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RÉSULTATS

Ça sent la fin en Floride et la coupe à Vegas

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SUNRISE - Les Panthers de la Floride ont, comme ils l'avaient fait jeudi lors du troisième match, gardé leur meilleur hockey pour la fin.

 

Mais contrairement à jeudi, alors que Matthew Tkachuk a nivelé les chances en fin de troisième et que Carter Verheaghe a permis à son équipe de sortir gagnante d'une septième prolongation consécutive depuis le début des séries, les Panthers se sont contentés de passer proche.

 

Ils sont même passés très proche.

 

Mais parce que passer proche est, et sera toujours, seulement bon aux fers et à la pétanque, les Panthers ont perdu 3-2 et ils se réveillent très loin de la coupe Stanley. Une coupe Stanley que les Golden Knights, maintenant confortablement en avant 3-1 dans une finale que les Panthers tentaient d'égaler, pourront soulever dès mardi.

 

Oui! Les Panthers et leurs partisans peuvent prétendre tant qu'ils voudront que rien ne soit fini. Que s'ils ont comblé le recul de 1-3 qu'ils accusaient en première ronde pour ensuite éliminer des Bruins de Boston qui venaient de conclure la meilleure saison régulière de l'histoire de la LNH, ils peuvent bien le faire une fois encore aux dépens des Golden Knights en grande finale.

 

«On a démontré plusieurs fois depuis le début des séries que c'est dans les moments critiques que nous sommes à notre mieux. Avec ce que nous avons accompli pour nous rendre jusqu'ici, nous sommes en droit de croire en nos chances lors des prochains matchs», a indiqué Paul Maurice.

 

À un journaliste qui parlait de la prochaine rencontre comme étant la rencontre finale de la série, l'entraîneur-chef des Panthers s'est permis ce rappel à l'ordre : «Le match final viendra dans trois parties.»

 

Il est normal que Paul Maurice lance cette mise en garde. Aucun entraîneur-chef et aucun joueur n'accepterait de publiquement baisser les bras même avec un recul de 3-1 sur les bras.

 

Mais s'il est vrai qu'il soit possible que les Panthers réalisent une telle remontée, ça demeure peu probable. C'est même improbable. J'ajouterais impensable… ou presque.

 

Plus efficaces en attaque, plus étanches en défensive

 

De toutes les raisons qui m'empêchent de croire aux chances des Panthers, la supériorité des Golden Knights vient en tête de liste.

 

Lors des deux premiers matchs, les Golden étaient tout simplement trop forts pour les Panthers. Ils l'ont été aussi dans le troisième qu'ils ont perdu. Ils l'ont été encore dans la victoire de samedi.

 

Ils ont dominé la première période et ont été plus dominants encore en période médiane. Pas seulement parce qu'ils ont pris les devants 3-0 avant de voir Brandon Montour jouer de chance – une rondelle tirée en direction du filet des Knights a dévié une première fois sur un patin du défenseur Brayden McNabb, elle a ensuite dévié sur le patin de l'autre défenseur Shea Theodore avant de glisser derrière Adin Hill – pour ramener un brin de «pep» dans un FLA Live qui avait perdu tout son entrain.

 

Les Knights ont été dominants dans leur manière de confiner les attaquants des Panthers plus près des bandes que de l'enclave. Ils sont maîtres dans la protection de leur territoire, dans le contrôle du jeu.

 

Les Panthers ont décoché 78 tirs samedi soir. C'est beaucoup. Et ça confirme un temps de possession de rondelle suffisant pour se donner des chances de victoire.

 

L'ennui, et il est de taille, c'est que 30 de ces 78 tirs ont été bloqués par des joueurs des Knights. Et comme les Knights prennent de la place et compliquent la tâche des Panthers, 17 rondelles ont raté la cible.

 

Ça veut dire que sur les 78 tirs décochés par les Panthers, 31 ont touché la cible, 47 ne se sont pas rendus.

 

Inversement, les Knights ont cadré autant de rondelles (31) sur le filet de Bobrovsky que de rondelles qui ont été bloquées en défensive (15) ou qui ont raté la cible.

 

Au total des quatre matchs, les Panthers et les Knights ont obtenu 120 tirs cadrés.

 

Les Panthers en ont toutefois décoché 295, soit 60 de plus que les Knights (235). Des 295 tirs décochés par la Floride, 97 ont été bloqués en défensive et 78 ont raté la cible. Au total, les Panthers ont donc raté la cible plus souvent (total de 175 tirs bloqués ou hors cible) qu'ils ne l'ont atteint (120).

 

Inversement, les Knights ont obtenu plus de tirs au filet (120) que le total (115) de tirs bloqués (54) ou de tirs hors cible (61).

 

Ces statistiques sont révélatrices quant à l'efficacité supérieure des Knights lorsqu'ils prennent le territoire adverse d'assaut et un niveau d'étanchéité bien plus élevé que celui des Panthers quand ils défendent leur territoire.

 

C'est pour cette raison que les chances de victoires des Panthers reposent bien plus sur les jambières et les réflexes de Sergeï Bobrovsky que sur les jambières et les réflexes d'Adin Hill dans le camp des Knights.

 

Tkachuk grandement hypothéqué

 

Le fait que Matthew Tkachuk soit condamné à jouer à 25%, 30%, 40 % de ses capacités rend plus difficile encore la quête des Panthers.

 

À ceux qui, comme moi, se demandaient si Keegan Kolesar n'avait pas ravivé Matthew Tkachuk en l'épinglant solidement au centre de la patinoire lors du troisième match, la réponse est tombée samedi.

 

Et elle est négative.

 

Bien qu'il ait eu à se soumettre au protocole visant à s'assurer qu'un joueur ne revient pas sur la patinoire en cas de commotion cérébrale, Matthew Tkachuk a d'abord et avant tout été blessé à l'épaule droite lors de l'impact avec Kolesar et lors de l'impact sur la patinoire qui a suivi.

 

On en a eu la preuve samedi.

 

Tkachuk n'a pas décoché un seul tir solide du début à la fin de la période d'échauffement. Il en a obtenu quatre au fil du match, mais aucun n'a été vraiment menaçant. On l'a même vu se prendre le bras droit après avoir tiré la rondelle vers Adin Hill en première période.

 

Au cours du match, il est demeuré surtout en maraude. Il n'a pas asséné de mise en échec – aucune n'a été relevée par les officiels mineurs – et il s'est tenu loin des bandes et des impacts également.

 

Il a même été longuement gardé au banc tant il était évident qu'il était trop hypothéqué pour aider la cause de son équipe.

 

«Matthew s'est battu depuis le début de sa carrière. Ce soir, nous avons jonglé avec son utilisation afin de lui permettre de nous donner tout ce qu'il était en mesure de nous donner», a simplement commenté Paul Maurice.

 

On a donc vu Tkachuk en fin de match alors que Sergeï Bobrovsky avait été rappelé au banc afin de mousser les chances de marquer un troisième but. Tkachuk était encore dans la mêlée – et cette fois au cœur de l'action – au cours des 18 dernières secondes du match alors qu'Alex Pietrangelo écoulait une pénalité pour avoir tiré la rondelle dans la foule.

 

Mais si la volonté d'aider son équipe était sans l'ombre d'un doute présente, la capacité elle n'était pas au rendez-vous.

 

«Il a peut-être quelque chose, mais ça demeure un joueur de premier plan et on va rester physique sur lui afin de lui enlever le plus d'espace possible», que Nicolas Roy a reconnu après la rencontre.

 

Avec Tkachuk visiblement mal en point, Aleksander Barkov a dû prendre les bouchées doubles. Il l'a fait. Il a disputé, et de loin, son meilleur match de la finale. Toujours aussi fort aux cercles des mises en jeu – 15 duels gagnés sur les 24 disputés (63 %) – toujours aussi efficace en contrôle et protection de rondelle, Barkov a récolté ses premiers points de la finale. Il a récolté une passe sur le premier et marqué un très beau but sur un très bon tir pour ramener les Panthers à un but des Knights.

 

Seule ombre au tableau, il n'a passé que 20 min 23 s sur la patinoire. Trois attaquants ont joué plus que le capitaine, ce qui laisse croire que Barkov aussi pourrait être mal en point.

 

Même chose pour Anthony Duclair. Le Québécois a effectué 22 présences, mais, selon les statistiques officielles, il n'a joué que 13 min 31 s. Ce qui donne des présences de 36 secondes en moyenne.

 

Dans le camp des Golden Knights, Bruce Cassidy a assuré que son équipe était en relative bonne santé pour une finale de la coupe Stanley.

 

Dominés dans tous les aspects du jeu, de toute évidence beaucoup plus amochés que leurs adversaires, ça sent vraiment la fin pour les Panthers.

 

Et ça sentira définitivement la coupe mardi soir à Las Vegas.