Coyotes : la réunion de la dernière chance?
SEATTLE - Les 32 équipes de la LNH devraient être en mesure de dépenser 4,2 millions $ de plus en salaire l'an prochain.
Si elle se concrétise, l'évaluation présentée lundi lors de la première journée de la réunion des gouverneurs de la LNH, à Seattle, ferait grimper le plafond à 87,7 millions. Ce saut doublerait les hausses accumulées depuis 2019 (2,1 millions $) alors que la COVID-19 et ses conséquences ont frappé la planète au grand complet, et non seulement la planète hockey.
Cette nouvelle sera bien sûr accueillie à bras ouverts par les joueurs. Elle le sera aussi par les nombreux clubs qui peinent à composer avec les contraintes actuelles associées au plafond. Imaginez le soulagement à Edmonton, pour l'état-major des Oilers, alors que Leon Draisaitl sera en quête d'un nouveau contrat.
Dossier Phoenix
Grâce au travail d'André Tourigny derrière le banc et de celui de son patron Bill Armstrong qui lui offre de jeunes joueurs au potentiel certain, les Coyotes de l'Arizona sont loin d'être la risée de la Ligue nationale de hockey.
Sur la glace...
À l'extérieur de la patinoire, les Coyotes le sont toujours. Ils le sont depuis plus de 20 ans. Leur image est aussi morcelée sur la place publique que le logo qui orne les chandails de ses joueurs.
Bien qu'il soit assis sur une fortune personnelle de plus de 2 milliards $ et qu'il ait les meilleures intentions du monde pour redorer l'image de son organisation, le propriétaire Alex Meruelo est plus loin de cet objectif que son équipe l'est d'une première conquête de la coupe Stanley.
Et la coupe n'est pas pour demain... ou après-demain!
Après les insuccès répétés des anciens propriétaires dans leurs quêtes de trouver un domicile fixe à cette équipe et après le referendum qui a mis fin au projet de Meruelo à Tempe, avant même la première pelletée de terre, il est permis de se demander si la réunion des gouverneurs amorcée lundi pourrait être qualifiée de réunion de la dernière chance pour cette organisation.
Publiquement, Gary Bettman a toujours défendu ce marché immense au sein duquel il tient à maintenir une présence.
Après avoir accueilli avec beaucoup de déception les résultats du referendum tenu en mai dernier, le commissaire s'est assuré de souligner que des options étaient toujours sur la table.
C'est peut-être vrai. Sans doute même.
Sauf qu'en dépit de la fortune personnelle et la bonne volonté de Meruelo et la confiance presque aveugle combinée à l'appui inconditionnel de Gary Bettman à l'égard de Phoenix, les 31 autres gouverneurs ont besoin de voir un projet solide sortir de terre au lieu de mourir au feuilleton.
Déménagement et expansion
Il est acquis que les gouverneurs poseront des questions et qu'ils auront des précisions de la part des Coyotes et du commissaire. Iront-ils jusqu'à exiger un plan précis et un échéancier?
On ne peut que le souhaiter.
Surtout que les propriétaires ont des options vers lesquelles se tourner. Salt Lake City, Houston et Atlanta ont déjà signifié leur vif intérêt pour obtenir une équipe de la LNH. Que ce soit par le biais d'une relocalisation ou d'une expansion.
Et Québec dans tout ça?
La candidature de Québec est toujours sur la table. Elle ne reçoit pas la même attention et les mêmes appuis au bureau du commissaire, autour de la table des neuf membres du comité exécutif – contrairement aux prétentions populaires Geoff Molson et le Canadien appuient un retour de la LNH à Québec – et de celle des gouverneurs. Mais elle toujours là.
Dans un passé encore récent, Québec était la seule option sur la table en guise de solution aux « problèmes » répétés de la LNH en Arizona. Ce qui pourrait expliquer pourquoi les Coyotes sont rendus à leur énième vie.
Avec ces trois « nouvelles » candidatures et celle de Québec qui flotte toujours, les propriétaires – qui demeurent les patrons de Gary Bettman – pourraient fortement être tentés de pousser vers une relocalisation ET une expansion de deux équipes. Ce qui permettrait d'encaisser des revenus dépassant les 2 milliards $. Des revenus qui resteraient dans les poches des propriétaires puisqu'ils ne sont pas inclus aux revenus-hockey qui eux sont partagés à 50-50 avec les joueurs.
Ça change la donne. Et ça pourrait accélérer les choses.
La situation des Coyotes n'a pas été abordée lundi. Il semble toutefois acquis qu'elle le sera mardi matin.
Est-ce qu'un ultimatum suivra?
J'en doute fort.
Mais comme m'a indiqué un membre d'une des organisations réunies autour de la table, combien de chances devrons-nous leur donner?
À suivre donc...