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RÉSULTATS

Rapport d'espoir : qu'est-ce qui explique le rappel de Jayden Struble par le CH?

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Jayden Struble aura dû patienter près de quatre ans pour que le CH lui octroie un contrat d'entrée de la LNH, au printemps 2023.

Au cours des prochaines heures, il pourrait bien être appelé à disputer ses premières minutes avec le grand club, alors que sa belle progression avec le Rocket de Laval a été récompensée lundi matin.

On ignore pour l'instant si Struble s'amènera avec les Canadiens strictement dans le rôle du septième défenseur, en tant que police d'assurance, et dans le but qu'il puisse prendre part au traditionnel souper des recrues.

En mars, le 46e choix au total du repêchage de 2019 avait fait le saut vers les rangs professionnels, se joignant avec le Rocket pour une brève audition de onze matchs, dont deux en séries éliminatoires.

Il a ensuite amorcé, le mois dernier, sa première année complète dans la LAH.

Majoritairement, Struble a été utilisé aux côtés du Québécois Tobie Paquette-Bisson, un autre arrière gaucher, par l'entraîneur-chef Jean-François Houle. Paquette-Bisson préconise un style plus axé sur la prudence, ce qui a permis de camoufler ici et là les lacunes défensives – normales et attendues, faut-il préciser – de l'arrière recrue.

Avec le Tricolore, s'il choisit de lui offrir du temps de jeu, Martin St-Louis aura certainement intérêt à jumeler Struble à un droitier qui ne prend que peu de chances en soutien à l'attaque. En ce sens, David Savard aurait été le partenaire de jeu idéal pour le jeune gaucher.

À ce moment-ci de sa progression, c'est en transition et en appui aux attaquants que Struble peut rendre ses plus fiers services au CH. C'est aussi par son niveau d'énergie contagieux qu'il arrive à avoir un impact positif sur le jeu collectif de son club.

Plus dégourdi offensivement dans la LAH

Petit retour en arrière. Sa quatrième et dernière saison dans la NCAA, avec l'Université Northeastern, n'avait pas abouti vers l'éclosion offensive que le départ de Jordan Harris, entre autres, aurait pu laisser entrevoir. 

C'est le constat qui s'impose lorsqu'un espoir possédant ce genre de qualités athlétiques termine son année senior avec un seul but à sa fiche en 31 matchs. 

Il faut dire, à sa décharge, que les Huskies forment un programme ayant la réputation de préconiser du hockey défensif. C'était également vrai à l'époque où Harris et Cayden Primeau s'y alignaient. 

Ironiquement, c'est l'aspect offensif du jeu qui offre le plus de raisons de s'enthousiasmer du jeu de Struble en ce début d'année à Laval, tandis que les résultats défensifs ont de quoi nous laisser sur notre appétit.

Les données compilées par Sportlogiq suggèrent que c'est au chapitre des passes complétées en zone offensive que Struble a fait le bond le plus significatif. Parmi les 8 arrières utilisés 50 minutes ou plus par Jean-François Houle jusqu'ici, l'Américain vient au 1er rang du groupe, avec 7,6 passes complétées par match en zone ennemie, ce qui représente une nette amélioration par rapport à sa saison 2022-2023, tant dans la NCAA qu'à Laval.

La confiance offensive du défenseur de 22 ans s'observe aussi par son volume de tirs.

Au rayon des assignations défensives dont Struble s'acquitte bien, il y a les entrées de zone repoussées. C'est d'ailleurs une constance dans son jeu : il s'était également démarqué à Northeastern et durant son court échantillon avec le Rocket en 2022-2023 pour son taux de réussite dans l'espace entre la ligne centrale et sa ligne bleue défensive. Sans doute que la crainte d'être durement mis en échec par le colosse n'est pas étrangère à ce qu'il parviennent à décourager autant d'entrées de zone.

C'est autrement plus compliqué lorsque Struble est appelé à pivoter rapidement sur lui-même pour contenir l'attaquant en possession vers l'extérieur. Son temps de réaction est pour le moment trop lent, et les joueurs d'avant les plus agiles en profitent à ses dépens.

Signe qu'il n'avait pas encore, avant son rappel par le CH, trouvé ses aises lorsque le Rocket se défend dans sa zone, Struble figurait aussi parmi les arrières les moins efficaces pour les tirs et les passes bloqués.

L'idée n'est pas ici d'affirmer que le rappel de Struble n'était pas avisé. Après tout, il crée constamment des choses et on le sent à l'aise avec le Rocket. Il a d'ailleurs poursuivi dans la même veine au-delà de l'échantillon qui a servi à écrire ce rapport.

Il faut cependant reconnaître qu'il faudra vivre avec les moments de confusion de Struble en zone défensive contre les meilleurs au monde, s'il devait effectuait ses débuts au cours des prochains jours.