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RÉSULTATS

Le CH doit encore préparer l'avenir

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C'est aujourd'hui que le Canadien de Montréal mettra fin aux spéculations dans lesquelles partisans et observateurs pataugent depuis la fin de la saison.

J'insiste sur le mot aujourd'hui plutôt que sur le mot ce soir, parce qu'il est acquis que Kent Hughes pourrait décider d'améliorer sa formation avec une, ou plusieurs, autres transactions plutôt que de profiter de tous les choix au repêchage qu'il a encore en banque.

L'acquisition d'Alex Newhook de l'Avalanche du Colorado à qui le Canadien a donné ses 31e et 37e sélections confirme que le Canadien est prêt à « danser » même si Kent Hughes a assuré qu'il est un affreux danseur.

Mais parce que le Canadien n'est pas prêt à gagner, il doit profiter des prochaines heures pour préparer l'avenir.

C'est pour cette raison que Hughes, comme Ulysse dans la légende, s'est assuré qu'on l'attache solidement au mat du bateau pour éviter qu'il réponde aux chants des sirènes qui l'invitaient à donner la lune aux Jets de Winnipeg pour faire l'acquisition de Pierre-Luc Dubois. Avant de fausser l'équilibre salarial qui règne dans son vestiaire en offrant au Québécois le genre de contrat que les Kings de Los Angeles étaient prêts à lui verser.

Les Kings frappent à la porte d'une finale de la Coupe Stanley. À tort ou à raison, ils croient que Dubois les aidera à franchir cette porte.

Le Canadien ne frappe pas encore à la porte des séries. L'acquisition coûteuse en actifs et en argent sonnant d'un joueur comme Dubois aurait été prématurée.

D'où la décision de se tourner vers Newhook.

Je sais, cette acquisition a des allures de prix de consolation aux yeux de bien des partisans. Et ce prix ne console pas grand monde pour le moment. Mais donnez à Newhook le temps de vous surprendre et vous serez peut-être vite consolés si Martin St-Louis arrive à faire avec lui, ce qu'il a commencé à faire l'an dernier avec Kirby Dach.

Michkov, Reinbacher?

S'il ne conclut aucune autre transaction d'ici là, quel joueur Hughes invitera-t-il à rejoindre l'état-major sur la grande scène aménagée sur la patinoire du Bridgestone Arena?

J'ai envie de vous répondre celui qui sera le meilleur dans trois ans et pas nécessairement l'an prochain.

Si j'étais directeur général dans la LNH, je serais très prudent à l'endroit des joueurs russes. Peut-être même trop prudent. Genre : prudent au point de leur tourner le dos.

Surtout dans le climat politique et social actuel.

C'est pour cette raison que je serais d'une prudence extrême avec Matveï Michkov malgré tout le bien qu'on dit de lui.

La seule raison qui m'inciterait à repêcher Michkov est qu'au-delà son grand talent, il est acquis qu'il faudra l'attendre trois ans. Ce qui serait loin d'être une mauvaise idée quand on considère à quel point le Canadien a « gaspillé » des jeunes joueurs en les faisant grimper trop vite dans la LNH.

Mais bon!

Parce que le Canadien a besoin de renflouer son côté droit à la ligne bleue, il me semble que David Reinbacher représente une sélection plus qu'intéressante.

Ouvrir la porte aux « amis »

Mais attention!

Est-ce que le Canadien connaît assez bien Reinbacher pour miser sur lui?

Je pose cette question parce que le niveau de connaissance des candidats en lice semble être au cœur des décisions prises par l'état-major du Tricolore depuis l'embauche de Jeff Gorton à titre de président des opérations hockey.

Ce n'est pas une critique. Loin de là. Du moins pour le moment. Car Gorton, qui s'est tourné vers un gars qu'il connaissait en Hughes, a eu la main heureuse dans l'embauche d'un directeur général.

Hughes s'est tourné vers Vincent Lecavalier comme conseiller.

Le trio s'est ensuite tourné vers un candidat qu'il connaissait en offrant à St-Louis le poste d'entraîneur-chef. On sera unanime, du moins je l'espère, pour insister sur la qualité de cette embauche.

Newhook était un client de Hughes quand il était agent. Ça devrait faciliter les négociations qui s'ouvriront bientôt avec le nouvel attaquant.

Il y a une tendance ici.

Une tendance qui s'est aussi confirmé dans l'embauche du concierge qui s'occupe des voyages du Tricolore et de tous les détails mis de l'avant pour satisfaire les besoins des épouses des joueurs venus s'installer à Montréal.

Ce concierge ou cette nounou de grand luxe, c'est à New York chez les Rangers qu'il dirigeait dans un passé récent que Gorton l'a recruté.

Sans oublier Nick Bobrov que Gorton a sorti de New York pour prendre la codirection du recrutement amateur avec Martin Lapointe.

Et c'est aussi parce qu'il était bien connu des membres de l'état-major que Jim Ramsay – un ancien Ranger et ancien membre d'Équipe Canada – a été embauché mardi à titre de directeur de la médecine du sport et de la performance.

On peut donc conclure qu'il est bien possible que les prochains joueurs repêchés ou acquis par le biais de transactions auront déjà des liens avec l'un ou l'autre des membres de l'état-major du Canadien.

D'où la candidature de Will Smith à titre de premier choix du Tricolore. Un joueur que Kent Hughes a déjà dirigé et que plusieurs observateurs voient déjà avec le Tricolore.

Embaucher, acquérir, sélectionner ou plus simplement faire confiance à des gens qu'on connaît n'est pas un problème comme je l'ai écrit plus haut. Ça peut même mousser les chances de réussite.

Pourvu qu'on ne tombe pas dans le piège inverse en ouvrant la porte à des « amis » simplement parce qu'ils sont des amis. Car ces amis qui ne sont que des amis et qui n'ont pas ce qu'il faut pour aider l'organisation ne font pas simplement nuire à l'organisation. Ils détruisent très souvent, trop souvent, tout ce qui a été fait de bien et de bon avant qu'on ne leur ouvre la porte simplement pour être gentil.

Depuis qu'ils sont en poste, Gorton, Hughes et St-Louis ont évité les pièges dans lesquels s'engouffrent les organisations qui sombrent dans les affres d'un country club. Il est à souhaiter qui sauront continuer à tirer profit de tous les liens tissés au fil des ans sans en devenir prisonniers.