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Il y a dix ans, Tim Bozon était victime d'une méningite

Tim Bozon Tim Bozon - Getty
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Mise à jour

La vie du joueur de hockey Tim Bozon a été totalement bouleversée il y a dix ans.

Victime d'une méningite foudroyante alors qu'il portait les couleurs de l'équipe junior de Kootenay dans la Ligue de l'Ouest, l'ancien choix de troisième ronde des Canadiens de Montréal en 2012 est passé à un cheveu d'y laisser la vie.

Après 12 jours de coma, Tim Bozon a dû réapprendre à vivre du tout au tout. Aujourd'hui, à l'âge de 29 ans, il poursuit une carrière avec la formation de Lausanne en ligue suisse. Mais le grand rêve de sa vie est brisé et sa frustration est encore grande une décennie plus tard.

Non sans une certaine réticence, Bozon s'est confié au journal Blick (vous pouvez lire l'article complet ici) sur ces dix longues années qui se sont écoulées depuis, et qui lui semblent tellement loin.

 Le 1er mars 2014, quelques heures après une partie à Saskatoon, c'est la crise et il est transporté d'urgence à l'hôpital en pleine nuit après ce qui semblait être une crise d'épilepsie. « Ils étaient trois à devoir me tenir en place tellement je bougeais avant d'être pris en charge à l'hôpital. Ponction lombaire, intubé d'urgence: bref j'ai eu droit à la totale. »Tim Bozon

Bozon traine une image avec lui dans son téléphone et ne la montre que très rarement où on le voit à sa sortie du coma dans un fauteuil roulant. De son propre aveu, il faisait pitié à voir. « Je ne veux plus les diffuser hormis celles que j'avais postées. Cela appartient au passé même si cette histoire fera toujours partie de moi.»

Un long et sinueux parcours du combattant l'attendait à sa sortie du coma. Sa réhabilitation a été complexe, autant au plan physique que mental.  Pour espérer reprendre sa carrière de hockeyeur, il a dû se rebâtir. C'est au Cap-Breton qu'il amorcera sa longue rééducation. « Au moment où je suis sorti de l'hôpital, ils m'ont dit que je ne rejouerais plus jamais au hockey. Et petit à petit le physio m'a dit qu'il y avait une possibilité. Mais à quel niveau? Impossible de dire. »

Bozon a gagné son pari et il a pu mener une carrière de joueur de hockey professionnelle, mais c'est en Europe que sa carrière se déroulera alors que lui, c'était en Amérique du Nord qu'il rêvait de jouer avec les meilleurs joueurs au monde, ce qui a entraîné chez lui une forme de sentiment d'envie. « Encore plus que de la frustration, je ressens une très grande injustice. Quand je vois les gars avec et contre qui je jouais, c'est ce qu'il y a de plus dur. Car je vois ce que j'aurais pu ou dû avoir. »

Il avoue qu'il ne regarde pas les parties de la LNH parce que ça lui fait encore mal de songer à ce qu'il a raté. « Sans prétention, je crois vraiment que j'aurais pu jouer quelques matchs de la LNH. Je ne dis pas que j'aurais joué 10 ans, ça, on ne peut pas le savoir. Mais je n'ai pas eu la chance de pouvoir prouver ma valeur. Cela fait 10 ans que je vis avec ce sentiment amer. »

Même dix ans plus tard, même après toute cette remise en forme qui l'a miraculeusement permis de connaître une carrière chez les pros, Bozon se plait encore à rêver à la LNH avec le mirage d'avoir un essai de ce côté de l'océan, mais il ne fera jamais le pas, ce qui ne l'empêche pas de rêver toutefois à une participation aux Jeux olympiques en 2026.