Un vrai mal de tête en zone défensive
MONTRÉAL – Surtout en première période, ce n'était pas chic dans le territoire du Canadien de Montréal. L'Avalanche du Colorado avait l'air de s'amuser comme un groupe d'enfants dans un complexe récréatif où ça court, saute, bouge et étourdit les adultes.
Le capitaine Nick Suzuki racontait d'ailleurs que l'entraîneur Martin St-Louis n'était pas trop heureux quand il s'est arrêté dans le vestiaire de son équipe au premier entracte.
« Avec leur style de jeu et leurs défenseurs, on dirait que ce sont cinq joueurs qui se promènent partout en zone offensive. On a été confus à plusieurs reprises dans nos rotations sur les joueurs à surveiller. On en a parlé après la première période et on s'est un peu mieux débrouillés par la suite », a ajouté Suzuki par la suite.
De l'avis du défenseur David Savard, le mandat était pourtant à la portée du club montréalais.
« C'est une équipe qui déploie beaucoup de mouvement, mais on est capable de se défendre contre les équipes qui jouent de cette manière. C'est vraiment notre exécution qui n'était pas bonne, on courait partout ce qui a ouvert plusieurs lignes de passes et de tirs. On n'a pas fait le travail », a indiqué Savard.
« Ils déploient tellement de mouvement en zone offensive, ça peut devenir mêlant. On s'est éloignés de la manière dont on veut défendre puisqu'on était si préoccupés par leurs mouvements. Mais on a vu de l'amélioration, surtout en troisième période », a déclaré St-Louis.
« C'est difficile (de les contrer), ce sont les champions pour une raison. Aussi bien qu'on a pu jouer récemment, on s'est éloignés de notre jeu défensif plus hermétique. Contre un tel adversaire, tu vas payer », a acquiescé Chris Wideman.
Mais, fidèle à son habitude, l'entraîneur du CH avait décanté ses émotions au moment de rencontrer les médias et il n'a pas écorché la fierté de ses joueurs.
« Je leur ai juste montré quelques trucs, on avait des séquences à exposer. On a regardé des aspects pouvant nous aider et des décisions qui nous faisaient mal. Il restait deux périodes, donc qu'on gagne ou perde ce match, c'était une belle occasion pour voir si on pouvait corriger le tir pendant une partie », a-t-il expliqué.
« On en a discuté au deuxième entracte, ce n'était pas notre soirée, mais il fallait démontrer de l'effort. Au moins, on a fini en force », a mentionné Josh Anderson.
« On jouait avec nonchalance en première période. Quand tu perds 4-0, tout ce que tu peux faire, c'est baisser la tête et continuer de travailler. Je trouve qu'on a réussi ceci », a commenté Suzuki.
Le capitaine espère que sa troupe éliminera les départs de période erratiques.
« On n'est pas à la hauteur à ce chapitre récemment. Je me l'explique mal, les joueurs doivent être prêts dès que ça commence. Pourtant, on a toujours de bons plans de match. Mais on a commis trop de revirements contre eux, on semblait vouloir jouer de manière trop cute, on s'est tirés dans le pied », a-t-il ciblé.
Pendant cette rencontre, le Canadien a été confronté à ce qu'il veut accomplir en zone offensive. Le résultat fait mal, mais il démontre que c'est une recette gagnante.
« Ils peuvent patiner, ils lisent bien les intentions de leurs coéquipiers, ils attirent des adversaires vers eux et un autre joueur s'empare de l'espace qui se libère. Ce sont bien des choses qu'on veut exécuter offensivement, on travaille là-dessus. C'est un apprentissage contre une très bonne équipe », a conclu Wideman.