Alain Nasreddine ne serait pas surpris que Jack Hughes rivalise avec Connor McDavid
MONTRÉAL – « Peut-il rivaliser avec Connor McDavid? On peut s'en reparler dans deux ou trois ans, mais je ne serais pas très surpris. C'est vraiment un joueur explosif et très créatif, Jack [Hughes] a des atouts que tu ne vois pas ailleurs dans la LNH. »
Alain Nasreddine parle ainsi de Jack Hughes, ce phénomène américain qu'il a connu et dirigé lors de ses trois premières saisons dans le circuit Bettman.
« Rien ne me surprendrait, bien honnêtement. On ne parle plus du top-20 de la LNH, mais bien du top-5 ou top-3 », a jugé Nasreddine.
Même s'il œuvre désormais comme adjoint avec les Stars de Dallas, le Québécois ne peut pas s'empêcher de s'émerveiller quand il voit les prouesses de l'attaquant de 22 ans au talent diabolique pour ses adversaires.
« Je savais qu'il deviendrait très bon, mais là, je le regarde jouer et je fais wow! », a lancé l'ancien défenseur qui a accepté la demande d'entrevue même après une journée de voyagement.
Nasreddine a toujours été généreux de nature, mais c'était peut-être aussi puisque le sujet l'allume. Après tout, Hughes a déjà amassé 10 points (4 buts et 6 aides) en quatre matchs après une récolte de 99 points la saison dernière.
Voilà tout un chemin parcouru par le gaucher qui avait marqué Nasreddine pour deux raisons bien distinctes lors de son arrivée, en 2019, avec les Devils en tant que premier choix du repêchage.
Il y avait, bien sûr, « son talent, son patin et ses mains », mais aussi « à quel point il était petit et pas fort ».
« Ça, vraiment, ça m'avait beaucoup frappé à sa première année. Mon fils (le plus vieux) devait avoir 12 ans et il n'était pas tellement plus petit que Jack. On savait que malgré son talent, qu'il était capable d'exposer dans les entraînements, ce ne serait pas évident de tenir son bout contre des hommes », s'est rappelé Nasreddine, lundi, en début de soirée.
« Il a eu sa part d'ennuis, mais tu peux voir le joueur qu'il est devenu avec la maturité physique et mentale », a-t-il ajouté.
Si Hughes a dû se contenter de récoltes de 21 points et 31 points à ses deux premières campagnes, il s'éclate maintenant avec un rythme supérieur à un point par rencontre pour une troisième saison d'affilée.
Après le congédiement de John Hynes, Nasreddine a eu le plaisir d'agir comme son entraîneur-chef.
« Je ne voulais pas lui enlever sa créativité et la chance de faire des jeux quand l'occasion se présentait. Un gars comme lui, il peut souvent réussir des jeux que 99% des joueurs de la LNH ne peuvent pas compléter », a-t-il noté.
« Il savait qu'il devait améliorer des choses, mais il croyait en son potentiel. Même à 18 ans et même s'il était plus petit et moins fort, il ne voyait pas ça ainsi et il voulait toujours être sur la patinoire », a enchaîné Nasreddine qui le décrit comme un joueur très réceptif aux enseignements.
La patience rapporte gros aux Devils et bien des équipes espèrent obtenir un retour semblable sur les investissements au repêchage. Que ce soit le Canadien avec Juraj Slafkovsky ou les Rangers avec Alexis Lafrenière, des espoirs qui, doit-on préciser, ont des attributs différents.
Un petit aperçu du profil de Hughes sur le nouveau site de statistiques plus poussées de la LNH ne peut que fasciner les partisans. Il se classe au 97e percentile pour la vitesse maximale et au 98e percentile pour les tirs au but.
Un message clair aux Stars
Chez les Stars, c'est plutôt le vétéran de 39 ans, Joe Pavelski, qui sonne encore la charge.
Grâce à lui, la troupe de Peter DeBoer connaît l'un des bons départs de la LNH avec sept points en quatre parties. Cependant, les entraîneurs sentent qu'ils doivent corriger le tir.
Samedi, les Stars ont pu l'emporter, 5-4 en prolongation, en ayant alloué trois buts aux Flyers en infériorité numérique.
« On est contents de notre dossier (3-0-1), mais on n'est pas vraiment satisfaits de la manière dont on joue. On a eu une bonne réunion lundi parce qu'on sait que, si on continue comme ça, ça va nous rattraper », a cerné Nasreddine sans qu'on doive insister.
« C'est surtout notre jeu avec la rondelle, on commet beaucoup trop de revirements. Au dernier match, c'était quelque chose comme 14 (13 pour être exact) de notre côté contre 1 pour Philadelphie. C'est difficile de gagner des matchs quand tu fais autant de revirements et encore plus à la ligne bleue offensive. Ç'a été un gros problème pour nous jusqu'à présent », a-t-il poursuivi.
Pour l'explication, celui qui gravite dans le hockey professionnel depuis 1995 cible quelques possibilités.
« Quand ça continue d'arriver après en avoir parlé à la suite du premier match, c'est donc un manque d'attention aux détails. Tu peux avoir l'impression que ce sera peut-être facile en jouant contre Philadelphie ou Anaheim, mais ce n'est vraiment pas le cas », a évoqué l'entraîneur de 48 ans.
« Je ne sais pas si c'est un peu d'arrogance de notre part ou le fait que ce soit tôt dans la saison. Mais, pour les entraîneurs, il faut s'assurer que les joueurs sachent que ce n'est pas la bonne manière de jouer », a conclu Nasreddine alors que les Stars visiteront, mardi soir, les Penguins, l'organisation avec laquelle il a évolué pendant dix saisons.
*Avec la collaboration de Nicolas Landry pour sa passe sur la palette pour ce sujet.