Contestations : les DG veulent prolonger leurs réflexions
MANALAPAN, Floride - Kent Hughes, Pierre Dorion, Julien BriseBois et l'ensemble des directeurs généraux de la LNH s'entendent sur l'objectif très louable d'élargir les cadres des contestations et de l'utilisation des reprises vidéo pour réduire au minimum les décisions erronées rendues en cours de match.
Mais ils ne sont pas prêts à adopter des changements qui pourraient entrer en vigueur dès l'an prochain.
« Nous avons besoin de plus de temps pour analyser l'ensemble des réflexions que nous avons mises en commun autour de la table. Il y a plusieurs scénarios intéressants, mais il fait anticiper les conséquences fâcheuses », que le directeur général du Lightning de Tampa Bay a souligné à sa sortie de la salle de réunion.
Les conséquences fâcheuses dont Julien BriseBois parle se calculent en minutes.
« Nous voulons tous que les meilleures décisions possibles soient rendues, mais il ne faut pas que cela entraîne des délais qui retarderaient trop les matchs », a ajouté le directeur général des Sénateurs d'Ottawa.
La qualité des images et des angles de visionnement qu'elles offrent s'améliore, mais dans les cas des rondelles qui sont envoyées directement dans la foule, les images consultées ne sont pas toujours claires. On pourrait devoir attendre quelques minutes avant d'avoir une conclusion dans le cas de contestations des entraîneurs », a poursuivi Pierre Dorion.
Les controverses associées aux pénalités décernées après qu'une rondelle ait été envoyée directement dans la foule ne sont pas légion. C'est tout le contraire dans les cas des bâtons élevés.
« Les arbitres ont imposé autour de 700 pénalités pour bâton élevé depuis le début de la saison. Il est donc impensable que la Ligue les analyse toutes. Je suis bien d'accord avec le principe de contester une pénalité dans le cas où ton " coach " considère que son joueur n'est pas coupable et que le joueur atteint l'a été par un de ses coéquipiers. Mais un entraîneur devra être vraiment convaincu de son coup avant d'effectuer une telle contestation, car il se retrouvera avec un désavantage numérique de deux joueurs – une pénalité pour avoir retardé le match en plus de celle pour bâton élevé – s'il sa contestation est rejetée », a ajouté le directeur général du Canadien Kent Hughes.
Quoi faire avec les bagarres?
Je comprends très bien que la ligue et ses 32 directeurs généraux ont besoin de plus de temps pour peaufiner l'élargissement des paramètres régissant les contestations.
Ils sont bien mieux de prendre leur temps et d'adopter des changements qui seront sensés plutôt que d'y aller rapidement et d'avoir ensuite à faire marche arrière.
Il me semble toutefois que la Ligue aurait pu tabler plus rapidement sur les mesures à prendre pour réduire, et pourquoi pas éliminer, les bagarres qui éclatent après des mises en échec légales. Ce qui est loin d'être le cas dans le cadre de l'adoption d'un amendement qui pourrait être baptisé Jacob Trouba.
« Nous sommes tous d'accord sur le fait qu'on ne veut pas voir un de nos joueurs se retrouver au banc des pénalités parce qu'il a été obligé de se défendre parce qu'un adversaire s'est rué sur lui après une mise en échec légale comme cela a été le cas quelques fois avec Jacob Trouba. Mais il est difficile d'établir comment ajouter des sanctions », que Kent Hughes a expliqué.
La pénalité d'instigateur est déjà en place. La Ligue et les DG ne semblent pas convaincus du bien-fondé d'ajouter une pénalité de 10 minutes pour inconduite au joueur qui se rue sur un adversaire pour venger un coéquipier frappé légalement quelques secondes plus tôt.
« L'efficacité des attaques massives est en hausse partout dans la LNH cette année. Elle est meilleure que jamais. Une pénalité mineure peut vraiment faire mal à ton équipe. Décerner plus de pénalités à titre d'instigateur serait un bon commencement », a prétendu le directeur général des «Sens» Pierre Dorion.
Pourquoi pas ajouter une deuxième pénalité mineure pour conduite antisportive en plus des deux minutes pour avoir l'instigateur d'une bagarre?
« Ce serait une autre possibilité. C'est clair qu'on devra échanger encore entre nous avant d'arriver à une proposition finale », a poursuivi Pierre Dorion qui est ravi du travail abattu jusqu'ici à la grande réunion annuelle.
« Nous n'adopterons peut-être pas de mesures concrètes dans le cadre de la réunion qui se terminera demain (mercredi), mais c'est ma septième réunion et c'est certainement celle au cours de laquelle nous avons eu le plus de bonnes idées présentées et débattues autour de la table », a conclu Pierre Dorion.
En matière de sécurité des joueurs, le directeur général des Sénateurs d'Ottawa appuie la proposition de la Ligue visant à mousser – et peut-être même forcer – le port de meilleurs équipements de protection pour réduire au minimum les risques de voir un joueur être blessé sérieusement en raison lacérations.
Après l'ajournement de la réunion, mercredi, le commissaire Gary Bettman fera le point sur les différents aspects abordés depuis lundi. En plus de répéter – c'est son habitude – que sa Ligue est en meilleure santé que jamais et que la qualité du hockey n'a jamais été aussi bonne, Bettman offrira peut-être plus de précisions sur l'implantation éventuelle des changements proposés et analysés au cours des deux derniers jours.