La Ligue nationale n’entend pas étendre ses cadres actuels et faire passer à 31 ou 32 le nombre de clubs en s’installant à Seattle, Québec, Markham où ailleurs en Amérique du Nord dans un avenir rapproché.

Mais contrairement aux refus systématiques de même considérer la possibilité d’une expansion qu’il servait depuis quelques années, le commissaire Gary Bettman a reconnu qu’il était sensible à l’intérêt affiché par certains hommes d’affaires de faire l’acquisition d’une équipe. Qu’il tendait même l’oreille pour écouter les questions qui lui sont posées en marge d’une éventuelle expansion.

« Il n’y a pas de plan à court terme. Il n’y a pas de plan tout court. Mais quand des gens sérieux viennent nous parler, on écoute », a convenu Gary Bettman.

« Cela dit, bien que les discussions soient intéressantes, que notre situation financière soit meilleure qu’elle ne l’a jamais été et que l’intérêt à l’endroit de notre ligue soit évident, nous n’avons pas pris la décision d’aller de l’avant avec une expansion », a ajouté Bettman.

Le dossier de l’expansion n’a d’ailleurs pas été discuté dans le cadre de la réunion des gouverneurs lundi ou hier à Pebble Beach. Il a été évoqué par les journalistes lors du point de presse du commissaire et de son bras droit Bill Daly une fois la réunion terminée.

Gary Bettman a d’ailleurs profité de cet intérêt des journalistes en vue d’une possible expansion pour les rabrouer un brin ou deux. « L’an dernier, vous parliez de concessions fragiles qui devaient être déménagées alors que nous étions loin de situations aussi alarmantes. Nous avons vendu trois clubs en six semaines. Nous sommes plus forts que nous ne l’avons jamais été et là vous m’arrivez avec l’expansion. Il faudrait se calmer un peu. Il n’y a pas de presse. Et nous n’opérons certainement pas de façon expéditive dans ce genre de dossier. Tout viendra en temps et lieu. Pour l’instant, il n’y a rien de plus à dire. Nous avons 30 équipes, le classement en vue des séries est excessivement serré, nos partisans adorent ces courses et nous sommes prêts à vivre longtemps – le projet a été adopté pour un minimum de trois ans – avec les associations débalancées – 16 clubs dans l’Est, 14 dans l’Ouest – et avec le nouveau système de déroulement des séries éliminatoires », a tranché Gary Bettman.

Le commissaire Bettman a toutefois continué à répondre à des questions reliées à une possible expansion. Son bras droit a même été confronté à une récente déclaration par le biais de laquelle il se disait intrigué par les conséquences positives d’une expansion dans le nord-ouest des États-Unis, voire à Seattle.

« J’ai dit ça? Peut-être que je l’ai dit. Ce que je suis certain d’avoir dit, c’est que la région du nord-ouest des États-Unis affiche depuis longtemps un intérêt certain pour le hockey. Mais nous n’avons pas classé les régions susceptibles de recevoir une équipe par ordre d’importance. Nous n’en sommes vraiment pas là », a nuancé Bill Daly.

Parce que le nom de Québec était sur toutes les lèvres lorsqu’on annonçait la mort imminente des Coyotes de Phoenix et leur nécessaire transfert une fois la faillite enregistrée, le retour de la LNH à Québec redeviendra un sujet de discussion dès que la LNH amorcera un éventuel processus d’expansion.

Peut-être même avant.

De fait : est-ce que l’acquisition des droits de retransmission nationaux des matchs du Canadien par le réseau TVA et son propriétaire Pier-Karl Péladeau aidera la cause du retour des Nordiques dans la capitale? Une croisade que M. Péladeau a assuré vouloir mener à bien lorsqu’il s’est associé au projet de construction d’un nouveau colisée et en obtenant le contrat de gestion du futur amphithéâtre.

« Les gens de Québec qui souhaitent le retour de la LNH ne doivent pas croire qu’un tel retour sera nécessairement précipité en raison de l’obtention des droits de télédiffusion par M. Péladeau. Il est toutefois indéniable qu’il deviendra, dès l’an prochain, un partenaire important de la LNH », a ajouté Bill Daly en laissant alors la porte toute grande ouverte à une vague de spéculations.

« Je vous répète qu’il n’y a pas de liste favorisant une ville ou une région plutôt qu’une autre. Il n’y a pas de liste point, car nous ne sommes qu’au stade de l’écoute et de l’échange d’informations. L’intérêt vient de partout. C’est gratifiant, car cela confirme que la qualité du produit que nous offrons et la santé financière de notre sport suscitent beaucoup d’intérêt », a poursuivi Gary Bettman en confirmant que trois critères d’analyse bien précis entrent en ligne de compte lorsque vient le temps de déterminer le sérieux qu’il doit accorder aux demandes de renseignements qui lui sont acheminées.

« La première chose que nous analysons est le marché. Est-il capable de recevoir un club de la LNH et de maintenir l’intérêt nécessaire pour assurer sa prospérité à long terme? Est-ce que cette ville est dotée d’un amphithéâtre répondant aux exigences de la LNH d’aujourd’hui? Le troisième critère, qui est sans doute le plus important, est de savoir finalement à quel genre de propriétaire potentiel nous avons à faire. »

S’il semble trop tôt pour parler d’expansion, il semble toutefois bien normal de se dire que d’ici un an ou deux, lorsqu’il aura tissé des liens assez serrés avec des propriétaires potentiels assez sérieux et surtout assez riches pour s’offrir un club et le faire bien vivre, Gary Bettman ne se contentera plus seulement de tendre l’oreille. Mais qu’il ouvrira la porte à des négociations qui se solderont un an ou deux plus tard, par l’entrée en scène d’un ou deux nouvelles formations.

D’ici là, il est toujours permis de rêver… patiemment.