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RÉSULTATS

La semaine en CHiffres : Mike Matheson, un joueur responsable

La semaine du CH en chiffres La semaine du CH en chiffres - Getty, RDS
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COLLABORATION SPÉCIALE

Bienvenue à La Semaine en CHiffres. Chaque semaine, je mets de l'avant trois statistiques clés qui ont défini les succès et ratés de la formation au cours des sept derniers jours.

Cette semaine : Mike Matheson continue son excellente saison, Josh Anderson met fin à une longue disette, et le Canadien fait des heures supplémentaires.

62
Points pour Matheson

Quelle saison pour Matheson.

Le défenseur du CH est 3e dans la LNH en temps de jeu total, 5e en infériorité numérique, 15e en avantage numérique, et 2e en prolongation. Il affronte les meilleurs effectifs soir après soir et mène une défensive qui a très peu d'expérience. Et avec toutes ces responsabilités aux deux bouts de la patinoire, Matheson est maintenant à seulement 6 points de doubler son ancien sommet en carrière de 34 points, qu'il avait établi en 48 matchs l'an dernier avec Montréal. Matheson se classe parmi les meilleurs défenseurs de la LNH dans plusieurs catégories offensives cette saison.

Moyenne par match et rang défenseurs LNHIl est aussi devancé que par Cale Makar pour les poussées offensives complètes, c'est-à-dire traverser les trois lignes de la zone neutre en contrôle de la rondelle sans la passer. Pas trop mal comme compagnie.

Par contre, dès qu'on parle de Matheson, plusieurs sont rapides à montrer les revirements qu'il commet. Et c'est vrai que, au volume, Matheson a l'un des totaux les plus élevés dans la LNH cette saison. Certains ont aussi mené à des chances de qualité et des buts contre le CH, les rendant beaucoup plus faciles à remarquer et à se rappeler. Mais dire qu'il est une machine à revirement ignore complètement le contexte de son utilisation. C'est simplement une conséquence inévitable de toutes les responsabilités offensives et défensives qu'il doit prendre pour Montréal.

Prenons par exemple Matheson et MacKenzie Weegar. Selon le site de la LNH, Weegar a 74 revirements, Matheson en a 71, des chiffres très similaires. Ils ont aussi tous deux joué 80 matchs. Mais Weegar a la rondelle sur son bâton pour 1:49 par match, comparativement à 2:37 pour Mike Matheson. C'est 48 secondes de plus par match où il y a un risque de commettre un revirement. Matheson complète aussi 4 passes de plus en zone offensive par match et obtient une sortie et une entrée de zone de plus. Alors, relativement à son utilisation, Matheson contrôle bien la rondelle et, bien que certains revirements frappent aux yeux, il demeure un joueur qui est très responsable avec le disque, surtout quand on comprend toutes les responsabilités qui lui reviennent.

D'autres vont montrer le moins-23, mais encore une fois, c'est difficile de faire mieux avec une équipe aussi jeune, en pleine reconstruction, et en jouant 25 minutes par match contre les meilleurs effectifs soir après soir. Après tout, seuls Arber Xhekaj (plus-6) et Jonathan Kovacevic (plus-11) ont un différentiel positif chez les défenseurs de Montréal cette saison, et quel serait ce différentiel si Matheson n'était pas là pour absorber toutes les minutes les plus difficiles? On a vu à quel point l'absence de Kaiden Guhle fait mal à l'équipe, car tout le monde doit en faire plus pour combler son absence, poussant des joueurs vers des chaises qu'ils ne sont pas prêts à prendre. Matheson permet à Martin St-Louis de protéger ses jeunes défenseurs et d'éviter de les surcharger et leur demander de jouer un rôle qu'ils ne sont pas prêts à assumer.

Marquer 62 points demeure un exploit peu commun pour un défenseur. Depuis 2005-2006, il y a eu 3613 saisons où un défenseur a joué au moins 40 matchs. Seulement 71 de ces saisons ont vu un joueur atteindre 62 points ou plus, ou environ 2 %. Alors, célébrons cette superbe performance du natif de Pointe-Claire lors de cette saison de reconstruction, plutôt que de chercher des bibittes dans son jeu.

1er
But en 17 matchs pour Josh Anderson

Josh Anderson a connu une saison très difficile, je crois que ce n'est un secret pour personne. À moins qu'il ne marque 5 points lors des deux matchs contre les Red Wings de Detroit, il va finir avec son pire total pour une saison où il a joué au moins 30 matchs. C'est encore plus flagrant au chapitre des buts, alors qu'il n'en a que 9 à sa fiche en 76 rencontres. Son plus bas total en carrière avant cette saison, encore une fois avec minimum 30 matchs joués, était de 17.

Le manque de production d'Anderson est flagrant, mais les statistiques avancées le sont possiblement encore plus. En 69 rencontres l'an dernier, Anderson avait obtenu 55 chances de marquer en entrée de zone et 59 tirs du bas de l'enclave. Cette saison, en 7 matchs de plus, sa production a baissé à seulement 38 et 51 respectivement dans les deux catégories. En fait, Anderson avait marqué 12 buts du bas de l'enclave en 2022-2023, trois de plus qu'il en a à sa fiche cette année, toutes parties de la glace confondues.

Son but contre les Flyers de Philadelphie n'était pas le plus élégant ou convaincant, mais ça a mis fin à une séquence de 16 matchs sans trouver le fond du filet. Ça a aussi rappelé ce qui a rendu Anderson efficace par le passé. Trop souvent cette saison a-t-on vu Anderson entrer avec vitesse dans le territoire adverse et commencer à déborder le défenseur, seulement pour continuer derrière le gardien et contourner le filet, tuant toute chance de marquer. Contre les Flyers, il a finalement coupé vers le filet pour attaquer le gardien à bout portant, la marque de commerce à laquelle il nous avait habitués auparavant.

Anderson a reçu beaucoup de critiques cette saison, avec raison, mais son but contre les Flyers se doit d'être un rappel de ce qu'il peut faire quand il est dans la zone. Il n'a jamais été un grand passeur ou un joueur particulièrement responsable dans son territoire. Espérons qu'il pourra retrouver sa touche de marqueur au cours de la saison morte et apporter de l'offensive secondaire à Montréal l'an prochain, parce qu'avec un salaire de 5,5 millions $ par année pour encore trois autres saisons, c'est cher payé pour un attaquant qui marque 9 buts et 19 points.

24
Matchs qui ont nécessité une prolongation cette saison pour Montréal

On peut dire bien des choses sur l'édition 2023-2024 du Canadien, mais on ne peut pas dire qu'ils baissent les bras facilement. Même s'ils sont 28e au classement général, Montréal refuse d'être un adversaire facile. Avec deux matchs décidés en prolongation ou en tirs de barrage cette semaine, c'est maintenant 24 rencontres cette saison qui ont nécessité du temps supplémentaire. Seuls les Bruins de Boston et les Islanders de New York, avec 26 chacun, en ont disputé plus. Les hommes de Martin St-Louis mènent aussi la ligue avec 11 matchs qui ont eu besoin de tirs de barrage pour déterminer un vainqueur.

Sans trop de surprise, le trio de choix en prolongation, celui de Nick Suzuki, Cole Caufield, et Matheson, se retrouvent parmi les joueurs les plus utilisés cette saison lors du 5 minutes à 3 contre 3.

Des heures supplémentaires pour MTLEst-ce que le CH aurait pu avoir un meilleur billet de loterie si quelques-uns de ses matchs s'étaient terminés en défaite en temps réglementaire plutôt qu'un ou deux points supplémentaires en prolongation? Peut-être, mais la différence n'aurait probablement été qu'une position au classement général, alors que Montréal a 10 points d'avance sur Columbus au 29e rang et 17 sur les Ducks en 30e position.

Personnellement, je préfère voir une équipe qui se bat jusqu'à la dernière minute et qui ne s'avoue jamais vaincue. On parle souvent de l'importance de bâtir une culture et ce genre de résilience me donne beaucoup d'espoir pour les chances de cette équipe quand ils seront prêts à se retrouver dans la course pour une place en séries.