BROSSARD – Il n’y en aura pas de facile, a déjà dit un grand sage.

À peine quatre mois après être rentré à Montréal la tête basse, arrivé à court de l’objectif en finale de l’Association Est contre les Rangers de New York, le Canadien reprend la route pour un début de saison qui ne s’annonce pas de tout repos.

Mercredi, à Toronto, le bleu-blanc-rouge amorcera une séquence de quatre matchs en six soirs à l’étranger. Il ne sera de retour à la maison qu’à la mi-octobre et comme cadeau d’accueil, pour l’inauguration de sa saison locale, il recevra la visite des Bruins de Boston. Ce sera le début d’un séjour à domicile de quatre parties au cours duquel se succèderont l’Avalanche du Colorado, les Red Wings de Detroit et les Rangers, tombeurs du printemps dernier.

Mais pendant que vous reprenez votre souffle, P.K. Subban vous demande de ne pas trop vous en faire.

« Vu de cette façon, 82 matchs, ça fait aussi beaucoup de matchs! », a-t-il répondu lorsqu’on a tenté de le décourager en soulignant la longueur du premier voyage de la saison. « On ne peut pas s’attarder là-dessus. Il faut prendre les choses un match à la fois et présentement, on se prépare du mieux qu’on peut pour la première de l’année, c’est tout. »

« Il y a 30 équipes qui sont vraiment enthousiastes à l’idée de jouer leur premier match de la saison et nous sommes l’une d’elles, affirme Michel Therrien, serein et visiblement prêt à s’atteler à la tâche à l’aube de la troisième saison de son deuxième passage avec l’équipe. Nous faisons tous face aux mêmes défis, le premier étant de participer aux séries. L’état d’esprit des troupes et le fait que tout le monde soit en santé me procurent une confiance qu’il est nécessaire de ressentir en début de campagne. Nous sommes passés à travers un bon camp d’entraînement, un camp sur lequel nous pouvons bâtir. »

Le Canadien a l’habitude de lever le rideau sur sa saison contre les Maple Leafs, qui seront ses adversaires pour un sixième match d’ouverture consécutif. L’ennemi a remporté les quatre derniers duels, trois fois par la marge d’un seul but. La dernière victoire montréalaise depuis le début de cette séquence remonte à 2009.

Mais le début d’une nouvelle saison, c’est l’occasion de passer un linge humide sur l’ardoise et de repartir sur une surface propre. 

« C’est toujours agréable de jouer contre les Leafs, ces matchs sont toujours empreints d’une tonne d’énergie, se réjouit Max Pacioretty. Nous formons deux équipes rapides qui ne s’aiment pas beaucoup, ce qui donne généralement lieu à du jeu très physique. Il n’y a pas de meilleur contexte pour repartir la machine et commencer la saison du bon pied. Et de savoir qu’on rejouera dès le lendemain, c’est encore mieux. »

« Quand le Canadien de Montréal est en ville, il y a toujours un buzz intéressant qui entoure la ville. Ça va être bien d’être au cœur de cette ambiance une fois de plus », anticipe Subban.

« C’est l’une des plus anciennes et des plus belles rivalités du sport professionnel et nous sommes chanceux d’en faire partie. Demain sera une belle journée qui se conclura par un bon match. C’est le début de la saison et il n’y a pas de meilleur endroit qu’à Toronto pour commencer », a clamé Therrien.

Une initiation pour plusieurs

Pierre-Alexandre Parenteau vivra cette rivalité pour la toute première fois. Même avec près de 300 matchs d’expérience dans la Ligue nationale, le nouveau membre du premier trio sait qu’il ne possède pas toutes les données pour se préparer pour une telle expérience.

« J’ai assez de vécu pour savoir à quoi m’attendre, mais d’un autre côté il y a beaucoup d’inconnu quand tu arrives dans une nouvelle équipe. À partir de demain, ça compte pour vrai. Mon premier match avec le Canadien, à Toronto… ça va être gros! Il faut que je garde la tête froide et que j’évite de me laisser emporter par les émotions, parce qu’il y en aura beaucoup dans ce match. »

Pierre-Alexandre ParenteauDeux autres vétérans, Manny Malhotra et Tom Gilbert, expérimenteront la magie de ces affrontements particuliers pour la première fois alors qu’ils vivront leur baptême de feu dans l’uniforme du Canadien. Pour quatre coéquipiers moins aguerris – Jiri Sekac, Nathan Beaulieu, Jarred Tinordi et Dustin Tokarski – il s’agira du début de ce qui devrait être leur première saison complète dans la Ligue nationale.

Pacioretty, qui amorce déjà sa septième saison à Montréal, s’attend à voir les jeunes devant qui se présente une ouverture faire exactement ce qu’il a été en mesure de faire lorsque la situation s’est présentée à lui à ses débuts.

« La façon dont ces nouveaux joueurs répondront aux nouvelles responsabilités qui leur seront confiées dictera une bonne partie de nos succès, réalise l’auteur de 39 buts la saison dernière. L’avenir leur appartient. Je me souviens de l’époque où j’étais à leur place, je voulais sauter sur chaque petite chance qui m’était offerte. Je les observe et je crois qu’ils sont prêts à relever le défi. »

« On n’a jamais eu peur d’intégrer des jeunes dans notre formation, a senti le besoin de noter Therrien, citant en exemple la progression de Michaël Bournival, Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher. Quand on pense que les jeunes sont méritants et ont atteint un niveau qui leur permet de jouer dans la Ligue nationale, on veut les faire graduer. »

« J’aime utiliser le terme "opportunité", a ajouté Subban, plutôt sobre dans ses commentaires à la veille de la nouvelle saison. Tout le monde est dans la même situation, jeunes ou vieux, les joueurs d’expérience comme les recrues. À partir de demain, tout le monde aura la chance de participer au progrès et aux succès de cette équipe. »