Logan Mailloux et Owen Beck ont brillé cette saison

COLLABORATION SPÉCIALE

Avec une longue et difficile saison qui se terminera bientôt pour les Canadiens, l'attention se tourne de plus en plus vers les jeunes joueurs qui ne sont pas encore dans la Ligue nationale de hockey et qui représentent le futur de l'organisation. Aujourd'hui, je me penche sur deux des espoirs du CH qui ont connu d'excellentes saisons dans l'OHL : Logan Mailloux et Owen Beck.

Logan Mailloux

La sélection de Logan Mailloux au 31e rang du repêchage de 2021 est possiblement le choix le plus controversé depuis longtemps dans la LNH. Jeff Molson a même avoué qu'il avait sous-estimé la réponse du public et des médias. Par contre, je préfère éviter ce sujet délicat. Assez d'encre a coulé à propos de l'incident en question, par des gens beaucoup mieux qualifiés que moi pour en parler, alors je préfère m'en tenir à mon domaine; ce qui se passe sur la glace.

Et Mailloux a brillé sur la glace cette saison.

Ses atouts sont évidents. C'est un défenseur droitier, ce qui est toujours une denrée rare dans la LNH et est de loin le côté le plus faible pour Montréal. Il apporte une présence physique du haut de ses 6'3”. Il utilise aussi son gabarit pour décocher des tirs puissants, une arme qu'il n'hésite pas à utiliser à volonté.

Mailloux a terminé deuxième chez les défenseurs de la OHL en tirs tentés, derrière seulement Ty Nelson, un choix de 3e tour par le Kraken de Seattle en 2022. Ce barrage de tirs l'a aidé à marquer 25 buts, plus que tout autre défenseur dans sa ligue. C'est déjà un total impressionnant, mais ce qui ressort le plus selon moi est d'où proviennent la majorité de ses buts.

Mailloux n'a pas peur de s'avancer profondément en territoire offensif quand l'occasion se présente. Vingt-et-un de ses 25 buts sont venus de l'enclave, quelque chose d'assez inhabituel pour un joueur à la ligne bleue. Pavel Mintyukov est 2e dans l'OHL avec 17 buts de l'enclave, et aucun autre défenseur n'en a plus de 13. Mailloux possède un bon coup de patin pour sa taille et n'hésite pas à sauter en attaque en transition, marquant sept buts sur des chances en entrée de zone.

Ce but contre Kingston est un bon exemple du style de jeu offensif et agressif typique de Mailloux.

Avec la défensive qui est hors position pour défendre l'entrée de zone, Mailloux se glisse dans l'enclave et devient un attaquant supplémentaire avant de recevoir la passe et de trouver le fond du filet.

Mailloux aura fort probablement besoin d'une autre saison dans la OHL. Son jeu défensif demande encore du travail et il devra apprendre quand appuyer l'attaque, car l'espace disponible sur la glace dans les rangs juniors disparait rapidement quand on fait le saut dans la LNH. Quoi qu'il en soit, il est de loin le meilleur défenseur droitier dans la banque d'espoir du CH, excluant évidemment Justin Barron, qui est selon moi un régulier dans la LNH maintenant et non un espoir.

Owen Beck

Ce fut une saison remplie de rebondissements pour Beck depuis que les Canadiens l'ont sélectionné au 33e rang de l'encan de 2022. Au niveau junior, il a été échangé des Steelheads de Mississauga aux Petes de Peterborough. À l'international, il a été retranché d'Équipe Canada junior avant d'être rappelé pour remplacer Colton Dach, aidant l'équipe à gagner l'or. Beck à même fait ses débuts dans la LNH lorsque les Canadiens ont effectué un rappel d'urgence, un de seulement cinq joueurs de la cuvée 2022 à jouer dans la LNH, et le seul qui a été repêché en dehors du top-8.

Beck semble beaucoup plus mature et prêt pour la LNH qu'un choix de 2e tour habituel. Même James Richmond, directeur général des Steelheads et donc qui a eu la chance d'être aux premières loges des performances de Beck, y est allé d'une déclaration assez élogieuse à son égard:

« Je ne veux pas parier contre Owen Beck », a dit Richmond. « Je crois qu'il sera à Montréal l'an prochain. »

Beck avait fait tourner les têtes au camp d'entraînement en début de saison et est passé bien près de se tailler une place dans l'équipe à 18 ans. Et le fait qu'il est le joueur que le CH ait décidé de rappeler des rangs juniors et non un joueur plus âgé comme Joshua Roy, ou un joueur repêché plus tôt dans la même cuvée comme Filip Mesar en dit long sur comment l'organisation voit son jeune centre.

Malgré son année mouvementée, Beck a connu sa meilleure saison offensive dans la OHL avec 24 buts et 66 points. Il demeure aussi un des meilleurs joueurs dans le cercle des mises en jeu qui n'est pas dans la LNH, terminant 2e chez les centres de la OHL avec un taux de réussite de 58,6 %, qu'il a maintenu sur près de 500 mises en jeu supplémentaire que Nolan Burke, le seul centre qui le devance en efficacité. Il est un joueur intelligent qui excelle aux deux bouts de la patinoire et a une compréhension du jeu avancée pour un joueur de son âge.

Si Beck réussit bien à se tailler un poste avec les Canadiens dès l'an prochain, Martin St-Louis aura un dilemme que l'on n'a pas eu à Montréal depuis longtemps : trop de joueurs de centre. Nick Suzuki est bien ancré comme premier centre, Kirby Dach est selon moi à son meilleur comme centre et devrait évoluer sur le deuxième trio. Christian Dvorak est une très solide option pour pivoter le 3e trio, tandis que Jake Evans est un des hommes de confiance sur le 4e trio pour des responsabilités défensives. Et c'est sans compter ce que fera Kent Hughes cet été, que ce soit repêcher un centre avec son premier choix, un nouveau contrat pour Sean Monahan, ou la fameuse transaction Pierre-Luc Dubois qui circule dans les moulins à rumeurs depuis des mois.

Quoi qu'il en soit, c'est définitivement un bon problème à avoir. Comme on l'a vu au cours des deux dernières années, les blessures peuvent faire des ravages et on n'a jamais assez de profondeur. Une autre saison dans l'OHL serait redondante pour lui. Il a montré qu'il ne se laisse pas éblouir pas les feux de la rampe lors de ses rappels d'urgences aux Championnat du monde et dans la LNH. Il semble bel et bien prêt à jouer dans la cour des grands et ajoute un autre nom à la longue liste d'attaquants qui se battent pour une place à Montréal l'an prochain.