La nomination de Patrick Roy comme entraîneur-chef de l'Avalanche vient compléter une réorganisation majeure au sein de la direction. C'est le changement de garde. On tourne la page sur l'ère Pierre Lacroix.

Au départ, il y a eu la nomination de Josh Kroenke comme président de l'équipe. Âgé de 33 ans, il est le fils de Stan Kroenke, le propriétaire de l'Avalanche. Il succède à Pierre Lacroix qui agira comme consultant. Josh Kroenke siégeait déjà au bureau des gouverneurs de la LNH. Et tout indique que Kroenke fils va s'inspirer des Broncos de Denver pour rebâtir l'Avalanche.
 

Sa première décision a été de nommer Joe Sakic vice-président exécutif des opérations hockey. Les Broncos avaient aussi engagé une ancienne vedette,  John Elway, pour relancer la franchise. Ensuite, Elway a convaincu Peyton Manning de poursuivre sa carrière au Colorado. Sakic, lui, s'est tourné vers son ancien coéquipier, un personnage encore très populaire à Denver.
 
Roy avait le contrôle sur toutes les opérations hockey avec les Remparts et il a certainement posé quelques questions à la nouvelle direction avant de s'engager. Comme jusqu'où est-elle prête à aller pour ramener une équipe gagnante à Denver? Et il s'agit d'une excellente question quand on sait que Josh Kroenke est aussi président des Nuggets de la NBA. Comment va-t-il partager son temps entre les deux équipes?  Une équipe sera-t-elle favorisée par rapport à l'autre? Visiblement, l'ancien gardien de but a été satisfait des réponses obtenues, et comme vice-président aux opérations hockey, il s'est assuré d'avoir son mot à dire dans toutes les décisions.  À Denver, on dit qu'en fin de compte, c'est Joe Sakic qui aura le dernier mot. D'ailleurs, comment doit se sentir le directeur général de l'Avalanche Greg Sherman aujourd'hui pensez-vous?
 
Le plus ironique, un sondage mené par le Denver Post cette semaine révélait que Patrick n'était pas le choix no 1 des gens de Denver pour diriger l'Avalanche. George Gwozdecky, entraîneur de l'équipe de hockey de l'Université de Denver recevait l'appui de 30,9 % des répondants, contre 27,4 % pour Patrick.  Dave Tippett était le choix de 20,6 %. Les autres (Lindy Ruff, Guy Boucher, Ron Wilson, etc ...), 21,3 %.
 
La LNH et la NBA, deux mondes…

L'autre dossier dont on a beaucoup parlé cette semaine est celui du retour des Nordiques.  Ce qui m'amène à comparer  la façon dont on règle les dossiers dans la LNH et la NBA. Commençons par celui des Kings de Sacramento.
 
Le conflit entre les frères Maloof et la ville de Sacramento à propos des Kings est apparu sur la place publique il y a 18 mois environ. Un groupe de Seattle entre en scène et les rumeurs de déménagement deviennent de plus en plus persistantes.  Elles se confirment quand l'équipe est vendue à un groupe qui compte entre autres Steve Ballmer, le CEO de Microsoft. La résistance s'organise à Sacramento où on réunit des acheteurs intéressés à  garder les Kings en Californie.
 
La NBA doit approuver la vente et le déménagement. Le commissaire de la NBA, David Stern, ne fait pas de cachettes : il souhaite le retour de son circuit à Seattle.  Il entend les deux groupes qui s'affrontent dans cette affaire et demande à un comité de relocalisation d'étudier le dossier. Conclusion du comité : les Kings ne devraient pas être transférés.  Quelques jours plus tard, les gouverneurs de la NBA entérinent les recommandations du comité et les frères Maloof, à contrecœur, vendent finalement l'équipe au groupe de Sacramento.  Fin d'un dossier qui en plus a été mené avec transparence par David Stern.
 
Pendant ce temps, le dossier des Coyotes de Phoenix n'en finit plus de finir. D'un côté, un groupe intéressé à acheter l'équipe et la transférer à Québec; de l'autre... rien, sinon la LNH qui cherche désespérément des gens pour opérer l'équipe en Arizona.  Et ça dure depuis 2009. Même que l'affaire est devenue une vraie farce. Gary Bettman qui nous annonce un « sauveur » chaque mois, des acheteurs sans le sou, la ville de Glendale qui n'a plus les moyens financiers de  garder son équipe, des citoyens qui s'en fichent complètement et toute l'opération menée dans le plus grand secret, sauf pour dire que Phoenix est un marché de hockey!!! 
 
Deux circuits, deux modèles d'affaires. La NBA a analysé les faits, pas des hypothèses ou des mirages.  Elle avait devant elle deux groupes composés de milliardaires qui avaient déposé des offres d'achat concrètes.  Et malgré la volonté du commissaire, le comité de relocalisation a recommandé de garder l'équipe à Sacramento.  Ce qui ne veut pas dire que Seattle n'aura pas son équipe un jour grâce à l'expansion et plusieurs centaines de millions de dollars. Mais ici, la NBA n'a pas laissé traîner les choses,  elle a pris une décision et réglé le dossier. Tout le contraire de la LNH.