RHP toujours au bon endroit au bon moment
COLLABORATION SPÉCIALE
Avec une performance de deux buts jeudi soir, Rafaël Harvey-Pinard continue de faire sa marque dans la LNH. Un choix de 7e ronde du Canadien en 2019, il roule sa bosse dans la Ligue américaine depuis trois ans, attendant son opportunité. Maintenant qu'il a une chance, il ne semble pas avoir l'intention de retourner à Laval de si tôt.
RHP reçoit beaucoup de comparaisons favorables avec Brendan Gallagher, recevant même le surnom de « Lavallagher » avec le Rocket. C'est facile de voir pourquoi. Les deux, malgré leur petite stature, peuvent jouer du coude avec les plus grands et les plus gros de la ligue devant la cage adverse.
À 5 pi 9 po et 181 livres, Harvey-Pinard n'est pas le joueur le plus imposant. Il ne sera jamais vraiment le plus fort, le plus rapide, ou le plus talentueux sur la glace. Par contre, il semble toujours trouver le moyen de se retrouver au bon endroit au bon moment.
Le bon endroit
RHP, comme Gallagher, gagne son pain dans le bas de l'enclave. Que ce soit une chance créée par sa vitesse, comme son but en infériorité numérique contre
Detroit, ou l'opportunisme de sauter sur un retour de lancer, il fait la grande majorité de son dommage à bout portant. En fait, Harvey-Pinard a mené son équipe en tirs du bas de l'enclave lors de chacune de ses quatre dernières saisons, remontant jusqu'à sa dernière année dans la LHJMQ. Le saut aux rangs professionnels dans la Ligue américaine ne l'a pas ralenti du tout. Il a marqué 32 de ses 45 buts du bas de l'enclave et mène le Rocket dans la catégorie depuis trois ans.
C'est une histoire très similaire à celle de Gallagher. Les blessures l'ont ralenti, mais à son meilleur, de 2017-2018 à 2019-2020, il a marqué 86 buts, top-30 dans la LNH même après avoir raté 23 matchs. Il s'est aussi classé dans le top-11 en tirs du bas de l'enclave lors de chacune de ces trois saisons, d'où il a marqué la grande majorité de ses buts.
Le bon moment
Harvey-Pinard montre depuis trois ans qu'il n'hésite jamais à donner son 100 %, mais les opportunités dans le grand club ne se présentaient pas. Il a eu une brève audition dans la LNH l'an dernier, mais il n'y avait simplement pas de place pour le garder à long terme. La saison 2022-2023 semblait être une histoire similaire quand le CH a commencé l'année avec un surplus d'attaquants. Il ne s'est pas découragé et a continué fournir des efforts pour le Rocket. Quand la liste des blessés s'est allongée à un tel point qu'on s'est rendu à son nom, il était prêt et a répondu à l'appel.
Tableau RHP
Même s'il n'est que le 9e attaquant le plus utilisé par Martin St-Louis depuis son rappel, Harvey-Pinard mène le CH avec six tirs du bas de l'enclave, incluant chacun de ses trois buts. Son habileté à récupérer les rondelles libres en zone offensive permet au CH de prolonger ses présences en territoire adverse. Il apporte aussi du jeu physique avec 16 mises en échec. Seul Michael Pezzetta a fait mieux lors des cinq dernières rencontres.
Parlant de Pezzetta, il complète, avec Harvey-Pinard et Alex Belzile, un trio qui s'est révélé très efficace pour le Canadien lors des trois derniers matchs. L'énergie qu'ils apportent est cruciale dans une formation qui joue à onze attaquants dernièrement. À cinq contre cinq, ils ont l'avantage 14-9 en chances de marquer et 3-1 en buts. Difficile d'en demander plus de la part de ton quatrième trio.
D'ici la fin de la saison, certains des joueurs sur la liste des blessés vont revenir dans la formation, mais je ne vois pas comment, même avec un club en santé, Rafaël Harvey-Pinard ne fait pas partie de tes 12 meilleurs attaquants.
Dans une période de transition ou plusieurs des effectifs ne seront plus dans l'organisation d'ici un an ou deux et plusieurs partiront d'ici la date limite des transactions, Harvey-Pinard prouve qu'il est plus qu'un simple remplacement temporaire. Il mérite au moins une place sur le quatrième trio l'an prochain.
D'ici là, pourquoi ne pas l'essayer plus haut dans la formation? S'il continue à vivre dans le bas de l'enclave, une production à la Gallagher n'est pas impossible dans son avenir. Et quoi de mieux qu'une saison perdante pour lui donner sa chance? Le pire qui peut arriver est qu'il ne soit pas à la hauteur et il peut retourner sur la quatrième ligne. S'il répond à l'appel, tu viens de trouver un nouveau contributeur pour ton top-9. Montréal n'a rien à perdre à lui donner sa chance. Et si sa carrière jusqu'à maintenant nous montre une chose, c'est qu'une chance est tout ce dont il a besoin.