Alex Newhook sera mis en valeur à son arrivée à Montréal

NASHVILLE – Un an après l'acquisition de Kirby Dach, le Canadien a procédé à une transaction avec une visée similaire en s'appropriant les services d'Alex Newhook et il faudra voir si le contexte montréalais permettra, aussi, à Newhook de s'épanouir. 

Mardi après-midi, le CH a annoncé avoir cédé les 31e et 37e choix du repêchage 2023 à l'Avalanche du Colorado en retour de l'attaquant de 22 ans de cinq pieds dix pouces et 190 livres. 

Considérant les nombreux choix à la disposition du Canadien, cette année encore, la logique menait vers une action de ce type. 

« Alex nous procure certaines choses dont de la polyvalence, un bon rythme, de la vitesse et un caractère qui cadre avec ce qu'on veut établir au sein de notre équipe ; on travaille fort là-dessus. Ainsi que le fait d'avoir déjà gagné la coupe Stanley », a surtout constaté le directeur général Kent Hughes. 

« Il provient du même repêchage que Cole (Caufield) et Kirby qui sera probablement l'un des bons dans l'histoire de la LNH. On croit qu'Alex a encore beaucoup de potentiel », a-t-il poursuivi au sujet de la 16e sélection en 2019. 

Bien sûr, elle n'a pas l'ampleur du pacte envoyant Pierre-Luc Dubois à Los Angeles, mais il s'agit d'un autre pas dans la direction établie. L'entraîneur-chef Martin St-Louis était posté à la droite de Hughes pour répondre à quelques questions et il devra déterminer si Newhook sera plus utile comme centre ou ailier. 

« Je ne sais pas encore, on verra comment tout va se dérouler et comment on va gérer le tout. Mais comme Kent dit, il est polyvalent, il est capable de jouer à l'aile et au centre ainsi que sur les unités spéciales. C'est un autre morceau qui nous avance dans notre vision », a retenu St-Louis. 

L'entraîneur en a profité, plus tard, pour dresser un parallèle dans ce sens. 

« Quand Kent et moi sommes arrivés, on était dans la phase de l'enfance, si on peut dire. On a avancé et on a quitté l'enfance même si on demeure une jeune équipe », a imagé St-Louis qui était content du geste de son patron. 

« On demande aux joueurs de jouer la game et voilà ce que Kent fait présentement, il utilise les cartes à sa disposition. Pour ajouter un joueur de sa trempe, il faut céder quelque chose de bon en retour. Tu ne peux pas avoir uniquement un plan ancré dans le béton. »  

La poussée de croissance aurait nettement plus soudaine avec l'ajout de Dubois dans l'organigramme. Sans surprise, Hughes a préféré ne pas répondre aux questions sur l'attaquant québécois qui déménagera de Winnipeg à Los Angeles. 

« Comme on le sait, je ne peux pas parler car il n'est pas un joueur de notre organisation. Je pensais commencer mon point de presse en disant que, dans l'esprit de transparence, je ne peux pas être transparent cette fois », a-t-il admis. 

« On n'aurait pas pu procéder aux deux », a ensuite convenu Hughes. 

Le physique de Newhook n'a pas refroidi Hughes qui a été son agent avant de devenir directeur général. Il faut tout de même rappeler que le Canadien misera sur plusieurs petits attaquants comme lui et Caufield.  

« On entend qu'on aime trop les grands joueurs ou les petits. Petit se définit par la grandeur ou le poids, mais Alex est un gars pas mal ‘épais' surtout dans le bas du corps un peu comme Sidney Crosby », a précisé Hughes.  

Une meilleure chaise, un potentiel exploité ?

Évidemment, le plan avec Newhook consiste à maximiser son potentiel comme l'équipe a commencé à le faire avec Dach. En partant du fait que Newhook devait se contenter d'une utilisation moyenne de 13 minutes par rencontre, ça ne devrait pas lui nuire d'aboutir à Montréal. 

« Je pense qu'il aura une occasion dans une meilleure chaise. On sera en mesure de l'utiliser un peu plus que ça. Ce n'est pas le plus grand, mais il joue de manière assez pesante. Je trouve qu'on l'ajoute dans un environnement dans lequel il pourrait en démontrer plus », a avancé St-Louis. 

« C'est sûr qu'au Colorado, il était un joueur dans une équipe tellement talentueuse en attaque qui luttait pour la coupe Stanley. Je trouve qu'on lui offre une meilleure chance », a aussi déduit Hughes. 

Le DG du CH a comparé le cas de Newhook à celui de Chandler Stephenson qui a eu besoin de temps pour exercer l'impact souhaité dans la LNH. Jusqu'ici, le gaucher affiche des sommets de 14 buts et 33 points. 

L'environnement favorable déployé par St-Louis et ses patrons a été salutaire pour Dach. 

« Je crois toujours qu'un bon joueur n'oublie pas comment jouer. Mais on voit souvent un joueur que ça aide quand il arrive dans un nouveau contexte. Je ne dis pas que ça va aider tout le monde – mais un gars comme Cole Caufield, ç'a changé beaucoup de choses pour lui. On croit qu'Alex a le potentiel pour avancer », a maintenu Hughes. 

Ce contexte s'accompagne d'une plus grande marge de manœuvre étant donné la relance entamée par l'équipe. 

« On est dans une situation totalement différente de l'Avalanche. On essaie de développer nos joueurs sans les menotter ou les étouffer. Ceci dit, ils doivent démontrer de la progression et tu ne peux pas reproduire les mêmes erreurs », a déclaré St-Louis. 

À son entrée en poste, Hughes n'avait pas tardé à dire que c'était impossible de décrire le plan précis à suivre. Il en a fait une autre démonstration avec cette transaction et il était content de ne pas avoir sacrifier l'avenir de sa troupe. Un jour, des décisions plus corsées se présenteront et il le sait.