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Le retour de Patrice Bergeron ravit même ses rivaux

Patrice Bergeron et Jake DeBrusk Patrice Bergeron et Jake DeBrusk - Getty
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Mise à jour

QUÉBEC – Si les partisans de hockey prennent un malin plaisir à huer le commissaire Gary Bettman, les joueurs de la LNH adorent encenser Patrice Bergeron.
 
Et pour cause, Bergeron s'est hissé au rang des inspirations de grande qualité dans le domaine sportif. Que ce soit pour sa fructueuse carrière, sa fabuleuse longévité avec les Bruins, son efficacité redoutable dans les deux sens de la patinoire ou bien le respect qu'il impose par son dévouement et son intégrité envers le sport.
 
Ce n'est pas tous les jours que des adversaires se réjouissent du retour d'un adversaire aussi coriace. Mais Bergeron est devenu un exemple si crucial du hockey québécois qu'il mérite bien cette exception.
 
« Il est tellement intelligent sur la patinoire. Il joue si bien avec son trio et il est le rassembleur. Il est une coche en avant de tout le monde. Il sait où je vais aller avant même que je sache où je vais aller », a habilement résumé Pierre-Luc Dubois avec le sourire au visage.

 « Tsé, les joueurs comme ça, ils sont spéciaux. Pour une équipe qui veut gagner, c'est primordial », a ajouté l'attaquant des Jets de Winnipeg.
 
Puisque le centre de 37 ans venait de confirmer son retour pour une 19e saison dans la LNH, ce n'était que l'un des compliments lancés lors du Pro-Am Gagné-Bergeron, l'événement qu'il organise avec Simon Gagné et une équipe de collaborateurs.
 
« Je suis content qu'il continue à jouer, c'est tellement un bon modèle, une bonne personne. Ce n'est jamais facile quand je joue contre lui. Boston a toujours une bonne équipe et il est constamment au cœur de l'action devant le filet. Il rend ma vie plus difficile », a réagi un autre gentilhomme, le gardien Marc-André Fleury.
 
Sous l'initiative de Jonathan Marchessault – lui et David Savard refilent aussi un gros coup de main aux organisateurs – Jack Eichel était présent à journée caritative. Grand partisan des Bruins dans son enfance, Eichel se sent privilégié de pouvoir côtoyer Bergeron chaque été à l'entraînement à Boston.
 
« L'autre jour, je lui ai dit ‘Ah non, je vais devoir encore jouer contre toi!' Au moins, je l'affronte seulement deux fois par saison maintenant. Mais la LNH est un meilleur circuit avec lui et je suis heureux qu'il poursuive sa carrière », a commenté l'attaquant des Golden Knights de Vegas.
 
Alexis Lafrenière en était également à sa première participation à ce rendez-vous. Comme il l'a confirmé, c'est plutôt impossible de dire non à une invitation venant de Bergeron.
 
« Je l'ai regardé en grandissant. C'est un Québécois et il est encore l'un des meilleurs centres de la LNH. Il est vraiment un exemple pour tous les jeunes », a noté le talentueux joueur des Rangers de New York.
 
Parmi tous les joueurs et anciens joueurs, Gagné est sans doute celui qui connaît le mieux Bergeron et il a tenu à souligner cet aspect rarissime.
 
« Patrice a goûté à la vieille génération et la nouvelle. Ce qu'il a fait, j'espère que d'autres joueurs vont l'imiter éventuellement. Il aurait pu demander le même salaire (6,875 millions) que l'an passé. Il a décidé d'en prendre moins pour en laisser à d'autres joueurs pour que le club soit compétitif. Ça en dit long sur sa personne et son leadership. C'est un capitaine qui veut encore gagner à Boston. Ça démontre beaucoup de classe de sa part », a vanté Gagné qui se souvenait d'une manœuvre similaire de Martin Brodeur qui avait fâché plusieurs joueurs et agents.
 
De l'aveu même de Gagné, cette 12e édition du Pro-Am était la plus relevée pour la qualité des joueurs de la LNH. Ce n'était donc pas étonnant de voir une foule de quelques milliers de spectateurs venir assister à l'événement.
 
D'ailleurs, Dubois a parlé comme un partisan en songeant à la nouvelle du retour du numéro 37 des Bruins.
 
« J'étais un fan de lui quand j'étais plus jeune. Dans un match régulier, tu as juste une chose en tête et c'est battre la personne devant toi. Ce soir, de le voir en personne, sans la compétition, le fan en moi est content de le revoir pour une 19e saison. Il reste encore probablement le joueur le plus difficile à affronter dans la LNH. Comme compétiteur, tu veux affronter les meilleurs et il fait partie de cette catégorie », a-t-il témoigné.
 
Sans trop hésiter, Dubois est plutôt persuadé que ses statistiques personnelles ne sont pas extraordinaires contre lui.  
 
« Probablement pas, a-t-il lancé en riant. Et surtout dans les mises au jeu. On avait perdu en six matchs contre eux en séries à ma deuxième année à Columbus. Mon trio avait passé pas mal la série entière contre le sien. Ce fut tout un défi et j'ai vraiment appris de ça. Les matchs contre Patrice, si tu n'es pas prêt mentalement et physiquement, ça n'ira pas bien. »
 
Le contraire aurait été étonnant, mais Bergeron était mal à l'aise quand on lui a rapporté que ses adversaires étaient ravis qu'il n'accroche pas ses patins tout de suite.
 
« C'est flatteur, mais c'est réciproque car la camaraderie du hockey, c'est un petit monde. C'est toujours spécial de faire partie de ça », a déclaré Bergeron en s'empressant de retourner la balle.
 
Un don jumelé à un immense dévouement

Les mots de la fin reviennent à Phillip Danault qui a souvent identifié Bergeron comme une grande inspiration.
 
« Il est tellement impressionnant. Je m'entraîne un peu avec lui l'été et il est tellement sur la coche. Il est tout un modèle pour les jeunes et même les joueurs comme nous. Je suis surpris qu'il joue encore mais il est tellement fort, il pourrait l'être jusqu'à 45 ans et plus », a exprimé Danault avec une allusion faisant penser à Tom Brady, un très grand athlète qui s'est notamment illustré dans la région de Boston.
 
Danault explique la maîtrise de son art par une raison principale.  
 
« Sa force mentale, il travaille tellement fort. Ce n'est pas que je ne travaille pas ou les autres joueurs. Mais il a un don et il travaille extrêmement fort. Il a été bien entouré à Boston et ils ont pu exploiter son potentiel à 100%. C'est un joueur extrêmement dédié », a conclu Danault.
 
Au terme de sa réflexion de quelques semaines sur son avenir, Bergeron a précisé qu'il se sentait encore jeune à 37 ans. Et ce, même s'il a encaissé un coup l'an dernier alors que le choix de première ronde des Bruins, Fabian Lysell, est né en 2003, la même année qu'il a été repêché!