Le Phoenix de Sherbrooke a déniché Jakob Robillard par hasard
MONTRÉAL – Depuis le début de la saison LHJMQ, Jakob Robillard ne laisse que des miettes à ses adversaires. Pas mal pour un gardien que Jocelyn Thibault et Stéphane Julien ont déniché, par hasard, en visionnant des matchs de Colts de Cornwall.
Le tout remonte à la saison 2019-2020 alors que le défenseur québécois William Bishop, repêché par le Phoenix de Sherbrooke, avait choisi d'aller jouer quelques matchs avec Cornwall, dans la CCHL ou le circuit mieux connu comme le Junior A.
Par intérêt, Thibault et Julien regardaient donc les parties des Colts et le gardien franco-ontarien leur est tombé dans l'œil. D'autant plus que le Phoenix manquait de ressources devant le filet à cette époque en raison des contraintes de la pandémie.
« C'est une belle histoire, c'est un pur hasard », a convenu Julien, l'entraîneur-chef et directeur général du Phoenix, qui n'avait pas tardé à enclencher les démarches pour l'attirer à Sherbrooke.
« Certain que c'était surprenant! Je commençais ma deuxième année en Ontario. J'en ai parlé avec mon agent et ils ont une super belle réputation donc j'ai vu ça comme une excellente occasion », a décrit Robillard.
La décision a été payante puisque les Sénateurs l'ont invité, cet été, au camp de développement et au tournoi des recrues à Buffalo.
Mais, avant d'attirer l'attention du Phoenix, Robillard envisageait plutôt un chemin vers le hockey universitaire américain.
« C'était étonnant parce que j'avais été pigé tard, en 13e ronde, par Barrie (dans l'OHL) et l'équipe n'avait pas un grand intérêt. Mon but était de me développer tranquillement dans le Junior A. Bref, l'appel de Sherbrooke est arrivé de nulle part », a-t-il ajouté.
Le Phoenix n'avait rien à perdre dans cette histoire. L'équipe se disait que Robillard ajouterait de la profondeur à cette position. Et pourtant ...
« La saison dernière, il a commencé en tant qu'adjoint (à Ivan Zhigalov) et il a pris les commandes après les Fêtes. Il a souvent aidé notre équipe à maintenir une constance dans nos parties. C'est l'un de nos joueurs ayant eu l'une des plus belles progressions depuis 2020 », a vanté Julien.
Jakob RobillardCalme devant son filet, Robillard a amélioré sa condition physique et sa manière de travailler dans les entraînements. Ses progrès au niveau technique lui permettent désormais d'en imposer avec sa charpente de six pieds trois pouces et 198 livres.
« Ça vient beaucoup de l'aide du personnel à Sherbrooke, tout le temps qui a été investi pour que je me développe. J'ai appris de Samuel Hlavaj à ma première année et d'Ivan la saison passée. La petite compétition a également été bénéfique, ça te motive à être le meilleur », a noté le gardien de 20 ans qui est originaire de Wendover.
Un départ canon, comme souhaité, avec le Phoenix
Robillard n'a pas été retenu par les Sens pour le camp d'entraînement. Cela dit, conscient que son bagage demeure limité, pour l'instant, il demeurait réaliste face à cette possibilité surtout que l'équipe n'a convié que 59 joueurs.
« Ils étaient vraiment contents de mon tournoi, ça s'est bien passé. Mais pour eux, et je le savais avant, je n'ai pas beaucoup d'expérience derrière la cravate. C'était ma première année complète dans la LHJMQ. Les dirigeants trouvent que je progresse à un niveau très impressionnant, mais qu'une saison complète à Sherbrooke est essentielle pour moi. C'est motivant afin de pouvoir accéder au niveau professionnel ensuite », a exposé le gardien qui a adoré croiser Claude Giroux ou bien jaser avec Thomas Chabot et Tim Stützle avant de partir à Buffalo.
Devant le filet d'une puissance de la LHJMQ, Robillard a répondu à ce message avec aplomb. En quatre départs, quatre victoires et quatre petits buts alloués avec une efficacité de ,947. Voilà le début d'un plaidoyer pour convaincre les Sénateurs ou une autre équipe de la LNH.
« Il peut vraiment être proche du pro la saison prochaine. Il possède tout pour le faire », a statué Julien.
« Si je regarde où j'en étais il y a deux ans et camp pro cette année, j'ai vraiment zéro regret d'avoir accepté l'offre du Phoenix », a conclu Robillard qui rêve maintenant plus que d'un camp avec les Sens.