Plus qu'un grand écart pour Montembeault
MONTRÉAL – Même Jake Allen a été épaté par le grand écart accompli par Samuel Montembeault pour voler un but à Nick Perbix en deuxième période.
« Pendant la pause publicitaire, Jake m'a dit, à la blague, qu'il serait à l'hôpital s'il avait fait ce grand écart », a confié, en riant, Montembeault dans le vestiaire du Canadien après la victoire.
La remarque était amusante, mais n'empêche que le gardien québécois a prouvé, dont grâce à ce petit bijou, qu'il pouvait vaincre le Lightning de Tampa Bay quand il connaît une bonne soirée.
Et la meilleure nouvelle dans son cas, c'est qu'il les enchaîne nettement plus souvent cette saison.
« C'est plus de constance, plus de maturité et plus d'expérience comme gardien. On peut tout faire pour lui, mais ça part du joueur, c'est lui qui se retrouve devant le filet. Une très belle progression de sa part », a cerné Martin St-Louis.
Dans une saison de reconstruction, l'exposé de Montembeault ne passe pas inaperçu. Il a d'ailleurs obtenu, mardi soir, un quatrième départ de suite. Il lui reste à prouver qu'il peut camper un rôle de gardien partant.
« Je pense que oui. Quand on n'est pas à notre meilleur, nos gardiens nous sauvent un peu. Sam, de la façon dont il joue cette année, il a augmenté sa confiance dans le filet et il se sent bien », a décrit Jonathan Drouin.
D'après St-Louis, les quatre départs consécutifs accordés au gardien de 26 ans ne visent pas à déterminer ce qu'il peut accomplir. « On le sait déjà », a-t-il résumé.
De son côté, Montembeault veut continuer d'être constant et donner une chance à son équipe de gagner. Il pourra ajouter ce triomphe contre Tampa Bay à ses arguments à mettre en banque.
Des ajustements payants contre le Lightning
Affichant un dossier de 17-17-1 sur les patinoires adverses, facile est de constater que le Lightning ne frappe pas avec autant de puissance loin de la Floride. Cela dit, le Tricolore vient de s'imposer contre l'un des meilleurs clubs de la LNH.
Même en étant jeune dans sa nouvelle carrière, St-Louis est perçu comme un entraîneur rusé. En croisant le fer deux fois en quatre jours avec le Lightning, il a pu déployer des ajustements payants.
« Ça fait partie du développement de notre équipe d'obtenir de bons résultats, mais (je suis surtout satisfait) de la manière dont on a joué. C'était plaisant d'affronter la même équipe, tu as beaucoup d'exemples à montrer aux joueurs par rapport à ce que tu veux faire et améliorer. On était prêts », a exposé St-Louis.
Un constat confirmé par Montembeault quelques minutes plus tôt.
« On a fait vraiment beaucoup de vidéo. Martin a fait un très bon travail avec son staff. La réunion a été vraiment longue avant l'échauffement. Les gars étaient prêts à effectuer les ajustements et même entre les périodes », a raconté le gardien.
L'un des ajustements payants a été de pouvoir insérer Kirby Dach comme ailier auprès de Nick Suzuki et Rafaël Harvey-Pinard. St-Louis a expliqué que la présence de Dach sur ce trio avait pour but de contrer l'unité de Point, Kucherov et Hagel.
C'était aussi fascinant de constater qu'une partie de cette mission avait été confiée à Harvey-Pinard qui ne cesse de gagner des points.
« Avec lui, tu sais ce que tu obtiendras dans chaque match. Il y a plusieurs détails dans son jeu, il est capable de suivre les conseils, il se rend au filet, il peut poursuivre les attaques », a énuméré l'entraîneur.
Au final, la satisfaction se sentait dans le vestiaire du Tricolore alors que les victoires arrivent avec parcimonie.
« C'est une équipe de haut niveau, du top-5 de la LNH. On avait l'avance (samedi) à Tampa, mais ils ont trouvé une façon de marquer des buts. Cette fois, on ne s'est pas tirés dans le pied, on s'est donnés une chance de gagner. Ils n'ont pas eu beaucoup de chances de marquer », a noté Drouin avec justesse.