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RÉSULTATS

La persévérance de Jonathan Marchessault récompensée

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Au-delà de sa production offensive au cours des présentes séries éliminatoires, sans la banaliser, c'est plutôt l'orgueil de Jonathan Marchessault qui impressionne au plus haut point. Le natif de Cap-Rouge semble être habité par un grand sentiment de fierté depuis le début de cette danse du printemps et cela lui permet de faire la différence pour son équipe.

Cet état de pensée qui l'habite le pousse actuellement à se surpasser dans les moments critiques et de fortes chaleurs. À travers sa carrière, il a toujours su rebondir pour donner suite à certains échecs, en refusant chaque fois d'accepter que tout est perdu d'avance, ce qui lui aura servi de bel apprentissage par le passé.

Marchessault a compris qu'avec le temps (possiblement prise de conscience oblige) le talent ouvre la porte au succès, mais la persévérance conduit le joueur à destination.

Cette adversité la plupart du temps te définit comme personne et comme athlète; soit tu t'écrases, soit tu te retrousses les manches en refusant d'abdiquer face aux différents défis auxquels tu fais face. Et c'est encore plus vrai dans le meilleur circuit de hockey au monde, question de prendre la place qu'il te revient.

Le principal concerné, par son esprit de bagarreur et de compétiteur, et avec sa détermination à foncer au filet – comme lors de son premier but samedi soir dernier en avantage numérique (un premier dans cette phase de jeu) – en donne pour son argent à son entraineur Bruce Cassidy.  Son but permettait d'ailleurs aux Golden Knights de créer l'égalité 1-1 en fin de première, période dans un contexte où les Panthers de la Floride avaient tout simplement le vent dans les voiles en début de partie.

En permettant à la formation du Nevada de retraiter au vestiaire avec une égalité au lieu de devoir jouer du hockey de rattrapage, Marchessault a fort possiblement fait toute une différence dans le vestiaire des siens lors de l'entracte. Un gros but, comme celui d'Anthony Duclair (Floride) en fin de deuxième période pour créer l'égalité 2-2 avec moins de 11 secondes à faire.

Marchessault, 32 ans, auteur de 10 buts et 8 passes jusqu'ici en séries, avec un différentiel de plus -14 statistiquement parlant répond à l'appel. En effet, l'ancien des Remparts de Québec (2007-2011) répond admirablement bien aux attentes organisationnelles et donne à cette franchise une possibilité de remporter une première coupe Stanley depuis son entrée dans la ligue nationale, à sa deuxième tentative déjà.

Travailleur acharné et impliqué dans tous les combats (côté gamer), son temps d'utilisation entre 17 à 20 minutes par partie témoigne de la confiance de son entraineur envers lui. Soucieux des détails et de bien faire les petites choses, et particulièrement responsable dans les deux sens de patinoire, le jeu du Québécois a de quoi satisfaire son employeur.

Pour le principal concerné, disons que l'engagement et l'abandon de soi sont complets dans le contexte actuel, et cela est à son grand mérite, alors que plusieurs gros noms au sein de la formation des Golden Knights auraient pu lui prêter ombrage à quelques occasions.

À certains moments, le fait de s'oublier comme personne pour le bien collectif peut être aussi bénéfique que d'être le centre d'attention et être le catalyseur offensif.

Pendant que plusieurs avancent la possibilité que Marchessault pourrait représenter un sérieux candidat au trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires, j'ai l'impression que cela est très loin d'être une priorité pour le vétéran attaquant. Je suis persuadé que ce qu'il veut à tout prix c'est de graver son nom sur le trophée le plus prestigieux de la LNH, soit celui de la Coupe Stanley, mais il reste encore beaucoup à accomplir dans cette série qui laisse très peu de place à interprétation sur les sacrifices à s'imposer.

Chose certaine, le vétéran de plusieurs saisons nous donne l'impression qu'il n'est pas nécessairement à la recherche de lumière, mais qu'il veut simplement contribuer aux succès de son équipe à sa façon.

Entretemps, et à la lueur de ce que nous avons vu lors du premier match de cette finale, disons que l'art de bien faire les petites choses risque de faire la différence entre les gagnants et les perdants de cette série de championnat.

Des petites choses comme la discipline, le fait de placer des rondelles derrière les défenseurs adverses pour les forcer à travailler davantage dos au jeu avec le plus petit rétroviseur possible, ou de maximiser les passes par la rampe question de limiter les revirements, et surtout de se sacrifier pour la cause en se pointant à l'intérieur des points de mise en jeu, sont des éléments qui vont certainement faire la différence.

Il sera important de créer de la circulation devant le filet et déranger le travail des gardiens de but, car Adin Hill (Vegas) et Sergei Bobrovsky sont tout simplement au sommet de leur art actuellement.

Ligue nationale de hockey: Structure et reddition de compte!

Le fait de voir que le deuxième étage de plusieurs franchises de la LNH est en train de changer de façon significative me pousse à me demander s'il s'agit d'une preuve de lucidité organisationnelle, une question de pouvoir, une combinaison des deux ou tout simplement une mise à jour dans l'établissement des différents filets de sécurité dans cet exercice de redéfinition de l'organigramme opérationnel.

Le départ de Kyle Dubas des Maple Leafs de Toronto, suivi quelques jours plus tard de son embauche à long terme (sept ans) avec les Penguins de Pittsburgh dans une chaise de contrôle (président des opérations hockey) témoigne de cette réalité des dernières années dans la mise à jour des rôles et responsabilités. Cette nouvelle structure semble de plus en plus populaire au sein de la ligue.

Reconnaissant la présence de reddition de compte dans n'importe quelle entreprise qui se respecte, ce qui est tout à fait normal et souhaitable, il est tout de même légitime de considérer que le poste de directeur général au sein de la LNH devient de plus en plus une copie pâle dans l'approbation de certaines décisions hockey, et de tout ce qui l'englobe (transactions, gestion de la masse salariale, mise sous contrat de joueurs autonomes, etc.). Une structure qui pour certaines organisations pourrait devenir lourde à l'occasion pour arriver à leurs fins dans l'art de décider et de trancher.

Un mécanisme qui représente autant des avantages que des désavantages dépendamment du lien de confiance et d'intégrité entre les différents individus dans les rôles et responsabilités, comme je l'ai mentionné dans une précédente chronique.

Qui ne se souvient pas qu'il y a quelques années de cela, on se demandait chez l'organisation du Canadien de Montréal qui relevait de qui. L'entraineur qui répond au directeur général et un directeur général, en Marc Bergevin, qui répondait directement au propriétaire, Geoff Molson, 

Et dans ce contexte, différents observateurs de la scène affichaient un certain scepticisme envers M. Molson. Non pas envers la personne et encore moins envers l'homme d'affaires, mais davantage au niveau de ses interventions hockey dans la gestion opérationnelle de l'équipe. Après tout, à un certain moment donné, la distance entre le propriétaire et l'équipe est requise pour ne pas commencer à tomber dans les sentiments.

Dans ce business du sport professionnel où les exigences ne vont qu'en augmentant, c'est d'autant plus important, dans un contexte où les personnes impliquées doivent faire preuve de transparence et de confiance les unes envers les autres. Chose qui est facile à dire, mais pas nécessairement facile à appliquer sur le terrain, surtout dans les moments de forte tension.

Avant que cela ne se produise, et si ce n'est pas déjà fait, je pense que le mot « marionnette » risque de coller de plus en plus au poste de directeur général chez certaines organisations, et ce, dans un avenir plus tôt que tard.

À suivre!