Les Canadiennes à surveiller à Brampton

C'est aujourd'hui que le Canada entame la défense de son titre au Championnat mondial de hockey féminin qui a lieu à Brampton, en banlieue de Toronto. Devant leurs partisans, les représentantes de l'Unifolié visent un 3e titre mondial consécutif, une première depuis les huit médailles d'or canadiennes de 1990 à 2004.
 
La troupe menée par Marie-Philip Poulin a présentement le vent dans les voiles. En plus d'avoir remporté les deux derniers Mondiaux et l'or olympique à Pékin en 2022, elle vient tout juste de compléter une remontée spectaculaire face aux Américaines pour mettre la main sur la Série de la Rivalité en sol québécois.
 
Le Canada tentera donc de prolonger sa série de succès à Brampton avec des duels contre la Suisse, la Tchéquie et le Japon, avant d'affronter les États-Unis, le 10 avril prochain, en conclusion de sa ronde préliminaire.

Pour l'occasion, l'entraîneur-chef Troy Ryan mise sur une formation talentueuse qui ne manque pas de profondeur ni d'expérience. Voici les dix joueuses canadiennes que vous devez surveiller de près lors de ce Mondial de hockey féminin. 
 
Marie-Philip Poulin

L'année 2022 a été celle de Marie-Philip Poulin et disons qu'en ce début d'année 2023, « Captain Clutch » ne semble pas vouloir ralentir, loin de là. Le 20 février dernier, la Québécoise a enflammé la foule record rassemblée au Colisée Vidéotron de Trois-Rivières en devenant la cinquième joueuse de l'histoire à récolter 200 points avec l'équipe nationale.

À Brampton, Poulin aura un autre prestigieux plateau dans sa mire. Elle n'est qu'à un seul filet d'atteindre la marque des 100 buts en carrière avec la formation canadienne. Seules Hayley Wickenheiser, Jayna Hefford et Danielle Goyette sont parvenues à atteindre ce plateau. Aux côtés de sa complice Brianne Jenner, l'athlète de l'année au Canada sera sans surprise l'une des plus grandes menaces offensives de l'Unifolié à Brampton.

Avec ses 27 points en 20 matchs au sein de l'équipe Harvey's, Poulin vient tout juste de terminer au sommet des pointeuses du Secret Dream Gap Tour organisé par l'Association des joueuses de hockey professionnel (PWHPA).
 
Natalie Spooner

Le grand retour de Natalie Spooner devra être surveillé de près lors du Championnat mondial. À peine quatre mois après avoir donné naissance à son premier enfant, l'attaquante de 32 ans s'est taillé une place au sein de la formation canadienne à Brampton. Meaghan Mikkelson est un autre exemple récent de joueuses à avoir remis les patins après la naissance d'un enfant.

Ce Mondial aura donc une saveur particulière pour la nouvelle maman, d'autant plus qu'elle évoluera tout près de Scarborough, sa ville d'origine. Ayant le profil d'une attaquante de puissance, Spooner n'a pas disputé un seul match avec l'Unifolié depuis les Jeux olympiques de Pékin en 2022. Elle a toutefois repris l'action depuis un bon moment déjà, disputant quelques rencontres en février et en mars au sein du Secret Dream Gap Tour organisé par la PWHPA.

Il sera intéressant de voir si elle évoluera aux côtés de Sarah Fillier, sa partenaire de trio lors du dernier tournoi olympique.
 
Sarah Fillier

Le phénomène Sarah Fillier sera à Brampton et une chose est certaine, il faudra l'avoir à l'oeil. Visage de la nouvelle génération de hockey féminin, l'attaquante de 22 ans possède déjà deux titres mondiaux et une médaille d'or olympique à son palmarès et lors de chaque évènement, elle a épaté la galerie.

Meilleure pointeuse canadienne avec 11 points en sept rencontres lors du dernier Championnat mondial en août dernier, Fillier voudra certainement continuer de remplir les filets adverses. Elle vient tout juste de terminer sa troisième année à l'Université de Princeton, où elle évolue sous les couleurs Tigers aux côtés de sa jumelle Kayla.

L'Ontarienne possède toutes les qualités d'une grande joueuse qui se démarque par son intelligence, sa vision du jeu, son excellent tir et sa vitesse. Une combinaison gagnante qui fait d'elle l'une des plus grandes menaces du Canada en avantage numérique.
 
Claire Thompson

Claire Thompson est dans une classe à part, à tous les niveaux. En plus d'être l'une des meilleures joueuses à la ligne bleue de la formation canadienne, elle est étudiante à temps plein en médecine à l'Université de New York. La Torontoise de 25 ans s'entraîne d'ailleurs en semaine avec les Violets, l'équipe masculine de l'université.

Au cours de sa quatrième saison avec les Tigers de l'Université Princeton, Thompson est parvenue à se tailler une place au sein de l'équipe nationale canadienne, devenant rapidement l'une des pièces maîtresses de la défense. Il n'est pas étonnant qu'elle ait tant de succès au hockey.

À chacune de ses présences sur la glace, elle se démarque du lot par sa grande mobilité avec la rondelle, sa vitesse et ses habiletés offensives indéniables. Elle n'est pas passée inaperçue à sa première présence aux Jeux olympiques en 2022, établissant un nouveau record chez les défenseures avec une récolte de 13 points en sept rencontres. Elle a également bouclé l'évènement avec un impressionnant différentiel de +23.
 
Laura Stacey

Portant le numéro 7 en l'honneur de son arrière-grand-père King Clancy, Laura Stacey est un bel exemple de persévérance. Retranchée de l'équipe nationale lors de quatre années consécutives, l'Ontarienne n'a jamais cessé d'y croire et en 2017, elle a été invitée à participer à son premier Championnat mondial à l'âge de 22 ans.

Depuis ce temps, l'attaquante a remporté six titres mondiaux, dont l'or et l'argent aux Jeux olympiques de 2022 et de 2018. Grande, rapide et efficace en échec-avant, Stacey a été la bougie d'allumage de la formation canadienne lors de la dernière Série de la Rivalité.

Avec ses partenaires de trio Emily Clark et Blayre Turnbull, l'Ontarienne de 28 ans a causé bien de maux de tête aux Américaines lors de cette série de sept rencontres. En finale, elle a été complice de trois des cinq buts canadiens en route vers une victoire de 5-0 à la Place Bell. Il sera intéressant de voir si ce troisième trio composé de Clark, Turnbull et Stacey sera tout aussi efficace lors du prochain Championnat mondial.
 
Ann-Renée Desbiens

De ses records universitaires avec les Badgers de Wisconsin à sa retraite à l'âge de 24 ans, en passant par ses débuts tumultueux avec l'équipe nationale, Ann-Renée Desbiens a un parcours unique qui l'a mené aujourd'hui au poste de gardienne numéro un de la formation canadienne. Un rôle qu'elle occupe avec brio depuis le Championnat mondial de 2021 à Calgary et depuis ce temps, le Canada n'a pas perdu une seule finale.

La Québécoise ne cesse de rayonner dans les plus grands moments et la confiance sera au rendez-vous lors du prochain Mondial. Elle vient de signer son premier jeu blanc en carrière contre les États-Unis lors du septième et ultime match de la Série de la Rivalité, disputé devant les siens à la Place Bell, le 22 février dernier.
 
Brianne Jenner

De par son calme, son leadership et son éthique de travail, Brianne Jenner est un exemple à suivre pour les jeunes joueuses de la formation canadienne. Depuis plus d'une décennie, la vétérane de 31 ans a un impact autant sur la glace qu'à l'extérieur de celle-ci. L'Ontarienne a fait ses débuts au sein de l'équipe nationale au même moment que Marie-Philip Poulin en 2009.

Depuis qu'elle est passée de la position de centre à l'aile, Jenner a développé une belle chimie avec Poulin sur le premier trio de la formation canadienne. Nommée la joueuse la plus utile des Jeux de Pékin en 2022, Jenner a égalé un record olympique en marquant neuf buts lors d'une seule et même édition. Six mois plus tard au Mondial féminin disputé au Danemark, Jenner s'est illustrée avec un doublé en grande finale pour offrir l'or aux Canadiennes face à leurs rivales américaines. Ça promet donc à Brampton.
 
Sarah Nurse

Autant sur la glace qu'à l'extérieur de celle-ci, Sarah Nurse a connu une année 2022 de rêve. À peine un mois après avoir remporté sa première médaille d'or olympique à Pékin, l'attaquante de 28 ans a appris qu'elle deviendrait la première femme à apparaître sur la couverture du jeu vidéo NHL 23 aux côtés de Trevor Zegras.

Que ce soit dans l'uniforme canadien, avec la PWHPA ou au match des étoiles de la LNH, Nurse ne cesse de faire rayonner le hockey féminin en brisant des barrières, mais aussi des records. Au terme du dernier tournoi olympique, elle a réécrit le livre des records avec ses 13 passes et ses 18 points récoltés en seulement sept rencontres.

Son flair offensif, son intensité sur la glace et son excellent tir des poignets font d'elle une joueuse redoutable à tout moment.
 
Danielle Serdachny

Après des débuts convaincants au sein de l'équipe nationale lors de la dernière Série de la Rivalité, Danielle Serdachny disputera son premier Championnat mondial à Brampton.

En décembre dernier, l'attaquante de 21 ans s'était signalée en trouvant le fond du filet en prolongation lors du match no 5 de la Série de la Rivalité. Elle a également été l'une des pièces maîtresses de la formation canadienne lors de sa conquête de l'or au mondial des moins de 18 ans en 2019. L'avenir est donc très prometteur pour Serdachny qui vient tout juste de terminer sa quatrième année avec les Raiders de Colgate, s'élevant comme l'une des joueuses les plus dominantes des rangs universitaires américains.

Lors de la dernière saison, ses 71 points en 40 matchs lui ont permis de terminer au premier rang des pointeuses de la NCAA. Son père Steve Serdachny a œuvré plusieurs années dans l'organisation des Oilers d'Edmonton.
 
Jocelyne Larocque

Patrouillant la ligne bleue canadienne depuis plus d'une décennie, Jocelyne Larocque est inspirante non seulement sur la glace, mais aussi à l'extérieur de celle-ci. D'origine métisse, elle est la première joueuse autochtone à avoir porté le maillot à la feuille d'érable, pavant la voie à plusieurs autres joueuses comme Brigette Lacquette et plus récemment, Jamie Lee Rattray.

La vétérane de 34 ans est l'une des joueuses actives les plus décorées de la formation canadienne avec un total de douze médailles, dont trois lors des Jeux olympiques de 2014, 2018 et 2022. Larocque excelle dans l'art de neutraliser les équipes adverses en plus d'être capable d'appuyer l'attaque au moment opportun.