Le collègue Jean-François Plante du quotidien Le Droit d’Ottawa présentait ce matin une bonne histoire sur le fait que l’actuel premier pointeur de la Ligue nationale Leon Draisaitl était venu à deux cheveux, en 2012, de devenir un membre des Olympiques de Gatineau. 

Les Raiders de Prince Albert, lors de l’encan des joueurs européens, avaient finalement joué un vilain tour au directeur général de l’époque Benoît Groulx, qui avait une entente verbale avec le clan Draisaitl, et avaient subtilisé l’attaquant allemand aux Olympiques deux sélections avant le tour de Gatineau. 

Dans les faits Draisaitl n’a jamais appartenu officiellement à l’équipe de l’Outaouais, mais cette histoire m’a convaincu de vous sortir quelques bijoux dont vous ne soupçonnez peut-être même pas l’existence question de vous faire sourire et de vous changer les idées en cette période morose...

Kovalchuk-Gaborik-Vokoun-Zubrus

Ilya Kovalchuk, premier choix au total des Thrashers d’Atlanta en juin 2001 appartenait aux Screaming Eagles du Cap-Breton, qui l’avait sélectionné au 10e rang de l'encan européen en 2000. Considéré comme le meilleur espoir de sa cuvée, l'équipe de la Nouvelle-Écosse avait pris une chance, mais dans les faits, « Kovy » n'est jamais venu près de jouer au Cap-Breton.

Un an plus tôt, le Drakkar de Baie-Comeau avait fait du Slovaque Marian Gaborik le 11e choix de l’encan européen. Gaborik n’a jamais joué pour le Drakkar, mais il a quand même enfilé le chandail lors de la séance de sélection des joueurs midget à l’Aréna Jacques-Plante de Shawinigan le 10 juin 2000.

Sur le parquet les dirigeants du Drakkar, bien fiers de leur coup, avaient présenté celui qui, deux semaines plus tard en Floride, devenait le 3 choix de l’encan de la LNH par le Wild du Minnesota. Malheureusement pour l’équipe de la Côte-Nord, Gaborik s’est taillé une place dans la formation dirigée par Jacques Lemaire, dès l’âge de 18 ans, et n’est jamais retourné à Baie-Comeau comme il avait été entendu avec son agent Allen Walsh s’il n’avait pas gradué prématurément.

Vous ne le savez peut-être pas, mais avant de connaître de brillantes carrières dans la LNH le gardien slovaque Tomas Vokoun et l’attaquant lithuanien Dainius Zubrus ont non seulement appartenu à des équipes de la LHJMQ mais ont disputé des matchs du calendrier préparatoire du circuit Courteau. 

En août 1995, Vokoun, un gardien alors âgé de 19 ans, et sélectionné par les Canadiens deux ans plus tôt en 8e ronde, participe au camp d’entraînement des Faucons de Sherbrooke. Il excelle pendant les matchs préparatoires et les Faucons sont convaincus qu’ìls pourront miser sur lui au terme du camp d’entraînement des Canadiens. Mais la direction du CH décide plutôt d’envoyer Vokoun à Wheeling dans la ECHL au grand dam de l’entraîneur-chef de l’époque Guy Chouinard qui, deux ans plus tôt, avait dû se contraindre de perdre un autre gardien, Jocelyn Thibault, qui avait fait le saut à 18 ans avec les Nordiques. 

Dans le cas de Zubrus il avait d’abord été réclamé par le Titan du Collège-Français de Laval au 40e rang de l’encan européen de 1995, puis ses droits avaient été échangés aux Foreurs de Val-d’Or. Pour la petite histoire, Zubrus a joué un match dans le chandail vert et or lors du calendrier préparatoire de 1996 avant de quitter pour le camp des Flyers de Philadelphie d’où il n’est jamais revenu ayant fait le saut dans la LNH à 18 ans.

Parmi les autres bons joueurs européens, issu des séances de sélection spéciales de la LCH, et qui ont appartenu aux équipes de la LHJMQ sans jamais n’y jouer un match, on note aussi les Tchèques David Vyborny (Lynx de Saint-Jean-1992) et Radek Dvorak (Bisons de Granby-1994).

D’autres grandes étoiles auraient pu aussi briller chez nous…

Dans les années 80 certaines équipes de la LHJMQ se sont tournées vers le sud pour tenter d’attirer des jeunes joueurs américains. La plus grande prise de l’histoire demeure celle du Junior de Verdun avec Pat LaFontaine, auteur de 234 points à l’âge de 17 ans en 1982-83. Quelques années plus tard les Olympiques de Hull avaient aussi convaincu Jeremy Roenick, un choix de 3e ronde de l’encan midget de 1988, de quitter son école secondaire de Thayer Academy pour venir terminer la saison 1988-89 avec l’équipe de la LHJMQ.  L’espoir des Black Hawks de Chicago avait récolté 70 points en seulement 28 matchs.

D’autres formations québécoises ont pris des chances avec des joueurs qui ont fait leur marque dans la LNH. Voici une liste qui n’est certes pas complète, mais qui vous fera sûrement sourire... Ils auraient pu tous jouer dans la LHJMQ mais n’ont jamais foulé une patinoire du circuit Courteau :

Brian Lawton – Montréal – (203e choix en 1982)

Al Iafrate – Laval – (132e choix en 1983)

Brian Leetch – Plattsburgh – (36e en 1984)

John LeClair – Verdun – (151e choix en 1987)

Tony Amonte  - Hull – (172e choix en 1987)

Teppo Numminen – Drummondville – (145e choix en 1988)

Keith Tkachuk – Hull – (177e choix en 1989)

Darby Hendrickson – Hull – (182e choix en 1991)

Roman Hamrlik – Drummondville – (183e choix en 1991)

Craig Darby – Hull – (194e choix en 1991)

Et plus récemment

Jack Eichel – Halifax – (15e choix en 2012)

(Entre parenthèses le rang de sélection lors de l’encan de la LHJMQ)