Chant du coyote ou chant du cygne?

PALM BEACH - Gary Bettman a mis un terme à la réunion des 32 directeurs généraux de la LNH en se présentant, mercredi midi, devant les journalistes pour faire le point sur les quelques propositions qui entraîneront des changements mineurs l'an prochain si le comité de compétition et les gouverneurs les entérinent.

Mais comme toute intervention du commissaire serait bien incomplète sans quelques questions associées à la situation des Coyotes, le commissaire a dû offrir quelques réponses sur la saga de l'équipe qu'il a implantée en Arizona et qu'il y maintient tant bien que mal depuis très longtemps. Depuis trop longtemps aux yeux de plusieurs.

Bien qu'il ne l'ait pas dit dans ces mots, il semble clair que Bettman considère que les Coyotes soient finalement rendus à leur dernière chance. Quoi que...

La mise qu'ils ont déposée il y a deux semaines afin d'acquérir un terrain qui leur permettrait de finalement construire un amphithéâtre leur permettra de chanter l'hymne à la victoire si elle est couronnée gagnante en juin prochain. Car on tient tous pour acquis que si le propriétaire Alex Meruelo remporte la mise, qu'il amorcera rapidement la construction d'un amphithéâtre à l'intérieur duquel il pourra jouer dans… trois ans.

Mais si cette mise est rejetée, le chant du coyote se transformera en chant du cygne pour cette équipe qui est sans domicile fixe depuis que les (anciens) Jets ont quitté les plaines du Manitoba à la fin de la saison 1995-1996 pour s'établir dans le désert de l'Arizona l'automne suivant.

Car après avoir perdu, l'an dernier, le référendum sur lequel il comptait tant pour s'établir dans la riche banlieue de Tempe, Alex Meruelo et ses Coyotes perdront plus qu'une autre bataille s'il ne remporte pas la vente aux enchères. Ils perdront la guerre.

Bon! Là encore, Gary Bettman est loin d'avoir été aussi catégorique dans ses commentaires. Tout comme son bras droit Bill Daly. Mais l'adjoint au commissaire a convenu que les Coyotes sont rendus à un point où « ils joueront à Phoenix, tant qu'ils ne joueront plus à Phoenix! »

Ailleurs dès l'an prochain?

Est-ce que cette figure de style pourrait se traduire par un déménagement une fois la saison terminée et que les Coyotes pourraient jouer ailleurs et sous un nom différent dès l'an prochain?

Le fait que la décision finale ne tombera pas avant le mois de juin mine cette possibilité.

« Disons qu'il commencerait à se faire tard pour procéder à tous les changements nécessaires », a convenu Bill Daly en faisant référence au déménagement, mais aussi à l'élaboration d'un calendrier qui devrait être adapté au nouveau domicile des Coyotes... ou peu importe leur nom.

D'où la très grande probabilité que les Coyotes joueront encore au Mullett Arena la saison prochaine.

Sauf qu'avec l'intérêt démontré par Salt Lake City qui pourrait rapidement et facilement recevoir une nouvelle équipe dès l'ouverture du camp d'entraînement l'automne prochain, on ne peut pas totalement exclure la possibilité que les Coyotes quittent Phoenix.

Il fallait d'ailleurs un peu lire entre les lignes dans une des réponses offertes par Bill Daly lorsqu'il a indiqué que lui et le commissaire «feront sans doute une mise à jour lors de la prochaine réunion des gouverneurs, en juin prochain, sur l'intérêt démontré par les villes de Salt Lake City et d'Atlanta. Mais qu'ils ont des dossiers plus urgents à régler avant de se pencher sur une éventuelle expansion.»

Quoi penser de tout ça?

Que les Coyotes joueront à Phoenix tant qu'ils ne joueront plus à Phoenix! Et qu'il y a fort à parier que Gary Bettman aura à répondre à encore bien des questions avant que le dossier des Coyotes soit réglé une fois pour toute.