Le troisième quart de la saison du Canadien ne fut pas véritablement meilleur que le deuxième. L’absence continue de Carey Price devant le filet a semblé peser lourd sur tout le monde, tant sur le personnel d’entraîneurs, que sur les joueurs ainsi que sur Marc Bergevin et sa nouvelle barbe.

Cependant, ce sont uniquement les performances des joueurs que nous évaluons, en utilisant les mêmes critères que pour les bulletins du premier et du deuxième quart de la saison, soit en évaluant les joueurs relativement à leur rôle. Pour éviter toute confusion, les données illustrées graphiquement ont été recueillies seulement lors du troisième quart de la saison. ce ne sont pas des résultats cumulatifs portant sur l’ensemble de la campagne.

Attaquants

Sven Andrighetto = B- : Andrighetto a eu besoin de temps pour gagner la confiance du personnel d’entraîneurs. Lors du troisième quart de la saison, son travail acharné a fait en sorte qu’il a souvent joué sur l’un des deux premiers trios. Andrighetto a généré moins de chances de marquer lors du troisième quart du calendrier que lors du deuxième, mais il a participé de façon similaire aux poussées offensives et il a complété significativement plus de passes. Alors que la question à savoir s’il est une option réelle à long terme pour jouer sur l’un des deux premiers trios est encore matière à débat, Andrighetto semble assurément être un attaquant du calibre de la LNH sur une troisième ligne.

Paul Byron = B- : Byron a connu plus d’ennuis dernièrement, mais sa performance générale est relativement constante à forces égales. Byron n’est pas un joueur extraordinairement impliqué lors des poussées offensives, comme il n’est pas non plus particulièrement doué pour créer de l’offensive, mais son rôle principal demeure de tuer les pénalités. Ainsi, il est dur de le juger très sévèrement pour son jeu à égalité numérique.

Jacob De La Rose = D- : Je crois encore que De La Rose est un bon espoir du Canadien, mais la fascination du personnel d’entraîneurs à son égard ne tient simplement plus la route. Il est l’attaquant du CH qui, cette saison, a généré le moins de chances de marquer et qui a le moins participé aux poussées offensives. Il effectue parfois des jeux attirant l’attention et démontrant tout son potentiel, mais il n’est pas encore prêt pour la LNH à l’âge de 20 ans, comme il ne l’était pas la saison dernière à 19 ans.

David Desharnais = D : Une chose que l’on ne peut pas enlever à Desharnais, c’est qu’il est un excellent fabricant de jeux. Cependant, il a continué de jouer en-deçà de ses possibilités en ce troisième quart de saison. Il se classe au septième rang pour les points récoltés à égalité numérique en fonction de son temps d’utilisation, même en évoluant avec les meilleurs joueurs, en bénéficiant d’un bon temps de glace et en assumant de lourdes responsabilités offensives. Malheureusement pour Desharnais, il a participé aux poussées offensives et il a créé des chances de marquer au même rythme que ce à quoi l’on est en droit de s’attendre d’un joueur de troisième trio, alors qu’il évoluait sur l’un des deux premiers trios. Il demeure un bon joueur de troisième trio, mais il doit être utilisé ainsi.

Lars Eller = A- : Son retour au centre a rapporté d’importants dividendes. En effet, il a généré plus de chances de marquer, il a davantage participé aux poussées offensives et il a compété plus de passes lors du troisième quart de la saison que dans toute autre portion du calendrier. Au moment de monter la rondelle, il fut de loin l’attaquant le plus efficace du Tricolore. Il s'est également classé au troisième rang chez le CH, avec Gallagher, pour les chances de marquer générées à égalité numérique.

Brian Flynn = D- : Peut-être qu’il cachait une blessure, mais la participation de Flynn lors des poussées offensives a chuté de près de 40 % depuis le deuxième quart de la saison, alors qu’il n’a pas réussi à récolter un seul point.

Alex Galchenyuk = B: Certes, il a créé des chances de marquer, mais son passage à l’aile a réellement décimé la production offensive de Galchenyuk à égalité numérique. Galchenyuk est passé du premier au sixième rang pour la production offensive à égalité numérique, alors qu’il a complété moins de passes. Il a complété en moins plus de quatre passes pour chaque tranche de 20 minutes jouées à égalité numérique et il a seulement amasé deux passes sur la feuille de pointage lors de ces 20 rencontres. Depuis la fin du troisième quart de la saison, nous savons que Galchenyuk est désormais en feu, mais le troisième quart fut assurément son plus mauvais cette saison.

Brendan Gallagher = C+: Même si cela paraît inconcevable, Gallagher a connu des ennuis en ce troisième quart de saison. Le principal apport de Gallagher est qu’il génère des chances de marquer pour ses coéquipiers. En ce troisième quart, il en a créé moins qu’à son habitude et il a connu des difficultés dans d’autres facettes de son jeu, notamment les passes complétées et les entrées de zone en possession du disque. Gallagher a terminé ce quart de saison à égalité au troisième rang chez le CH pour la production offensive à forces égales, mais il a seulement inscrit deux buts lors de ces 20 parties.

Torrey Mitchell = B-: Mitchell a généré un peu moins de chances de marquer lors du troisième quart de la saison, même si sa participation aux poussées offensives a connu une forte hausse de près de 50 %, ce qui l’a généralement rendu plus efficace qu’il ne le fut lors du deuxième quart.

Analyse des attaquants du CHMax Pacioretty = B+: Lors du troisième quart de la saison, Pacioretty a généré plus de chances de marquer, il a davantage participé aux poussées offensives et il a complété plus de passes. Les attentes à l’égard de Pacioretty demeurent très élevées, ce qui justifie que sa note ne soit pas meilleure, même s’il a fini au deuxième rang chez le CH au chapitre de la production offensive et qu’il a terminé à égalité au premier rang pour le nombre de buts marqués lors de ce troisième quart de saison.

Tomas Plekanec = A- : Plekanec a généré une chance de marquer en moins pour chaque tranche de 20 minutes jouées comparativement au premier quart de la saison. Il demeure que Plekanec a mené tous les joueurs du CH pour la production offensive lors du troisième quart du calendrier, et ce, par une grande marge. Les 13 points de Plekanec constituent presque le double du nombre (7) récolté par son plus proche poursuivant, alors que son ratio de 3,0 points récoltés pour chaque tranche de 60 minutes jouées éclipse la marque de 1,7 de Pacioretty.

Défenseurs

Mark Barberio = A: Qui a mené tous les joueurs du Canadien au chapitre du différentiel des tentatives de tir en ce troisième quart de saison? C’est le sous-estimé natif du West Island, il a maintenu un ratio Corsi de 56,9% en ce troisième quart et il a aussi mené tous les défenseurs du Tricolore au chapitre des jeux effectués lors de poussées offensives. Il y a encore quelques anicroches dans le jeu de Barberio, surtout en ce qui concerne son taux élevé de revirements commis. Ceci est encore plus notable lorsqu’il joue de son côté faible. Il s’est tout de même révélé une addition utile pour le Canadien.

Nathan Beaulieu = B: Après avoir eu la chance de jouer en compagnie de Subban lors du deuxième quart de la saison et excellant à ce moment, Beaulieu a été relégué sur la troisième paire défensive pour presque la totalité du troisième quart du calendrier, et ce, sans raison apparante. Il a maintenu un niveau de jeu décent, mais il fut un peu moins impliqué lors des poussées offensives.

Alexei Emelin = A : Devant assumé un rôle plus important alors que Jeff Petry jouait blessé, avant d’être rayé de l’alignement, Emelin a très bien répondu en ce troisième quart de saison. Il ne génère pas grand-chose offensivement, mais alors qu’il s'est classé en fin de peloton pour les jeux complétés lors de poussées offensives et pour les passes complétées pour la majorité de la saison, il s’est beaucoup amélioré lors du troisième quart du calendrier. Il effectue deux jeux en plus lors des poussées offensives et il complète quatre passes supplémentaires pour chaque tranche de 20 minutes jouées, alors qu’il fut le deuxième défenseur le plus utilisé à égalité numérique. On lui a demandé d’en donner plus, et c’est exactement ce qu’il a fait.

Tom Gilbert = C : Cette saison fut une suite d’événements malheureux pour Gilbert. Considérant que son habileté à générer de l’offensive est disparue, ses performances furent parfois excellentes au moment de faire bouger la rondelle. Cependant, sa saison fut écourtée par une opération qui pourrait avoir un impact au moment de signer un nouveau contrat avec une nouvelle formation cet été.

Analyse des défenseurs du CHAndrei Markov = B: Les vautours faisaient des cercles autour de Markov lors du deuxième quart de la saison, mais il a bien rebondi lors du troisième quart. Il a augmenté son nombre de passes complétées lors des sorties de zone et sa participation aux poussées offensives fut accrue. Il a également continué de se maintenir au deuxième rang de l’équipe pour les jeux générant des chances de marquer pour ses coéquipiers. Cela n’est pas pertinent pour la présente évaluation, mais cela vaut tout de même la peine d’être soulevé : Andrei Markov mène tous les défenseurs de la LNH au chapitre des passes menant directement à un but à égalité numérique avec 15, ses plus proches poursuivants étant Erik Karlsson et P.K. Subban, qui en ont respectivement 13 et 12. Markov est encore capable de magie lorsqu’il est en possession du disque.

Greg Pateryn = C : De façon générale, Pateryn s’est amélioré lors du troisième quart de la saison, même si nous devons encore une fois composer avec un petit échantillon de données. Il a commencé à prouver que ce fut une erreur de le placer sur la touche si longtemps, alors qu’il amène une présence physique dont le CH avait désespérément besoin, qu’il a un bon jeu de pieds et qu’il est capable de faire circuler le disque.

Jeff Petry = C : Évidemment, en jouant avec une hernie sportive (il fut depuis opéré), la contribution offensive de Petry s’est amenuisée en ce troisième quart de saison, mais il a maintenu un bon niveau de jeu au moment de faire circuler la rondelle.

P.K. Subban = B: La meilleure séquence en termes de production offensive pour Subban coïncide avec sa pire séquence en termes de participation aux poussées offensives. Normalement, sa production offensive (10 points récoltés à égalité numérique et 19 points récoltés au total en 20 rencontres) devrait faire oublier sa baisse de participation lors des poussées offensives, mais nous parlons ici de P.K. Subban, envers qui les attentes sont énormes. Il est peut-être injuste de s’attendre de sa part qu’il ne soit pas affecté par les échecs de l’équipe, mais il l’est. Au pire, il est l’un des cinq meilleurs défenseurs au monde, donc il est justifié que les attentes injustes soient la norme d’évaluation dans son cas.