Le CH à Paris, Coupe du monde et J. O. au menu
SEATTLE - Geoff Molson a l'intention de voir le Canadien disputer des matchs en Europe dans un avenir rapproché; la Ligue nationale a la ferme intention d'orchestrer un tournoi international en 2025; Gary Bettman maintient aussi l'espoir de permettre aux joueurs de la LNH de prendre part aux prochains Jeux olympiques en 2026.
Quelles sont les chances que ces intentions se transforment en réalisations concrètes?
Dans le cas du tournoi international et de la visite du Canadien en Europe, ça semble acquis. Pour ce qui est des Jeux olympiques, c'est plus nébuleux.
La Ligue négocie toujours avec le Comité international olympique (CIO) et la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) sur les modalités habituelles : frais de transport, primes d'assurance supplémentaires afin de pallier les conséquences sur les contrats en vigueur dans la LNH à la suite de blessures subies lors du tournoi olympique, hébergement pour les membres des familles.
Mais il y a plus. Il y a les infrastructures qui pourraient faire défaut. Ce qui inquiète beaucoup les dirigeants de la Ligue.
« L'amphithéâtre n'est pas encore construit. Normalement, ces arénas accueillent des compétitions préparatoires afin de tester la patinoire et l'ensemble des opérations. Selon l'échéancier actuel, l'amphithéâtre sera prêt seulement à l'automne 2025, ce qui ne laisserait que quelques semaines avant le début des Jeux. Si l'échéancier est respecté. Et les informations préliminaires démontrent qu'il y a déjà des retards », a lancé Gary Bettman.
« Nous sommes prêts à laisser nos joueurs prendre part aux Jeux. Ils désirent y être et ça demeure une vitrine de premier plan pour le hockey. Mais encore faut-il que nos joueurs soient en mesure de vivre pleinement l'expérience olympique », a ajouté le commissaire.
Bras droit de Gary Bettman, Bill Daly a plus tard précisé la pensée de son patron en indiquant que la Ligue tenait à ce que les matchs soient présentés à Milan, comme prévu, et non dans des sites alternatifs loin du centre nerveux des Jeux.
La LNH rencontrera la semaine prochaine des émissaires du CIO et de la IIHF afin de prolonger les négociations et d'obtenir plus de garanties quant à l'aménagement des infrastructures.
Vers un retour de la Coupe du monde
Parce qu'il est déjà acquis que la Russie serait exclue d'une Coupe du monde traditionnelle en raison de l'invasion de l'Ukraine par l'armée de Vladimir Poutine, la LNH maintient son intention de ternir un tournoi international alternatif en 2025.
Cette compétition regrouperait le Canada, les États-Unis, la Suède et la Finlande. Elle se déroulerait au cours d'une période de sept à dix jours alors que les activités régulières de la Ligue seraient mises en pause.
Est-ce que les matchs seraient disputés dans une ou plusieurs villes?
« Nous avons informé les gouverneurs de notre intention de tenir ce tournoi, mais les modalités restent à être précisées », a simplement indiqué le commissaire.
Propriétaire du Canadien, Geoff Molson a confirmé son intérêt de présenter un ou des matchs de ce tournoi. « Nous laisserons la Ligue déterminer les paramètres du tournoi. Mais il est clair que nous aimerions voir des matchs à Montréal. »
Ce tournoi regroupant seulement quatre nations serait à des lieux de l'envergure sportive et médiatique de la dernière « vraie » Coupe du monde dont le Canada est ressorti avec la médaille d'or au cou, en 2016, à Toronto.
Mais il servirait de tremplin vers le retour, en 2028, de la Coupe du monde telle qu'on la connaissait avant que la Covid-19 ne bousille son retour et que l'invasion de l'Ukraine force l'exclusion de la Russie et de ses joueurs.
« Dans un scénario idéal, la reprise des activités internationales pour permettrait de revenir avec une alternance entre les Jeux olympiques et une Coupe du monde aux deux ans. Si nous parvenons à nous entendre avec le CIO et la IIHF, nous aurions les Jeux en 2026 et le retour de la Coupe en 2028 », a précisé Bettman.
Le Canadien à Paris
Geoff Molson aimerait voir le Canadien mettre le cap sur l'Europe pour y disputer un ou des matchs de saisons régulières. Il a d'ailleurs signifié son « vif » intérêt à la LNH dont il attendra le feu vert pour la suite des choses.
Bien qu'il soit membre du comité exécutif de la LNH et qu'il soit impliqué dans les dossiers touchant le volet international de la Ligue, Geoff Molson demeure prudent dans ses déclarations publiques. Il est toutefois acquis qu'il verrait d'un très bon œil le fait de mettre le cap sur Paris à un moment ou un autre au cours de la saison 2025-2026.
« Pour des raisons évidentes, Paris est une destination qui irait de soi pour nous », a reconnu le propriétaire du Canadien à sa sortie de la réunion des gouverneurs mardi après-midi.
Il faut remonter en septembre 1992 pour retracer les derniers matchs disputés par le Canadien en Europe. Deux rencontres opposant le Tricolore aux Blackhawks de Chicago au Wembley Arena à Londres.
Depuis, le Tricolore est la seule équipe de la LNH – avec le Kraken de Seattle et les Golden Knights de Las Vegas, les derniers clubs admis – à ne pas avoir disputé de rencontres outre-mer. Que ce soit en Europe, en Chine ou en Australie où la LNH s'est rendue l'automne dernier.
« Nous aimerions bien sûr présenter un match en plein air, mais les infrastructures ne le permettent pas puisque le stade Percival Molson est trop petit selon les paramètres imposés par la LNH. Le projet d'aller jouer en Europe est plus susceptible d'être réalisé », a précisé le propriétaire du Canadien.