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RÉSULTATS

Rapport d'espoir : Adam Engström plus impliqué dans l'attaque en SHL cette saison

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La perception à l'endroit du défenseur Adam Engström a beaucoup changé en 15 mois, depuis que les Canadiens l'ont sélectionné au 92e rang du repêchage de 2022.

Condamné à se justifier d'avoir levé le nez sur l'électrisant Jordan Dumais, l'état-major du CH? Pas si vite avant d'en arriver à cette conclusion.

D'illustre inconnu même aux yeux d'observateurs attentifs des rangs juniors, Engström est en voie de prouver, à deux semaines de célébrer ses 20 ans, que le Tricolore a été bien avisé d'encercler son nom sur sa liste.

La saison 2022-2023 avait décidément été annonciatrice de belles choses, alors que son arrivée dans l'organisation de Rögle s'était faite en douceur. Rapidement, il s'est avéré trop bon pour le calibre J20, et son rappel par le grand club, en SHL, n'a pas tardé.

Engström avait aussi ponctué sa saison d'après-repêchage d'une participation remarquée au Mondial des moins de 20 ans, terminant au premier rang pour les minutes d'utilisation chez les arrières, avec cinq matchs de 20 minutes de temps de jeu ou plus.

En 2023-2024, le mandat du gaucher de 6 pieds est de continuer de raffiner son jeu dans plusieurs phases. 

Est-il suffisamment doué pour contribuer de façon tangible à la menace offensive d'une équipe de la LNH? 

La qualité de sa relance, tant par la passe qu'en transport de rondelle, peut-elle s'établir comme celle d'un défenseur du top-4? 

Peut-il être utilisé soir après soir contre les meilleurs éléments adverses?

Tranquillement, les réponses à ces questions commencent à se préciser.

Gestion du risque

Dans les 17 matchs de SHL à l'étude, Engström a affiché une récolte de sept points (2-5) pour un club de Rögle ayant été limité à deux buts ou moins à dix reprises.

Le temps de glace que lui réserve l'entraîneur-chef Cam Abbott est celui d'un défenseur de premier duo, à 20:45 en moyenne, incluant 2:50 en supériorité numérique, et 1:10 à court d'un homme.

En raison de ses puissantes enjambées et de la justesse de ses pivots, Engström est un hockeyeur élégant à voir à l'œuvre. Il cadre réellement dans le prototype du défenseur « moderne ».

Couplée au système de jeu préconisé par ses entraîneurs, son aisance sur patins lui offre la liberté d'appuyer le travail des attaquants, au point de le voir régulièrement dans le milieu de l'enclave, prêt à tirer sur réception. Signe qu'il est confiant en la qualité de ses replis défensifs, on l'observe même en maraude près de la ligne des buts, du côté faible.

ContentId(3.1433750):Adam Engström gagne en assurance dans l'aspect offensif durant sa 2e saison complète à Rögle, en SHL.
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Peu de défenseurs de la SHL peuvent se permettre de prendre de tels risques tout en étant capables de gérer la situation en cas de changement de possession soudaine. Engström, lui, y arrive match après match.

L'aptitude d'Engström à manipuler ses couvreurs a aussi fait un bond vers l'avant. Quelques séquences survenues sporadiquement l'an dernier laissaient croire que ça pouvait s'ajouter à son coffre d'outils. 

C'est maintenant bien intégré au jeu du no 56 de Rögle. En transport de rondelle à travers la zone neutre, mais aussi en position plus statique, par exemple à l'intérieur de la ligne bleue après que son centre eut remporté la mise en jeu, Engström se sert fréquemment de son agilité, de feintes de la tête et d'un bon centre de gravité lui permettant de protéger la rondelle à une main pour écarter du chemin le premier attaquant. 

Ça s'observe à forces égales, mais également à la pointe lors de l'attaque massive, alors qu'il est souvent celui qui dirige le trafic, arrivant bien à dissimuler ses intentions pour diriger des rondelles au filet ou permettre à un coéquipier de lancer sur réception.

La panoplie de catégories statstiques dans lesquelles Engström appartient au top-10 à ce stade de la saison dresse un portrait encourageant du développement de ses habiletés offensives.

Il est notamment répertorié 2e sur 105 défenseurs qualifiés pour le temps de possession offensive, à 46 secondes en moyenne par match.

Est-il le type de défenseur qui réussit les lectures de jeu les plus complexes pour générer de l'attaque, ou celui qui tente les passes à haut degré de difficulté? La réponse est non à ces deux questions... À savoir si c'est attribuable à de la prudence de la part d'un patineur de 19 ans évoluant dans la meilleure ligue suédoise ou à des limitations quant à son niveau de créativité, on risque de devoir patienter deux ou trois autres années avant d'avoir une réponse précise.

Travail défensif en évolution

Engström obtient de bons résultats quant à sa capacité à freiner les montées adverses en territoire neutre, se fiant à sa fluidité sur patins,. En ce sens, sa capacité à neutraliser l'équipe rivale avant qu'elle n'atteigne la ligne bleue n'est pas sans rappeler ce que Kaiden Guhle faisait si bien avant même d'arriver chez les pros.

Engström se sert bien de son bâton pour harponner la rondelle au zone centrale. Tel que mentionné plus haut, il démontre ensuite les habiletés pour aider son club à tirer profit de la reprise de possession. 

Toutefois, la comparaison s'arrête ici. Engström affiche encore dans la SHL des moments d'égarement lorsque son club se retrouve embouteillé.

L'utilisation efficace de son bâton pour harponner la rondelle est adéquate, mais ne compense pas à elle seule pour sa tendance à se faire battre trop souvent dans les duels physiques, en particulier dans les coins de patinoire.

Sa technique pour bloquer des tirs doit encore être peaufinée, tandis que son anticipation en zone défensive lui confère une place à la mi-peloton dans la SHL pour les passes interceptées.

Laval dans le viseur à l'automne 2024

En progressant comme il l'a fait, Engström s'est aisément mérité de parapher un contrat d'entrée dans la LNH, du moment où se terminera son entente le liant à Rögle, à la fin de la présente campagne.

Comme il n'a jamais évolué sur une surface aux dimensions nord-américaines avant le Mondial junior de 2022, il aura assurément besoin de répétitions dans la LAH.

Par ailleurs, dans une ligue où le jeu robuste est moins présent, ce n'est pas à Rögle qu'Engström apprendra à s'affirmer davantage physiquement. Ce sera un passage obligé.

Rien ne presse dans son cas, étant donné que le CH vise à être un réel prétendant au titre seulement vers 2026.

Chaque cas étant unique, il reste à voir si la transition sera aussi compliquée pour Engström que pour un autre gaucher suédois de l'organisation, Mattias Norlinder.

Engström est un peu plus costaud que les 168 lbs annoncés par HockeyDB, mais la première quinzaine de matchs de sa saison en SHL servent de rappel qu'il doit encore prendre du coffre, et ce, même si plusieurs autres aspects de son jeu sont déjà à un niveau pouvant aisément rivaliser avec celui de défenseurs ayant un poste régulier de la LNH.

À noter que contrairement à l'an dernier, Engström pourra consacrer ses énergies à sa saison avec Rögle, étant donné qu'il est inadmissible par un mois et demi à prendre part au Mondial M20 disputé dans son pays, à Göteborg.