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Daniel Brière veut faire renaître les vrais Flyers

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MANALAPAN, Floride - Dire que les Flyers de Philadelphie ne font plus peur à personne autour de la planète hockey est un euphémisme :

Ils rateront les séries pour une troisième année consécutive. Au fil des 11 dernières saisons, ils ont accédé aux séries quatre fois seulement. Trois fois, ils ont été écartés dès la première ronde. La seule fois qu'ils ont franchi la première ronde, ils l'ont fait aux dépens du Canadien dans le cadre d'une ronde de qualification lors de la première saison écourtée par la Covid.

 

Non seulement les Flyers perdent plus souvent qu'ils ne gagnent, mais ils ont aussi perdu leur couleur, leur vraie nature, le côté robustesse qui les a toujours caractérisés.

 

À titre de nouveau directeur général, Daniel Brière veut faire renaître les anciens Flyers. Les vrais Flyers. Il veut leur redonner leur couleur qui dépasse l'orange et le noir de leur uniforme. Il tient à ce que son équipe retrouve sa réputation qui faisait la joie de ses partisans tout en soulevant des craintes dans les villes où les « Broad Street Bullies » faisaient escale.

 

« On a perdu notre identité au fil des dernières années. De club craint, d'équipe qui s'imposait sur la patinoire, nous sommes devenus une formation facile à affronter. Et ça, je veux que ça change », a assuré Daniel Brière.

 

Tortorella : l'homme de la situation

 

S'il sait qu'il faudra du temps pour redonner aux Flyers leur lustre d'antan en rajoutant du talent sur la patinoire et de la fierté dans le vestiaire, Daniel Brière est convaincu que John Tortorella est l'entraîneur qui saura transmettre aux joueurs la culture qu'il veut rétablir au sein de son équipe.

 

Pas question alors pour Brière de profiter de sa nomination pour placer « son » entraîneur-chef derrière le banc.

 

« John est l'homme de la situation », a d'ailleurs tranché Daniel Brière après quelques questions posées sur les qualités et les défauts du vétéran coach qui a essuyé son lot de critiques au fil de sa carrière.

 

«Bien que ce ne soit pas moi qui l'ai nommé – son prédécesseur Chuck Fletcher avait confirmé l'embauche – John Tortorella était mon coach. J'avais participé au processus de sélection de notre nouvel entraîneur. Il y a avait beaucoup de très bons coachs disponibles. On en a d'ailleurs rencontré plusieurs. Mais c'est le nom de John qui était au sommet de ma liste de recommandations», que Brière a raconté.

 

« Une culture gagnante c'est important au sein d'une équipe. C'est quand tu la perds que tu réalises à quel point c'est important. Mais John est justement un gars qui tient à imposer une telle culture au sein de l'équipe. Il a d'ailleurs commencé à le faire. On va rater les séries cette année, mais les gars à qui je parle au sein des autres équipes me disent tous qu'on manque de talent, mais qu'on redevient un club difficile à affronter. C'est un premier pas dans la bonne direction. Et ça, c'est le résultat du très bon travail que John fait avec nos jeunes depuis le début de l'année », a poursuivi le nouveau directeur général des Flyers.

 

Toujours un gars d'équipe

 

Bien que la notion d'intérim soit pour l'instant associée à son titre, Daniel Brière est confiant qu'il obtiendra le poste à temps plein.

 

C'est la direction de l'équipe et non la présidence qui l'intéresse. Il laissera donc aux propriétaires et à ceux qui les conseillent, l'ancien directeur général et président Paul Holmgren et la légende Bobby Clarke, le soin de choisir celui qui deviendra son patron.

 

« Je ne serai pas impliqué dans le processus de sélection du président, mais on m'a déjà assuré que ce serait quelqu'un avec qui je m'entendrais bien », a confié le Gatinois.

 

Quel genre de directeur général Daniel Brière entend-il devenir?

 

« J'ai toujours été un joueur d'équipe et je suis toujours un gars d'équipe. C'est comme ça que j'entends diriger », a lancé Brière qui pigera dans ses souvenirs laissés par tous les DG qui ont marqué sa carrière pour trouver la recette qui lui permettra de relever le gros défi qu'il vient d'accepter.

 

« J'ai beaucoup aimé le travail de Darcy Regier qui a pris son temps pour bâtir une belle équipe avec les Sabres, mon premier club dans la LNH. À Philadelphie, Paul Holmgren avait une philosophie plus agressive pour obtenir des résultats. Je vais m'inspirer d'eux, mais aussi de Marc (Bergevin) qui voulait bâtir avec du caractère. À Montréal, où j'ai passé une saison, et au Colorado, où j'ai fini ma carrière, le Canadien et l'Avalanche étaient en reconstruction. À Denver, c'était d'ailleurs le début d'une grande reconstruction menée par Joe Sakic. Avec les Flyers, je me retrouve dans une situation semblable à celle que j'ai vécue avec l'Avalanche. Cette expérience va également me servir, tout comme tout ce que j'ai fait dans les rangs mineurs. Je voulais commencer dans la Ligue de la côte Est et me concentrai plus sur la Ligue américaine ensuite. Ça m'a permis de comprendre la base du travail et ce sera très utile dans le futur. »

 

Nerveux oui, intimidé non!

 

Lorsqu'il a accepté le défi qu'on lui offrait, vendredi dernier, Daniel Brière ne savait pas que l'une de ses premières affectations serait d'aller débattre des changements à apporter dans le cadre de la grande réunion des 32 directeurs généraux.

 

« Dans le fond, c'est le meilleur «timing» possible puisque ces trois jours me permettent de renouer avec les gars que je connais et de me présenter aux autres que je ne connaissais pas. Au lieu de faire ça par téléphone, je les ai devant moi ce qui facilite beaucoup les conversations. »

 

Daniel Brière a-t-il été impressionné de se retrouver devant le commissaire Gary Bettman, devant des vétérans comme Lou Lamoriello ou David Poile qui prendra sa retraite à la fin de la saison, devant Julien BriseBois qui a gagné deux des trois dernières coupes Stanley?

 

« J'étais un peu nerveux quand je suis entré la première fois, mais intimidé, pas du tout. J'ai joué avec Mike Grier (San Jose) et Chris Drury (New York) avec les Sabres. J'ai joué contre d'autres gars qui sont aujourd'hui DG eux aussi. Nous sommes tous très compétitifs, mais en même temps il y a beaucoup d'entraide selon ce qu'on me dit. Après tout : on est juste 32 à faire ce métier. »

 

Est-ce que Daniel Brière craint de voir des Paul Holmgren ou Bobby Clarke profiter de son inexpérience pour s'ingérer dans les affaires courantes des Flyers? Pour mettre leur nez dans les plans de reconstruction qu'il dessinera?

 

« Paul et Bob sont associés à l'organisation depuis toujours. Comme joueurs d'abord, comme dirigeants ensuite. Ils sont toujours des gros morceaux des Flyers. Mais à titre de conseillers, ils sont en retrait. Ça fait déjà quelques années que je gravite autour de l'état-major de l'équipe et on est loin de les voir tous les jours. Bobby Clarke vient une fois ou deux par année lors de réunions spéciales. Contrairement à ce qu'on entend parfois, c'est loin d'être un problème », a conclu celui qui deviendra le 10e directeur général de l'histoire des Flyers dès le retrait de l'intérim accolé à son nouveau titre.