Les Olympiques de Gatineau sont devenus la première équipe cette saison à congédier leur entraîneur-chef dans la LHJMQ alors que Mario Duhamel s’est vu indiquer la porte de sortie avant même d’avoir atteint le plateau des 50 matchs. Pas sûr que Duhamel soit l’unique responsable de la position au classement de la formation de l’Outaouais, qui est menacée d’être exclue des séries pour la première fois depuis 1984.

Au moment de confectionner le calendrier de la saison 2016-2017, le propriétaire le plus influent des Olympiques, Alain Sear a voulu tenter l’expérience de faire une seule tournée dans les Maritimes cette saison plutôt que deux comme c’est le cas habituellement, question d’économiser des dollars. Cette décision devient, à mon humble avis, le point tournant de la saison 2016-2017 des Olympiques. Dans cette randonnée de 3641 kilomètres entre les 4 et 17 octobre, les Olympiques n’ont amassé que quatre points sur une possibilité de 14 avec comme résultat que les Gatinois se sont retrouvés derniers au classement général avec un dossier de 2-7-2 après 11 matchs. Pis encore, après 15 sorties, la plupart à l’étranger en raison de ce calendrier complètement fou, les Olympiques ne comptaient que trois victoires.

Depuis ce temps, Mario Duhamel et ses adjoints tentent de ramener l’équipe à flot, mais ce n’était pas évident.  Depuis le 1er novembre, en dépit des transactions visant à rajeunir l’équipe, la troupe de Mario Duhamel joue pour ,500 avec un dossier de 16-14-2 dans les 32 derniers matchs, ce qui est plus que respectable dans les circonstances.

Il faut dire aussi que le directeur général Marcel Patenaude a hérité d’une formation en piteux état le 19 mai dernier lorsqu’on lui a confié le mandat de succéder à Benoit Groulx. Groulx, qui au cours des deux dernières années a échangé l’équivalent de quatre choix de premières rondes pour acquérir Yan-Pavel Laplante, Tommy Veilleux et Nicolas Meloche, aura laissé bien peu de marge de manœuvre à ses successeurs. Certes, les Olympiques avaient encore une bonne formation sur papier en début de saison et pouvaient espérer se retrouver dans le groupe des équipes de tête, mais le mauvais début de campagne et la banque de choix au repêchage complètement épuisée pour les années à venir, Patenaude et Duhamel n’avaient d’autres alternatives que d’échanger quelques vétérans pour rebâtir le futur de la concession la plus titrée de l’histoire de la LHJMQ. 

On a donc cédé Alex Dostie, Nicolas Meloche, Jean-Sébastien Taillefer et Mark Grametbauer aux Islanders de Charlottetown pour aller chercher des jeunes de 17 et 18 ans et des choix au repêchage. Avec un tel constat, il ne fallait plus s’attendre à des miracles et en ce sens la position au classement dans laquelle l’équipe se retrouve est compréhensible.

Le torchon semble aussi brûler entre Patenaude et le propriétaire le plus influent de l’équipe Alain Sear, m’a dit un autre DG de la LHJMQ pas plus tard que la semaine dernière. Toujours selon ce DG, Sear aurait reproché à Patenaude de ne pas avoir cédé l’attaquant russe Yakov Trenin, le 6 janvier dernier, alors que des équipes s’étaient montrées agressives pour faire l’acquisition de ce joueur de 19 ans qui en est à ses derniers milles dans la LHJMQ. Tant qu’à être « vendeurs », aussi bien vendre tout ce qu’on peut aurait dit Sear, mais Patenaude souhaitait garder Trenin pour sauver la saison en cours et surtout, le plus important, servir de grand frère aux jeunes joueurs de l’équipe.

On a congédié Duhamel et je suis loin d’être convaincu que c’est Patenaude qui est à l’origine de cette décision, mais comme on l’a dit en point de presse ce matin, il s’agit de « respecter le plan d’affaires de l’équipe » et le plan d’affaires c’est de prendre des décisions conjointes entre le DG et les dix propriétaires...

Duhamel, qui avait en poche un contrat de deux ans, vient de gagner la Coupe du Président comme directeur général adjoint des Huskies de Rouyn-Noranda et avait passé les deux saisons précédentes comme entraîneur vidéo de l’Avalanche du Colorado.  C’est la première fois depuis qu’il dirige qu’il est démis de ses fonctions. 

Bien hâte de voir la suite des choses pour les Olympiques. Espérons pour eux qu’Éric Landry, qui a été promu d’adjoint à entraîneur-chef, sera en mesure de redresser la barque. Landry, originaire de Gatineau, est en poste jusqu’en fin de saison et on verra pour la suite. Il est un ancien pro qui gravite comme adjoint autour des Olympiques depuis 4 ans. Il a joué 68 matchs dans la LNH, dont 53 avec le Canadien.

Les Olympiques affichent présentement quatre points d’avance sur le Drakkar de Baie-Comeau au 16e rang du classement général, le dernier qui donne accès aux séries de fin de saison. Le Drakkar a toutefois deux matchs de plus à disputer et comme le hasard fait bien les choses, les Olympiques jouent justement deux de leurs trois prochains matchs contre Baie-Comeau...