Jakob Pelletier a remonté la pente
QUÉBEC – Même la personnalité enjouée et énergique de Jakob Pelletier n'a pas tenu le coup face à la déprime causée par les blessures.
En 2022-2023, Pelletier avait joué 24 rencontres avec les Flames de Calgary. Il attaquait donc, avec aplomb, la saison dernière quand il a subi la blessure la plus éprouvante de son parcours sportif.
Lors d'un match préparatoire, une mise en échec a bousillé son épaule gauche ce qui a nécessité une opération et un exercice de patience qui s'est échelonné durant quatre mois.
« Malheureusement, cette malchance a repoussé mes débuts en février, mais tu apprends quand même dans une année comme celle-ci. J'ai pris un pas de recul, j'ai repensé à tous les sacrifices à faire pour revenir », a décrit Pelletier après le Pro-Am Sun Life.
Cependant, le sentiment de bonheur de renouer avec l'action a été de courte, très courte, durée.
Dès sa quatrième partie, une autre blessure est venue le freiner pendant trois semaines.
« C'est à ce moment que je suis allé dans une pente descendante, ç'a été tough », a reconnu le gaucher.
Le physique était touché, mais le choc a surtout été mental.
« Les gens pensent beaucoup que tu dois être en forme, mais si mentalement, tu n'es pas en confiance, je ne pense pas que tu peux jouer à 100%. C'est mentalement que j'ai encaissé », a précisé Pelletier.
Avant cette saison de malchance, Pelletier n'avait jamais été sur la touche pendant plus de deux semaines.
« De regarder les autres alors que tu ne peux pas rien faire, c'est quand même difficile. Mais je pense que c'est une leçon de vie un peu », a-t-il retenu.
Au moins, Pelletier a pu traverser cette épreuve en compagnie de Jérémie Poirier qui s'est blessé peu de temps après lui. Dans le cas de Poirier, la scène était encore plus inquiétante alors qu'une lame d'un patin lui a sectionné plusieurs tendons du poignet droit. À un point tel qu'il ne pouvait pas tenir sa brosse à dents ou un verre d'eau de la main droite. Les Québécois ont tissé des liens pendant leur remise en forme respective.
Quelques mois plus tard, la descente est terminée pour Pelletier qui aborde la suite avec son enthousiasme d'antan.
« C'était difficile en fin de saison, le moral n'était plus là. Mais je suis revenu à 100%, je suis le même qu'avant. J'ai hâte à septembre pour prouver que je peux jouer en haut pendant 82 matchs », a ciblé Pelletier.
Même Pelletier ignore la définition d'un retool
La saison passée, il a dû se contenter de 13 rencontres avec le grand club et il a été cédé dans la Ligue américaine pour le dernier droit du calendrier.
Les Flames et l'entraîneur Ryan Huska ne demanderaient pas mieux que l'athlète de 23 ans s'approprie un poste à temps plein. D'autant plus que Calgary traverse une période retool (relance), un terme qui fait émerger le sourire typique de Pelletier et toute sa franchise.
« Ils appellent ça un retool, je ne sais pas trop c'est quoi, a-t-il réagi en riant. Je pense que c'est une autre façon de dire reconstruction comme une semi-reconstruction. On garde de bons vétérans et on amène des jeunes. »
Le choix de première ronde (26e en 2019) n'a qu'à se dire que les ouvertures sont présentes pour lui et qu'il a épuisé son lot de malchance.
« Je pense que ce sera bon pour les Flames, un vent de fraîcheur. Plusieurs jeunes poussent comme (Connor) Zari et (Dustin) Wolfe qui ont bien fait. On a encore de bons joueurs comme Huberdeau, Kadri, Weegar… Ça donne une belle combinaison d'expérience avec des jeunes qui veulent apprendre et qui sont affamés », a-t-il déduit en s'incluant dans le groupe.