec cœur. Au grand plaisir des fistons et aussi des deux gardes de sécurité qui n'ont pu s'empêcher de faire quelques pas de danse histoire de suivre le rythme imposé par les mamans qui faisaient le « party »!

Même l'entraîneur-chef Jacques Martin, dont quelques phrases de ses réponses ont été mises en échec par les voix enjouées, mais pas toujours justes provenant du corridor voisin, s'est joint à la fête.

Non! Il n'a pas chanté. Il n'a pas dansé non plus!

Mais, lui aussi avec un large sourire accroché au visage, il a tenu à saluer la contribution des mères dans ce voyage parfait des Sénateurs qui sont allés battre les Flyers, à Philadelphie, dimanche, avant de venir compléter leur doublé au Centre Bell mardi.

« Elles ont fait sentir leur présence dès le début du voyage. Nos joueurs sont de nature très tranquille. Mais dès qu'elles sont embarquées dans l'autobus et dans l'avion samedi, les mères ont dynamisé l'équipe. Il y avait plus d'ambiance. Plus d'entrain dans l'avion. Les gars étaient plus enjoués. Après le congé accordé aux joueurs lundi justement pour qu'ils puissent profiter de l'escale à Montréal avec leurs mères, on a invité les mamans ce matin à rejoindre l'équipe pour assister aux différentes réunions. Je voulais qu'elles comprennent comment leurs fils se préparaient les jours de match et leur présence a vraiment apporté beaucoup de positif autour du club. »

Comme quoi c'est beaucoup plus plaisant de gagner que de perdre. Ce que les Sénateurs ont fait très souvent en première moitié de saison.

Ce que le Canadien a fait mardi soir pour la sixième fois – quatrième en temps réglementaire – à ses six derniers matchs.

Manque flagrant de conviction

C'était d'ailleurs pas mal moins enjoué de l'autre côté du Centre Bell après le match: autant dans le vestiaire du Tricolore que dans la salle d'entrevue où Martin St-Louis est venu répondre aux questions. Je vous invite d'ailleurs à lire les réactions des joueurs du CH et de leur entraîneur-chef dans le texte du collègue Éric Leblanc.

Quoi penser de cet autre revers du Canadien?

Que cette défaite et celles des derniers matchs sont le fruit de beaucoup trop de largesses en zone défensive. Ça sautait aux yeux sur les deux premiers buts des « Sens ».

À l'autre bout de la patinoire, on s'est une fois encore contenté de trop peu. Joonas Korpisalo a fait quelques arrêts solides sur les 24 qu'il a effectués. C'est vrai.

Mais après la dégelée encaissée à Boston, samedi, et après le cinglant revers de la semaine dernière à Ottawa, les partisans du Canadien étaient en droit de s'attendre à beaucoup plus de conviction de la part de leurs favoris.

Oui les Sénateurs ont bien joué. Ils ont été efficaces en défensive. Mais c'est surtout parce qu'ils ont été plus impliqués, « plus à la tâche » comme le dit souvent St-Louis qu'ils ont pu contenir et un brin ou deux faire mal paraître le Tricolore.

On a d'ailleurs entendu des huées en fin de match.

Des huées qui pourraient être beaucoup plus nourries, jeudi soir, si le Canadien sort une fois encore mollement dans le cadre du grand retour de Patrick Roy au Centre Bell derrière le banc des Islanders.

Efforts récompensés

Si le manque de conviction a contribué à la défaite du Canadien, la victoire acquise par les Sénateurs permet de récompenser les efforts déployés au fil des derniers matchs.

« J'ai bien aimé la détermination de nos joueurs, mais j'ai surtout aimé le fait que nous sommes restés calmes après le premier but de Montréal. Plusieurs fois cette saison, nos jeunes joueurs ont mal réagi après des buts accordés. On a laissé filer des avances en et perdu des matchs parce qu'on gérait nos émotions après un but de l'adversaire. Ce soir, nous avons maintenu notre rythme et notre confiance. C'est un signe encouragent », a affirmé Martin.

Ce calme a aussi été souligné par le vétéran Giroux qui accordait une grosse importance au résultat final.

« Il faut des victoires pour récompenser les joueurs. Pour les aider à appliquer le système qui est imposé. Quand tu regardes les cinq défaites de suite qu'on a encaissées récemment, on avait joué de bons matchs lors de cette séquence. On sentait que ça s'en venait. Mais tout est tellement plus facile quand tu gagnes », a convenu Giroux.

L'effet Pinto

Après avoir salué son retour au jeu avec une passe dimanche – il est de retour après avoir purgé une suspension de 41 matchs en marge de son implication directe ou indirecte avec des paris sportifs illégaux – Pinto a marqué dès son deuxième match.

Pinto a déjoué Allen d'un bon tir, mais il a offert tout le crédit du but à Giroux qui l'a envoyé en échappée avec une passe savante. « Ce n'était pas un jeu planifié, mais quand tu es sur la glace en même temps que Giroux tu dois toujours d'attendre à recevoir un cadeau comme celui qu'il m'a offert sur ce jeu. Il n'y a pas beaucoup de joueurs qui sont capables de servir une telle passe. Je sais que moi j'en suis incapable », a commenté Pinto après le match.

« Je savais que si je pouvais lui offrir l'échappée qu'il ne manquerait pas son coup après », a indiqué Giroux qui a effectué une longue remise qui a traversé la zone neutre avant de frapper la bande pour ensuite ricocher vers la lame du bâton de Pinto.

Après son but, Pinto a été encerclé de ses coéquipiers qui ont semblé célébrer plus fort que lui ce premier but de la saison.

« Il mérite tellement notre appui après ce qu'il a traversé. Je joue avec lui depuis longtemps – ils ont été coéquipiers dans les rangs collégiaux américains à l'Université North Dakota – et c'est le gars le plus positif que je connaisse. Il a gardé une bonne attitude depuis le début de cette sanction. Quand il est revenu avec nous, sa présence a remonté le moral de tout le monde. Il a un effet positif sur la glace comme dans le vestiaire », a témoigné Sanderson.

« Shane affiche la même bonne humeur contagieuse que Marc-André Fleury le fait depuis le début de sa carrière », a renchéri Martin, qui était entraîneur adjoint avec les Penguins lors des deux dernières conquêtes de la coupe Stanley. Conquêtes auxquelles, Fleury a participé.

Entre les lignes

Arber Xhekaj a disputé un match honnête au lendemain de son rappel de Laval...

– Le Canadien et les Sénateurs ont bousillé cinq attaques massives mardi soir. Ils n'ont cadré que trois tirs lors de ces cinq supériorités numériques...

– Le Tricolore a été victime d'un septième but accordé lors d'une attaque massive jusqu'ici cette saison. Il en avait encaissé deux – lors de la même supériorité numérique – plus tôt cette saison lors de la visite du Wild. Il n'a gagné qu'une fois (1-4-1) après avoir encaissé un but à cinq contre quatre...

– Le Canadien a maintenant perdu 20 des 28 matchs au cours desquels il a été victime du premier but de la rencontre (8-17-3)...