Si le reste de la saison est à l'image de la première semaine, ça ne manquera pas d'action dans la LNH cette saison : une amende de 10 000 $ à Patrick Roy, le débat sur les batailles au hockey et un entraîneur congédié! Rien que ça.
 
D'abord Patrick Roy. Je ne suis pas un intime de l'entraîneur de l'Avalanche. J'ai avec lui une relation professionnelle et nous nous sommes croisés une fois ou deux lors de tournois de golf.

Nos rapports ont toujours été très courtois. Aussi, je suis étonné par toute cette haine et ce mépris à son endroit sur les médias sociaux. Pourtant, la plupart des gens qui déversent leur fiel sur Roy étaient probablement les premiers à l'applaudir à l'époque où il jouait pour le Canadien.

J'ai la chance de travailler avec quelques anciens du CH qui ont gagné la coupe Stanley en 1993.  Ils disent tous la même chose : Patrick n'était pas seul sur l'équipe, mais sans lui on n’aurait jamais remporté la coupe. 
 
Bien oui, il a un caractère explosif,  mais ce n'est pas le premier entraîneur à faire une scène derrière le banc de la LNH.

Pensez-vous que Joe Sakic ne savait pas à qui il avait affaire quand il a engagé Patrick? Mais il savait aussi que son équipe avait raté les séries au cours des trois dernières saisons, qu'il y avait de plus en plus de sièges libres au Pepsi Center et que le hockey prenait de moins en moins de place dans les médias.

En agissant comme il l'a fait contre les Ducks, il a envoyé deux messages : dorénavant on allait respecter l'Avalanche et il serait là pour défendre ses joueurs.

D'ailleurs, si Ben Lovejoy sortait le genou sur Alex Galchenyuk, pensez-vous que Michel Therrien resterait les bras croisés derrière le banc?
 
Certainement que Patrick Roy ne doit pas être commode tous les jours. Mais comme disent les anglais, « it comes with the territory ».  Et c’est un gars intelligent. Il sait pertinemment qu'il ne pourra répéter ce genre de crise à répétition. Et avec quatre bagues de la coupe Stanley, plusieurs records de la LNH, une multitude de trophées individuels et une coupe Memorial, force est d'admettre que cette méthode l'a plutôt bien servi.
 
Et les bagarres
 
Les bagarres ont aussi beaucoup fait jaser. 

Je suis pour l'abolition des batailles au hockey.  Mais j'ai l'impression que journalistes et amateurs sont un peu hypocrites dans ce débat.
 
Un distingué collègue qui prône lui aussi la disparition des batailles depuis longtemps a parlé d'une soirée magique au Centre Bell lors du match d'ouverture... jusqu'à la blessure à George Parros. Pourtant ce n'est certainement pas la performance du CH qui a rendu la soirée magique, mais peut-être les quatre victoires du CH aux poinGS dans le match. Quand Parros a renversé Colton Orr lors du premier combat entre les deux en deuxième période, la foule est devenue hystérique. Quand Jarred Tinordi a écrasé le nez de Carter Ashton, le Centre Bell a explosé.
 
J'ai comme l'impression que si c'est Colton Orr qui était tombé en pleine face sur la patinoire, on aurait plutôt entendu : « Enfin le CH a un vrai policier.  On ne viendra plus intimider le CH sur sa patinoire ».   Pas certain qu'il y aurait eu tout ce débat.
 
Samedi, quand Travis Moen a remporté son épreuve de force et projeté sur la patinoire son rival des Flyers, la foule a applaudi.
 
Être pour l'abolition des bagarres, ce n’est pas seulement quand le joueur de ton équipe préférée perd sa bataille...
 
Trouble d’identité
 
Le congédiement de Peter Laviolette m'a fait penser à cette chronique que j'écrivais ici le 21 juin dernier sur les Flyers de Philadelphie. Les Flyers ont un problème d'identité. On change d'idée comme on change de chemise.
 
Il y a deux ans, Flyers et Bruins s'étaient affrontés en séries éliminatoires.  Deux ans plus tard, 17 joueurs qui avaient participé à cette série étaient toujours avec les Bruins en finale contre les Blackhawks de Chicago.  À Philadelphie, à peine cinq joueurs portaient toujours les couleurs des Flyers dont Daniel Brière qui est maintenant avec le CH.
 
Entre-temps, on avait échangé Mike Richards et Jeff Carter, fait signer des contrats à Brière et Bryzgalov qu'on a rachetés ensuite pour embaucher Mark Streit et Vincent Lecavalier. Il y a eu trois capitaines et sept gardiens de but.

On tire dans toutes les directions et on tourne en rond.